GARD Parc naturel régional : les élus d'Uzès pas favorables à adhérer à l'association de préfiguration
Mardi soir, le conseil municipal d'Uzès s'est réuni. Une seule délibération était à l'ordre du jour mais pas des moindres. Adhérer ou non à l'association de préfiguration d'un parc naturel régional (PNR) autour du Pays d'Uzès et du Pont du Gard.
L'association de préfiguration du PNR est une étape obligée dans le processus de création du futur parc. C'est cette association qui aura pour mission d'élaborer la future charte du parc et d'initier les premières actions concrètes. Étant donné qu'Uzès se trouve dans le périmètre du futur parc (s'en est même la ville-centre, NDLR), les élus ont dû se prononcer pour ou contre adhérer à ce projet d'association. Les présents ont voté à bulletin secret et c'est le "contre" qui l'a emporté à 20 voix contre seulement six "pour". La commune d'Uzès n'adhère donc pas à l'association de préfiguration d'un parc naturel régional (PNR) autour du Pays d'Uzès et du Pont du Gard. Ce serait pourtant une des conditions avancées par la Région pour aller plus loin dans le projet.
Or, sur une carte datant de 2021, communiquée par le PETR (Pôle d'équilibre territorial et rural) - qui chapeaute le projet de PNR -, la commune d'Uzès était en vert. C'est-à-dire favorable au principe de préfiguration. Le vent a visiblement tourné depuis. Le maire, Jean-Luc Chapon, justifie : "On était favorable au parc s'il se calquait sur l'échelle du PETR (qui englobe le Pays d'Uzès et le Pont du Gard)".
Or le périmètre proposé compte près de 70 communes, dont quelques-unes des territoires voisins du Gard rhodanien, d'Alès, Nîmes Métropole... Dans l'assemblée, la commune d'Uzès n'aurait que trois voix, celle de Saint-Quentin-la-Poterie deux voix et toutes les autres communes une seule voix. La gouvernance sera donc très partagée entre les communes, le Département, la Région. La peur "de ne pas maîtriser la gouvernance" a aussi pu motiver quelques élus à voter contre, selon Jean-Luc Chapon. Il assure que dans d'autres communes uzégeoises, l'adhésion ou non à l'association de préfiguration est loin de faire l'unanimité.
"On a un outil qui est le PETR qui peut faire exactement ce que le PNR propose"
L'édile ne souhaite pas rajouter une structure supplémentaire : "On a un outil qui est le PETR qui peut faire exactement ce que le PNR propose". Autre argument : le coût de fonctionnement d'un parc. Après avoir rencontré plusieurs représentants de PNR existants en France, il s'est rendu compte que cela pouvait coûtait cher : "Le parc naturel régional de la Narbonnaise, c'est 40 agents dont 24 cadres A, avec un fonctionnement de 2 millions d'euros et l'investissement annuel de 110 000 €." Même l'argument d'un euro investi pour 9 € de subventions sur l'investissement ne le convaincra pas au vu du fonctionnement trop cher.
C'est un vrai coup de frein porté au projet de PNR qui court déjà depuis des années. Avant même le résultat du vote, Lydie Pastre Defos du Rau, élue d'opposition uzétienne, se doutait bien du résultat. Elle considère que Jean-Luc Chapon a "mis tellement d’énergie pendant des années à essayer de d'enterrer ce projet de parc." Selon les calculs de l'opposante, les coûts du parc ne seraient que broutille dans le budget de la cité ducale. Elle rappelle qu'un parc peut même amener des financements supplémentaires auprès des bailleurs régionaux, nationaux et même européens, et de permettre aux communes de disposer d'une ingénierie.
Elle déplore ce vote, elle qui est convaincue de l'utilité de ce PNR "pour tout un territoire". L'élue sera une des rares à voter "pour" l'adhésion à l'association de préfiguration. Rien d'étonnant quand on connaît ses fonctions au SMGG (Syndicat mixte des Gorges du Gardon) - structure qui portait le projet de PNR à l'époque - comme l'a souligné le maire, provoquant la colère de cette dernière criant au "mélange des genres". L'autre siège de l'opposition d'habitude occupé par Christophe Cavard est resté étonnement vide. Étonnement car cet ancien président du SMGG avait fortement oeuvré sur le sujet...
Contacté par Objectif Gard, Philippe Marchesi, président du PETR Uzège-Pont du Gard, assure qu'il s'exprimera prochainement suite au vote des élus uzétiens.