LÉGISLATIVES 3e circo : le marché de Bagnols, "the place to be" pour les candidats
Ça ne vous aura pas échappé : le premier tour des élections législatives, c’est ce dimanche.
Alors comme à chaque veille de scrutin, le marché de Bagnols devient encore plus politique que d’habitude — surtout en son centre névralgique la fameuse place Tamalou, petit-nom officieux de la place Bertin-Boissin.
Ce mercredi matin, et sur un tout petit périmètre, on avait toutes les chances de croiser les candidat(e)s, propagande en main. En plein milieu de la place, la candidate EELV Marie-Pierre Mercier est venue avec un militant pour distribuer ses tracts : « on est très bien accueillis, on tombe sur quelques personnes qui n’ont pas envie d’aller voter, mais l’accueil reste bon. » Et ceux qui veulent voter, l’écologiste essaie de les convaincre en affirmant que « l’écologie c’est l’avenir. »
A quelques mètres, un groupe de militants communistes distribue ses tracts. « On est quinze ce matin ! », se félicite une militante, quand la jeune candidate Léa Comushian affirme que « tout se passe bien, on arrive à accrocher les gens, ils nous connaissent, on est toute l’année à leurs côtés. » « Et les gens ont pris connaissance des ordonnances de Macron, ils commencent à se rendre compte », ajoute la militante Laurette Bastaroli.
Un point sur lequel insiste également l’Insoumise Geneviève Sabathé, croisée tout à côté : « les gens sont absolument ulcérés par les ordonnances prévues pour l’été, c’est le premier marché où je sens les gens en colère ou agacés. » De fait, elle affirme que l’accueil de sa candidature n’en est que meilleur : « Maintenant, les gens vont pouvoir choisir, ils sont face à la réalité, et c’est bien. Tout se passe très bien aujourd’hui. »
Et le candidat de la République en Marche justement, qu’en dit-il ? « Les ordonnances on m’en parle, avoue Anthony Cellier, accompagné ce matin sur le marché d’une délégation d’élus notamment Bagnolais et Laudunois. Un monsieur est venu me dire qu’il fallait réduire le nombre de députés et gagner en efficacité, quitte à passer par les ordonnances, et les deux propositions font partie du programme que la République en Marche porte. » Bref, pas de quoi saper l’accueil sur le marché : « je suis impressionné, il y a des sourires, des échanges, des vraies questions, et un espoir aussi dans la dynamique de la République en Marche », affirme le candidat, qui préfère la discussion à la distribution de tracts.
Pas loin, la candidate centriste indépendante Patricia Garnero a elle aussi fait le déplacement. « On est bien accueillis, mieux que la semaine dernière », se satisfait-elle. Saur le marché, la Stéphanoise joue la carte de l’indépendance : « je dis que je ne dépends d’aucun parti, que je suis totalement libre de mes choix. Je pense que les citoyens en ont marre du cumul des mandats et de ceux qui abandonnent leur mandat pour d’autres. »
A côté, c’est un véritable habitué de la place Tamalou qui a fait son apparition. Il serre des mains, fait des bises et interpelle des personnes qu’il connaît pour leur distribuer les tracts de sa réunion publique du lendemain. Ce candidat, c’est le vice-président du Département Alexandre Pissas (divers gauche) : « ça va, comme d’habitude, les gens sont assaillis par tous les candidats, je ne sais pas si ça leur plaît », estime-t-il. C’est à ce moment qu’un homme passe derrière nous, froisse un tract et le jette au sol. « Mais l’accueil est plutôt bon, après les gens me connaissent déjà, ce n’est pas là où je vais gagner plus de voix », estime le candidat Tresquois.
A côté, la candidate du FN Monique Tezenas du Montcel passe sur la place, entourée de militants. A la question de savoir si elle bénéficie d’un bon accueil ici, elle répond « excellent, meilleur que bon ! » avant qu’une femme l’interrompe pour lui demander un tract. « Vous voyez ? », lance la candidate, le sourire au lèvres. Elle estime pouvoir profiter de « la dynamique du FN, avec ce plus de la proximité de la candidate » et affirme aux indécis que le Front national « sera la seule force d’opposition pour empêcher Emmanuel Macron d’avoir les pleins pouvoirs. »
Midi approche, petit à petit le marché se vide de ses clients et de ses candidats. Jusqu’à mercredi prochain !
Thierry ALLARD