GARD Bâtiment : tous les indicateurs au rouge
Défaillance d’entreprises, baisse de la consommation de béton et abandon de projets d’habitat collectif… La rentrée de la Fédération française du bâtiment ne s’est pas faite sous les meilleurs auspices.
À force de tirer la sonnette d’alarme, ils vont se casser le bras… Cela fait de nombreux mois que le secteur du bâtiment alerte. « Emmanuel Macron n’a jamais vraiment voulu une France de propriétaires, préférant investir dans l’industrie. Le problème, c’est que pour se loger, il faut bien construire des logements », déplore Pierre Martin, président de la FFB du Gard. Ce mardi, l’homme et son secrétaire général, Olivier Polge, faisaient leur rentrée.
Pas de quoi sauter de joie : « La France manque cruellement de logements. Il faudrait en construire entre 400 000 et 500 000 quand 250 000 ont été prévus en 2024. » Aujourd’hui, l’écosystème n’est plus favorable à l’investissement dans la pierre. D’abord, les taux d’intérêt des emprunts restent élevés ainsi que les prix des matériaux. Ensuite, certains dispositifs d’investissement locatif, comme la loi Pinel, vont être abandonnés. Enfin, l’actuel climat politique ne pousse pas franchement les investisseurs à l'audace.
Quelles conséquences ?
Conséquence : cette pénurie de logements entraîne une « hausse des loyers puisqu’il y a plus de demandes que d’offres », souligne Pierre Martin. Aussi, faute de trouver des acheteurs, les promoteurs abandonnent tout bonnement leur programme, comme c'est le cas route d'Uzès à Nîmes. En un an dans le Gard, la production de logements collectifs a baissé de 40 %. Sur cette même période, la défaillance d’entreprise a augmenté de 63 %. « Ce sont surtout des auto-entrepreneurs pris d’habitude en sous-traitance par de plus grosses sociétés », commente Olivier Polge.
Le nombre d’intérimaires, véritable thermomètre du secteur, est aussi en berne tout comme la consommation de béton, estimée en 2024 est de 167 000 m3 dans le Gard contre, tenez-vous bien, 429 000 en 2023. Alors cette année encore, la FFB avance ses solutions : rétablissement du prêt à taux zéro pour les foyers les plus modestes ; maintien d’un régime favorable à l’investissement locatif privé ou encore création d’un Conseil national de la construction. Une dernière mesure pour planifier durablement la construction de logement et ainsi, avoir une véritable vision politique pour le secteur.