GARD Le compte bancaire du FN fermé
Sans chéquier, ni carte bleue. Le secrétaire départemental du FN, Nicolas Meizonnet, est bien embêté… En novembre, le compte bancaire de la fédération a été fermé par la Société générale. « J’ai reçu un courrier de la banque en octobre nous demandant de clôturer notre compte, sans explication ! » s’indigne le Gardois.
À Nanterre, au siège du Front National, la présidente Marine Le Pen a reçu la même lettre. De quoi déclencher l'ire de l'ex-candidate à la présidentielle, dénonçant une « fatwa bancaire. » Saisie par le FN et le ministre des Finances, la Banque de France a estimé que la Société générale avait respecté ses « obligations réglementaires. » Pour fermer un compte, le seul impératif d’une banque est de respecter un préavis.
La Société générale a toutefois répondu aux attaques du FN. Elle assure que sa décision est de nature « exclusivement bancaire » et « sans aucune considération politique. » Aujourd’hui, les banques sont frileuses à l’égard des partis politiques. Certaines s’interrogent sur la provenance de leurs fonds et s’inquiètent des affaires judiciaires dans lesquels ils peuvent être impliqués.
Quelles conséquences dans le Gard ?
La Société générale a envoyé un chèque du montant du crédit du compte de la fédération au FN. « L’argent a été placé par notre direction nationale au Crédit du Nord » poursuit Nicolas Meizonnet. À Nîmes, le frontiste dit avoir rencontré « six ou sept banques. » La réponse serait toujours la même : « Un refus ! Il y a un vrai boycott... J’ai la comptabilité de la fédération depuis 2007 : nous n’avons jamais été débiteur ! »
S’il n’est pas mis en péril, le fonctionnement de la fédération est plus lourd : « Nous sommes obligés d’envoyer toutes nos factures au national pour qu'elles soient payées. » Quand à l’organisation des événements : « réserver des salles est plus compliqué. Certains propriétaires demandent des acomptes… » Électorale ou non, l’argent reste le nerf d’une guerre.
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com