FAIT DU JOUR Entre repos et boulot, les vacances de vos députés
Vacances studieuses pour certains, décrochage complet pour d’autres... La rédaction d’Objectif Gard a sondé les six députés du Gard pour connaître le programme de leurs vacances et la manière dont se profile leur rentrée.
L’an dernier, les Gardois ont renouvelé leurs députés. Sur les six sièges du département, quatre ont été pourvus par le Rassemblement national, un par La France Insoumise et un autre par le MoDem. Les élus de la 6e circonscription, le MoDem Philippe Berta, et celui de la 2e, Nicolas Meizonnet (RN), étaient déjà députés. Pour les autres, ils ont fait leur entrée à l'Assemblée nationale : Yoann Gillet (RN) sur la 1ère, Pascale Bordes (RN) sur la 3e, Pierre Meurin (RN) sur la 4e et Michel Sala (LFI) sur la 5e.
Yoann Gillet sur les plateaux TV
Sur la première circonscription, l’été de Yoann Gillet a été « studieux ». « Pas de vacances pour moi. Je prends juste le week-end du 26 août pour le mariage d’une amie », indique-t-il. Les séances au Palais Bourbon suspendues, le Nîmois se consacre à sa circonscription : « Sur le terrain, je rends visite aux travailleurs de l’été que sont, par exemple, les personnels de l’Ehpad Indigo, la légion étrangère, les exploitants agricoles… Le but étant de faire remonter leurs problématiques auprès des ministères. » En parallèle, Yoann Gillet se rend deux jours par semaine sur Paris « pour faire des plateaux TV : CNews et BFM ». De quoi plaire à son parti politique rassemblé à Beaucaire le 16 septembre pour un meeting de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Avant la rentrée parlementaire du 25 septembre, le Nîmois se déplacera en Guyane dans le cadre de ses fonctions de rapporteur RN du projet de loi de Finances des Outre-Mer.
Nicolas Meizonnet a appris de ses erreurs
Parti en avril en Egypte, le député de la 2e circonscription a fait le choix de rester chez lui. « Je pars rarement l’été puisqu'en Petite Camargue il y a beaucoup de manifestations », rappelle l’édile, en référence aux fêtes votives. D’ailleurs, cette année, Nicolas Meizonnet dit avoir « appris de mes erreurs » : il n’a pas été contrôlé positif à l’alcool au volant, comme ce fut le cas l’an dernier à la sortie d’Aimargues. Ses collaborateurs en vacances, « je rédige moi-même quelques courriers », notamment concernant la grogne à Vergèze contre la hausse du prix de l’eau. Son rythme de travail est toutefois plus calme : « J’en ai profité pour ranger mon bureau. » De retour à l’Assemblée le 25 septembre, Nicolas Meizonnet se prépare à affronter une rentrée « brûlante » sous le signe « de la hausse des prix de l’essence et de l’électricité ».
Pascale Bordes et les activités nautiques
Élue de la 3e circonscription, la députée RN et avocate toujours en exercice l’avoue : « Oui, oui, j’ai pris des vacances. J’en avais bien besoin ! L’examen du texte d’orientation et de programmation de la Justice pour lequel j’étais oratrice au titre du groupe RN s’est terminé le 18 juillet. » Pascale Bordes s’est accordée 15 jours de repos dans les Pyrénées-Orientales « pour m’occuper de mes parents » et de son oncle qui fêtera bientôt ses 95 printemps. En congés, l'édile raffole des activités nautiques. Activités qui peuvent se révéler parfois dangereuses... « Un bateau m’a foncé dessus lorsque je faisais du paddle. Je suis tombée ! » De quoi donner envie à la parlementaire de rédiger « une proposition de loi pour durcir la législation. Il y a trop d’irrespect ! » Pascale Bordes rentrera à partir du 21 août dans le Gard pour rencontrer le nouveau préfet, des viticulteurs et préparer la rentrée scolaire.
Pierre Meurin entre enfants et bouquins
Lui non plus n’a pas honte de dire qu’il a pris quelques jours de congé : « C’est important pour être efficace à la rentrée. » Père de trois enfants, Pierre Meurin s’est occupé de sa famille et notamment de sa petite dernière qui apprend à marcher. Son programme est bien rodé : balade le matin avec les enfants et lecture l’après-midi. « Je bouquine sur des questions écologiques en ma qualité de responsable des députés RN de la commission développement durable. Les vacances permettent de traiter des sujets de fond. » Un peu en Normandie, un peu en Corse, le député prépare déjà sa rentrée : « Quinze jours de porte-à-porte, notamment dans les villes où nous avons des ambitions pour les Municipales. » À Paris, ses travaux redémarreront avec le texte sur la sécurisation de l’espace numérique : « Je suis très sensible au sujet, notamment lorsque ça concerne les enfants. D’ailleurs, à la maison, nous n’avons pas d’écran. »
Musique classique et Cévennes pour Michel Sala
Le député La France insoumise, Michel Sala, passe son été chez lui à Saint-Félix-de-Pallières. « On reçoit de la famille, des amis », indique-t-il. Durant son temps libre, il se rend dans les Cévennes pour participer aux fêtes culturelles comme un festival de musique classique à Saint-Germain-de-Calberte. Ses vacances se termineront fin août à Valence avec les universités d’été de LFI : « On fera le bilan de cette année écoulée. » Membre de la commission d’enquête sur les pesticides, Michel Sala annonce qu'une « attention particulière sera accordée à la ruralité par LFI ». De retour à Paris, « nous travaillerons sur les questions financières avec le vote des nouvelles lois de Finances. Emmanuel Macron n’ayant pas la majorité à l’Assemblée, il devrait encore abuser de l’outil 43.9 ». Nul doute que la Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) ne manquera pas de réagir.
Le « décor de rêve » de Philippe Berta
Comme chaque année, le député nîmois a passé quelques jours entre amis en Corse : « de grands moments humains dans un décor de rêve », commente-t-il. De retour dans le Gard, sa reprise est « gentillette » avec la lecture de livres sur le monde de la recherche : « Je prépare un rapport parlementaire à remettre le 13 septembre. L’idée est d’émettre des propositions pour améliorer et rationaliser le fonctionnement des différents établissements de recherche. Quand on se souvient du Covid, nous n’avons pas été très bons. » De retour à Paris, Philippe Berta reprendra le travail en commission avant la rentrée à l’Assemblée. Et au député MoDem de souligner : « L’an dernier, environ 40 textes ont été votés. Un record. C’est assez cocasse quand certains nous expliquaient qu’avec une majorité relative nous ne pourrions rien faire. »