Il est encore trop tôt pour parler de la redevance incitative, qui est entrée en année test sur le territoire depuis le 2 janvier. Mais la séance de lundi a été l'occasion de présenter le rapport d'activité 2021 du service de prévention et de gestion des déchets (compétence traitement). Et ce qu'on peut voir, c'est qu'il y a une belle marge de progression, malgré des chiffres qui ont déjà tendance à baisser. On peut voir qu'en 2021, chaque habitant produit en moyenne 273 kg d'ordures ménagères résiduelles (soit 20 311 tonnes au total sur le territoire) contre 277 kg en 2020. En mettant en place le système de redevance incitative qui s'appuie sur le principe du pollueur-payeur, l'Agglomération espère faire reculer ce chiffre de 10 à 30 % dans un premier temps.

Quant aux emballages, on voit que 2 244 tonnes ont été traitées en 2021, soit 22,2 kg par habitant et par an. C'est un peu plus qu'en 2020 où le ratio n'était qu'à 21,5 kg. Cela montre que le tri sélectif a été davantage effectué.

En 2021, 5 870 tonnes de produits valorisables se retrouvent dans les ordures ménagères

Car là aussi, il y a de la marge. Beaucoup de déchets se retrouvent dans la poubelle grise au milieu des ordures ménagères alors qu'ils pourraient être valorisés en étant jetés ailleurs (jaune, verre ou papier). Ce taux était estimé à 5 870 tonnes par an en 2021. "Je pense que ce chiffre va s'améliorer petit à petit mais on voit qu'on a encore beaucoup d'efforts à faire", commente Laurent Nadal, vice-président délégué au Traitement des déchets. Il espère que les données seront encore meilleures en 2022, en attendant les premiers effets de la redevance incitative.

Du côté des dix déchetteries du territoire, on peut voir que les apports de déchets ont tous augmenté : gravats (+20 % par rapport à 2020), végétaux (+5 %), le mobilier (+26 %)... En 2021, 350 000 apporteurs ont été comptabilisés sur l'ensemble des déchetteries, soit 10 % de plus qu'en 2020. "La totalité de ces prestations de traitement ont un coût de plus de 6,5 millions d'euros, alors qu'en recettes, on touche 1,3 million d'euros", ajoute Laurent Nadal. 

Interrogé par le conseiller communautaire Didier Bonneaud, Laurent Nadal a aussi expliqué pourquoi il faut "mener un travail" sur les apports en déchetterie. "Quand on voit d'importants apports de gravats par exemple, on se doute que ce n'est pas que les administrés qui amènent mais aussi les entreprises. Mais c'est quand même toute la collectivité qui porte le coût du traitement. Il y a peut-être une réflexion à mener : dans d'autres collectivités, il y a d'autres solutions. Il ne faut pas se l'interdire", développe le vice-président. Par exemple que les entreprises passent par des structures spécialisées pour leurs déchets... Cela permettrait de diminuer le tonnage total dans les déchetteries et donc les coûts de traitement. 

Le conseil de lundi a aussi vu l'installation d'un nouveau conseiller communautaire. Il s'agit de Jean-Louis Noiret qui remplace Philippe Paquier (Saint-Laurent-des-Arbres) après sa démission en décembre dernier. Plusieurs subventions et contributions financières ont aussi été attribuées : 2 000 € pour la manifestation "De ferme en ferme", 1 500 € pour les Arts'Musants qui organiseront à Sabran le festival Art'Recup les 13 et 14 mai prochains, ainsi que 21 664 € pour l'association Prévigrêle (ce qui correspond à l'achat du produit projeté, capable de réduire la taille des grêlons durant l'orage et de limiter l'impact sur les cultures des agriculteurs, NDLR).

L'Agglomération du Gard rhodanien s'est aussi engagée à verser une cotisation annuelle de 19 900 € à l'association CleanTech Vallée. Créée en 2019 à la suite de la fermeture de la centrale thermique d'Aramon, son but est de fédérer les acteurs de la Communauté de communes Pont du Gard et l'Agglomération du Gard rhodanien autour de la neutralité carbone et la transition écologique. Déjà 24 projets "concrets" ont été menés, à travers le Contrat de transition écologique (CTE), notamment le démantèlement de la centrale, des parcs photovoltaïques, les véhicules Flexitanie... La CleanTech Vallée porte aussi le CleanTech booster, un accélérateur d'entreprises. 23 ont pu en bénéficier et 28 projets innovants ont vu le jour.