Publié il y a 1 an - Mise à jour le 04.02.2023 - Corentin Migoule - 4 min  - vu 4341 fois

L'IMAGE DU JOUR Laurence Baldit, première femme élue maire de La Grand'Combe

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Laurence Baldit a été élue maire de La Grand'Combe ce samedi 4 février. (photo Corentin Migoule)

Cadre de la fonction publique, adjointe déléguée aux Finances depuis le début de la mandature, Laurence Baldit a officiellement été élue maire de La Grand'Combe ce samedi 4 février au terme d'un conseil municipal exceptionnel. Elle devient la première femme maire de la commune et succède au démissionnaire Patrick Malavieille. 

C'était de notoriété publique depuis de longs mois mais encore fallait-il le formaliser en bonne et due forme. Comme il l'avait annoncé en mars 2020 au moment de sa réélection en qualité de maire, l'indéboulonnable Patrick Malavieille a tenu parole en rendant son tablier de premier magistrat à mi-mandat. Celle qu'il avait désigné pour lui succéder a appris le métier à ses côtés ces dernières années, tandis que les semaines qui viennent de s'écouler ressemblaient de plus en plus à une période de tuilage. 

Maire par intérim depuis quelques jours après la lettre de démission de Patrick Malavieille acceptée par la préfète du Gard, Laurence Baldit est officiellement devenue maire de la Grand'Combe ce samedi 4 février à 16h20 tapantes. Quelques minutes plus tôt, à 16h06, Rosemonde Jouve, doyenne de l'équipe municipale, brisait le silence de cathédrale qui régnait dans la salle du conseil municipal pourtant bondée. La conseillère municipale introduisait alors un conseil municipal exceptionnel dont elle allait assurer la présidence. 

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Laurence Baldit a été élue maire de La Grand'Combe ce samedi 4 février. (photo Corentin Migoule)

Dans une atmosphère pesante, cette dernière a invité l'assistance à observer une minute de silence en mémoire de Sihem, jeune femme de 18 ans disparue 48 heures plus tôt dans des conditions tragiques. Après quoi, en l'absence de trois conseillers municipaux d'opposition (Ludovic Bouix, Amandine Lahondes et Françoise Blanchard) mais en présence de Didier Merand et de quelques maires voisins, dont les communistes Sylvain André et Claude Cerpédès, Patrick Malavieille a solennellement présenté la candidature de Laurence Baldit.

Les 25 membres de l'équipe municipale présents n'avaient plus qu'à glisser (ou pas) dans l'urne le bulletin portant le nom de celle qui était jusqu'à il y a peu adjointe aux Finances. "Je déclare Laurence Baldit… Ah non il faut compter les voix !", s'est précipitée Rosemonde Jouve, provoquant l'hilarité de la salle. Deux minutes plus tard, avec 25 bulletins à son nom, Laurence Baldit était officiellement élue maire de La Grand'Combe.

La quinquagénaire (58 ans), principale de collège après une trentaine d'années d'enseignement, devient ainsi la 18e maire de la commune, mais surtout la première femme à se hisser sur le trône de première magistrate. "Devenir la première magistrate de la cité des Mans negro, pan blanc (la devise de La Grand'Combe, "mains noires mais pain blanc"), ce n’est pas anodin. Je serai la maire de tous les habitants de la commune", a prévenu celle qui mesurait l'honneur de posséder dans sa main "un micro tenu pendant trente ans par Patrick Malavieille, premier maire communiste de notre commune"

"Un honneur" mais "un redoutable défi"

S'en est suivi un vibrant hommage à celui qui a "fait sortir de terre la maison de santé Simone-Veil, semé l’espace Frida-Kahlo, bâti le pont Georges-Frêche et cultivé les intelligences et les talents pour en faire émerger une mine de culture". Et Laurence Baldit de poursuivre : "Patrick, homme de lettres, a été le scribe de l'histoire de La Grand'Combe. Une belle histoire qui continuera de s'écrire", puisque seul "le calame change de main".

Pour celle qui pourra compter sur l'engagement de Chrystel Tribes, nouvelle directrice générale des services qui remplace "l'excellente Cathy Chaulet", "succéder à Patrick est un honneur" dont elle espère "être digne", mais c’est aussi "un redoutable défi". Touché par l'hommage qu'il venait de recevoir de la part de sa successeure, Patrick Malavieille lui rendait la pareille de fort belle manière.

Remerciant un à un les membres du conseil municipal, y compris ceux qui l'ont quitté parfois de manière tragique, celui qui est aussi conseiller départemental du canton grand'combien s'est fendu d'un émouvant discours émaillé d'une pincée d'envolées lyriques dont il a le secret. "Je crois profondément à l’avenir de notre ville qui doit continuer à s’inscrire, contre vents et marées, dans une démarche solidaire, économique et écologique", a lancé Patrick Malavieille, invitant ses "chers collègues" à "se hisser toujours au-dessus des intérêts partisans en privilégiant l’intérêt général".

Le microscope et la longue-vue

"Défendre ses convictions, faire des concessions, trouver des solutions : voilà le triptyque magique", aux yeux du charismatique démissionnaire. Une magie qui n'opère qu'à une condition, celle chipée pour l'occasion à Jean Jaurès : "C’est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source." En fin d'intervention, "Mala" a insisté sur la "nécessité" de ne pas se séparer de "deux instruments" lorsqu'on est maire : "Le microscope qui permet une vision sur la proximité et le quotidien, et la longue vue qui permet de voir plus loin en dépassant les horizons immédiats."

Émue aux larmes, écharpe tricolore sur l'épaule et bouquet de fleurs dans les mains, Laurence Baldit, assistée par le nouveau premier adjoint Norbert Jouvert, s'en allait remettre un "présent" à Patrick Malavieille et son vieil ami Joseph Perez (ancien premier adjoint). Le duo se retrouvait alors avec de "magnifiques stylos Montblanc®" gravés à leur nom, sous les applaudissements nourris de la salle. 

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Lors de ce conseil municipal, la liste de huit adjoints au maire présentée par Laurence Baldit a été élue à la majorité absolue. Pascale Eugène et Hubert Dumas, jadis conseillers municipaux, intègrent donc cette liste d'adjoints que quittent Patrick Malavieille et Joseph Pérez. Plusieurs hommages ont été rendus à Sihem, dont l'annonce encore fraîche de la mort a provoqué l'émoi du Pays'Grand Combien. "On était présent physiquement au conseil mais notre esprit était ailleurs", a fort justement commenté Sébastien Migliore, adjoint au maire délégué à l'Insertion.

Corentin Migoule

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