Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 05.09.2024 - Coralie Mollaret et Louis Valat - 11 min  - vu 2596 fois

GOUVERNEMENT Michel Barnier, Premier ministre : les réactions des politiques gardois

Michel Barnier, lors d'un déplacement à Nîmes

Michel Barnier, lors d'un déplacement à Nîmes

- Coralie Mollaret

Ancien ministre des présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, Michel Barnier vient d’être nommé Premier ministre par Emmanuel Macron. Une nomination qui met fin à deux mois d'errance. La réaction des responsables politiques locaux. 

Richard Tibérino, président des LR du Gard : "Issu de la Droite gaulliste sociale, Michel Barnier est un homme politique de consensus, il convient parfaitement à la situation politique compliquée que l'on traverse. Il a toujours été pondéré et respectueux de ses adversaires. Loin du parisianisme, c’est un élu de terrain et du terroir. Conseiller général de l’Isère, député, sénateur, plusieurs fois ministre, commissaire Européen, c’est un homme d’expérience, apprécié et écouté. Il va lui falloir rassembler et assurer une stabilité, dont on a bien besoin actuellement. La tâche n’est pas facile, mais parmi tous les noms qui ont circulé, je reste convaincu qu’il est l’homme de la situation. J’espère qu’avec son futur Gouvernement, il saura répondre aux préoccupations majeures des Français : sécurité, pouvoir d’achat, immigration... Il a tout mon soutien !

Yoann Gillet, député RN de la 1 circonscription du Gard : "Je prends acte de la nomination de Michel Barnier comme Premier Ministre. Nous attendons de lui des actes. En responsabilité, nous ne censurerons pas dans l’immédiateté le Premier ministre, ce qui ne veut pas dire que nous ne censurerons pas des actes s’ils devaient aller à l’encontre de la volonté des Français. Nous attendons donc son discours de politique générale. Nous lui demandons, avec Marine Le Pen, d’agir pour la France et les Français, en luttant activement contre l’insécurité et l’immigration massive, en agissant pour le pouvoir d’achat des Français et pour inverser la tendance des finances publiques. (...) Enfin, nous demandons aussi de mettre en place une proportionnelle afin que les Français soient mieux représentés et que nous puissions éviter un nouveau blocage politique après l’inévitable dissolution qui devra intervenir dans 8 mois."

Vincent Bouget, secrétaire départemental PCF du Gard : "Au mépris de l’expression démocratique des Français, qui avaient manifesté leur besoin de changement tout en refusant l’hypothèse de l’extrême-Droite, le président de la République vient de nommer Premier Ministre, un homme issu de Droite, issu d’un camp ayant subi une lourde défaite aux dernières législatives. Cela annonce la poursuite des choix politiques injustes de l’ancienne majorité. Michel Barnier ne pourra gouverner qu’avec la bienveillance du RN. Terrible décision. Alors que les forces de Gauche et écologistes, réunies dans la coalition du NFP avaient proposé Lucie Castets en appelant à construire des compromis et des majorités parlementaires à partir des propositions contenues dans notre programme, Emmanuel Macron et la droite font le choix de continuer à servir les intérêts de la finance d’abord, pour poursuivre la casse des services publics, pour continuer à précariser, fragiliser... Écœurant, inacceptable. Un rassemblement de protestation est organisé dès ce soir à 18h30 devant le Carré d’Art à Nîmes."

Chloé Ridel, députée PS européenne : "Avec la nomination de Michel Barnier à Matignon, Emmanuel Macron prend une décision contre la démocratie et trahit le vote des Français. Il refuse l’alternance et la rupture avec la politique qu’il mène depuis sept ans, alors qu’il a été sanctionné dans les urnes aux élections européennes et aux élections législatives. Cette alternance, seule la Gauche pouvait l’incarner, puisque le RN avait déjà indiqué son refus de gouverner sans majorité absolue. Dans son rôle d’arbitre, il aurait dû appeler la coalition arrivée en tête, le Nouveau Front Populaire, à former un Gouvernement. Il a préféré passer en force pour empêcher la gauche de gouverner et éviter coûte que coûte l’abrogation de sa réforme des retraites, la hausse des salaires ou encore le rétablissement de l’ISF pour mieux financer nos services publics. Il finit par soumettre le choix d’un Premier Ministre qui prolongera sa politique, au RN et au mépris du Front Républicain. Michel Barnier devient Premier ministre d’une coalition des perdants et des battus, sans projet politique. C’est explosif pour la démocratie.

Denis Bouad, sénateur PS du Gard : "Si Emmanuel Macron souhaitait nommer un Premier ministre du parti Les Républicains pour poursuivre sa politique de droite, il n’avait certainement pas besoin de provoquer des élections législatives anticipées et de plonger le pays dans une crise politique majeure. Alors que les Français ont été appelés à voter en urgence en 15 jours, il aura fallu attendre 60 jours pour que le Président de la République décide de nommer Michel Barnier au poste de Premier ministre. Bien que les Français se soient déplacés massivement pour voter, cette nomination est totalement déconnectée du résultat des législatives. Le nouveau Premier ministre est issu de la famille politique qui a perdu les élections et doit son poste à un accord tacite avec le Rassemblement national. Le Front républicain, qui avait marqué le second tour des élections, se retrouve ainsi entièrement bafoué. Entre ce déni de démocratie et un manque de sens de l'État, le Président de la République continue de jouer de manière dangereuse avec les institutions de notre pays."

Pierre Jaumain, patron du PS gardois : "Le président de la République a créé le chaos avec la dissolution de l’Assemblée Nationale. Il a ensuite organisé le déni de la démocratie en refusant de nommer à Matignon une femme, Lucie Castets, choisie par la gauche arrivée en tête aux élections législatives et première force dans l’hémicycle. Il nomme aujourd’hui un homme issu d’une famille politique très minoritaire au sein de l’Assemblée. Nous connaissons Monsieur Barnier et nous savons qu’il mènera une politique de droite. Par exemple, sur la réforme des retraites pour laquelle les attentes des Français sont majeures, nous savons qu’il est partisan de la retraite à 65 ans et qu’il ne changera donc rien à la logique installée par Emmanuel Macron. Même si les socialistes espèrent toujours le meilleur pour les Français et pour notre pays, je doute fortement que cette domination n’apporte des solutions dans une période où il serait urgent de recréer de la justice sociale, de la redistribution des richesses et du pouvoir d’achat pour sauver notre communauté nationale et notre République. Je suis certain que du côté des salariés, par exemple, il n’y a rien à attendre de positif de cette nomination. Nous serons vigilants, combatifs et porteurs d’une alternative."

Pierre Meurin, député RN de la 4e circonscription : "Personnellement, lorsque j'ai commencé en politique, ma première campagne nationale était pour les Européennes de 2009. À l'époque, j'étais un militant souverainiste opposé à Michel Barnier, tête de liste pour les élections européennes avec l'UMP. Ma première réaction est donc de la méfiance, d’autant plus qu’il a un long parcours européiste. Néanmoins, Michel Barnier a défendu une ligne dure sur l’immigration lors de sa candidature à la présidentielle de 2022, ce qui ouvre la possibilité de travailler avec lui sur ce sujet majeur pour les Français, à condition qu’il montre une véritable volonté de co-construction avec tous les parlementaires, sans exclure les 142 que l’on considère à tort comme infréquentables. Je trouve également que les 50 jours nécessaires à Emmanuel Macron pour nommer un Premier ministre, qui est largement issu de l'ancien monde malgré ses qualités, en dit plus sur Macron que sur Barnier. Cela montre que la promesse du nouveau monde était une illusion et que Macron est coincé par la crise politique qu'il a créée. Nous attendons de voir ce que proposera le Gouvernement, notamment en ce qui concerne la composition des ministres, car il est grand temps de passer de la politique du casting, à celle de l'action. " 

Clément Stevant, responsable des Jeunes LR du Gard : "Michel Barnier est un homme d’État, d’expérience et de compromis. Issu de la Droite gaulliste, il a toujours été respectueux et respecté de ses adversaires politiques. La tâche ne sera pas simple, mais il saura tout faire pour répondre aux attentes des Français et œuvrer dans l’intérêt général afin de garantir une stabilité budgétaire et politique indispensable à notre pays. C’est une bonne nouvelle pour la France !"

Nicolas Pellegrini, porte-parole de LFI dans le Gard : "Faire du neuf avec du vieux, le président de la République avait déclaré au soir des élections législatives que le vote des Français l'obligerait. Force est de constater qu'il n'en est rien et que la politique de casse sociale et écologique se poursuivra simplement avec un (pas si) nouveau visage. Il faut se mobiliser pour faire respecter le vote du peuple souverain."

Carole Delga, présidente PS de la Région Occitanie : "Au mépris du vote des Français, qui ont largement rejeté sa politique et, du Front républicain, qui a mis en échec le RN, le président Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de Droite pour poursuivre ses politiques d'injustice sociale et d'inaction climatique. Cette décision ne respecte pas la volonté de changement exprimée par nos concitoyens. Et le spectacle donné, ces dernières semaines, au plus haut sommet de l’État ne fait que renforcer leur défiance envers les politiques. Le Gouvernement est désormais dans les mains des groupes parlementaires d'extrême-Droite, une première honteuse sous la Ve République."

Valérie Rouverand, présidente Renaissance dans le Gard : "Le choix de Michel Barnier est le choix de la raison : confier Matignon à un grand serviteur de l’État, à un Européen convaincu, loin des clivages partisans. Il a été commissaire européen, député, sans oublier l’artisan, en leur temps, des JO d’Albertville et surtout, la cheville ouvrière des longues négociations du Brexit. C’est un homme d’expérience, d’écoute et de compromis, habitué aux négociations les plus difficiles, qui saura composer le Gouvernement dont nous avons besoin et garantir l’indispensable stabilité de notre pays. Il remplace un grand Premier ministre, qui malgré un mandat écourté, a déjà démontré toutes ses qualités. Merci à Gabriel Attal dont l’étoffe et la stature de véritable homme d’État, lui permettent de donner rendez-vous aux Français, pour un futur qu’il continuera à écrire et dans lequel il a toute sa place."

Sylvain André, maire communiste de Cendras : "Au terme d’une attente insoutenable qui aura laissé la France orpheline de gouvernement pendant plus de 50 jours, le président de la République a enfin rendu son verdict ce jeudi 5 septembre. Et il est sans appel ! Emmanuel Macron ne respecte pas le résultat des urnes et piétine ainsi la démocratie. Issue du fait du prince, la nomination de Michel Barnier (LR), ministre sous Chirac puis Sarkozy, indique une tendance claire : à droite toute ! Ces droites qui s’unissent pour continuer à mener la politique destructrice entamée par le président de la République il y a plus de sept ans. Plus inquiétante encore est la complicité qui semble s’être établie avec le Rassemblement national, lequel a déjà annoncé qu’il « laisserait sa chance » au nouveau Premier ministre. Dans le même temps, le Nouveau front populaire qui avait rassemblé toute la Gauche a été balayé d’un revers de main, tout comme les aspirations du peuple. Le NFP était pourtant prêt à travailler dans le compromis pour construire une majorité parlementaire. Le bon cap à prendre pour redresser la France se situe à l’exact opposé de celui que Macron et ses alliés de circonstances entendent nous imposer. L’augmentation des salaires, le refus de l’austérité, la transition écologique, le développement des services publics et la création d’emplois sont les défis d’aujourd’hui que nous devons relever. Avec ma famille politique et tous les progressistes, je me battrai vigoureusement pour mettre tous ces sujets au cœur des débats dans les prochains mois. Car l’idée de poursuivre ce projet politique bâti au profit d’une minorité de puissants et au détriment du plus grand nombre m’est tout simplement insupportable."

Patrick Malavieille, vice-président du département du Gard : "En apprenant la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, ça m'a rappelé une chanson de Claude François... 'C'est la même chanson'. Un libéral de plus au gouvernement. Rien de bon à espérer pour le SMIC, la retraite ou les services publics."

Franck Proust, secrétaire général des LR du Gard : "J'adresse à Michel Barnier et à son futur gouvernement tous mes vœux de succès au service de la France, en espérant que le Parlement lui permette de mettre en œuvre les principales mesures nécessaires pour redresser notre pays, avec le respect de l'autorité et des forces de l'ordre, le respect de nos frontières et le respect de l'argent public. Je connais très bien Michel Barnier, avec qui j'ai travaillé en Europe pour défendre la souveraineté de l'Union et de ses États. Je le côtoie encore aujourd'hui au Comité européen des régions, où je siège en qualité de représentant de l'AMF. C'est une bonne nouvelle pour Nîmes Métropole, notamment dans la mise en œuvre du Hub européen de sécurité civile et les projets de réindustrialisation, avec l'émergence de la filière aéronautique. Homme d’État et de convictions, il possède également une grande expérience d'élu local, ce qui lui permet, comme je l'applique à Nîmes Métropole, de comprendre les principes des majorités de projets."

Giovanni Di Francesco, secrétaire PCF Alès : "Un coup de force inédit contre la République, contre le peuple de France ! C’est ce que vient d’acter sans retenue et sans vergogne Macron pour poursuivre sa politique désastreuse menée depuis 2017 au service exclusif des riches. Tant pis pour les travailleurs, les jeunes et les retraités. tant pis pour la planète dont l’extrême urgence climatique est jetée aux orties. Inédit : Macron a fait un choix inverse à celui sorti des urnes qui avait placé la gauche en tête pour ouvrir de nouveaux espoirs en matière de justice sociale et repoussant le danger d’extrême-droite. Comme lors du référendum de 2005, le vote des Français et la démocratie sont écrasés. Emmanuel Macron vient de nommer Michel Barnier premier ministre, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy et commissaire zélé d’une Europe libérale rejetée par les peuples ! C’est ainsi clair, Macron a bâti durant l’été une coalition très droitière avec la complicité du Rassemblement national contre la proposition commune de Lucie Castets des forces de gauche et écologistes, rassemblées dans le Nouveau Front Populaire. Proposition qui visait à construire des compromis et des majorités parlementaires à partir des propositions contenues dans notre programme : SMIC à 1600 net et augmentation des salaires, réparation des services publics, école, santé, … transition urgente climatique, urgence démocratique, … Cette union des droites pour sauver un Président battu dans les urnes s’apparente à un coup d’État et renforce le risque de basculement dans la gueule de son extrême, le RN !"

Le maire LR de Nîmes, Jean-Paul Fournier : "Dans un moment grave pour la République, Michel Barnier a été nommé, près de deux mois après les Législatives anticipées, au poste de Premier Ministre. Je connais bien l’homme politique et ses qualités. Je lui avais d’ailleurs apporté mon soutien lors des primaires des Républicains en 2021. Je rappelle qu’il incarne un territoire, la Savoie, une expérience, mais aussi la rigueur et le patriotisme, tout en étant un fin connaisseur de l’Union européenne et, plus largement, des relations internationales. C’est aussi, et c’est important, un défenseur de l’action de nos agriculteurs.  Désormais, il s’engage pour la Nation et je tiens à saluer sa démarche. Il devra avoir le soutien de tous les Français dans cette période institutionnelle instable. J’ose espérer que les députés nouvellement élus soutiendront pleinement son Gouvernement, car il en va, au fond, de l’avenir de la France, je dirais même de sa survie budgétaire.

Alain Fabre-Pujol, ancien député du Gard, référent départemental de la Gauche Républicaine et Socialiste : "Il y a 51 jours les français avaient envoyé deux messages clairs lors des élections législatives : Virer les macronistes et empêcher l’arrivée au pouvoir du RN ! Les français constatent, ce jeudi, que Macron et ses amis se maintiennent au pouvoir avec l’aval implicite du RN, niant tout principe républicain et refusant de nommer la représentante du bloc nouveau front populaire arrivé en tête du scrutin législatif. Au-delà de la course des petits chevaux de bois, l’amer constat doit être fait : les françaises et les français qui souhaitaient une revalorisation des revenus, l’abrogation de la loi sur les retraites, la relance de l’industrialisation dans une France souveraine, la remise sur pied des services publics (hôpitaux, école, sécurité), … vont continuer à souffrir sous les coups d’un enfant capricieux, d'un vieux cheval de retour et de leurs amis."

Laurent Burgoa, sénateur du Gard : "Enfin, le Président de la République a choisi un Premier Ministre après moult s consultations et hésitations. La gauche républicaine trop soumise aux Insoumis a anéanti la candidature de Bernard Cazeneuve. Cette gauche devrait être plus responsable et arrêter de crier au déni de démocratie car en ayant que 193 députés sur 577, elle était loin d’une majorité conséquente même relative. Michel Barnier a été donc choisi. Je le connais : c’est un homme d’État ayant été élu local, national et grand défenseur de l’Europe. Gaulliste social, c’est un homme de dialogue et je lui souhaite bonne chance dans ses nouvelles fonctions même si la tâche sera ardue car il devra rapidement présenter un budget pour 2025 en évitant des dérapages financiers. Il a et aura tout mon soutien et j’espère que le Parlement sera à la hauteur des enjeux qui attendent notre pays."

Coralie Mollaret et Louis Valat

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio