Publié il y a 1 an - Mise à jour le 23.10.2023 - Propos recueillis par François Desmeures - 2 min  - vu 1000 fois

L'INTERVIEW Carole Delga : "Je souhaite que nous ayons une souveraineté alimentaire"

Carole Delga, au Vigan, plutôt détendue au moment de manger avec les représentants des producteurs d'oignons doux des Cévennes

- François Desmeures

Même sans avoir la garantie que leurs demandes de retenues d'eau seront acceptés par les services de l'État, les producteurs agricoles du Viganais ont reçu un engagement de participation financière de la part de la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, selon des modalités qu'elle explique à Objectif Gard. Entretien réalisé au Vigan lors de la 29e fête de la pomme et l'oignon doux de ce dimanche. 

Carole Delga, au Vigan, plutôt détendue au moment de manger avec les représentants des producteurs d'oignons doux des Cévennes • François Desmeures

Objectif Gard : Les producteurs d'oignons doux attendaient beaucoup de leur rencontre avec vous, notamment sur le volet investissement des retenues d'eau. Leur avez-vous apporté des garanties ?

Carole Delga : Oui, bien sûr, parce que c'est un sujet auquel on est très attachés. La Région, en six ans depuis que je suis présidente, a multiplié par trois le budget pour l'agriculture, alors que nous avons des dotations de l'État qui diminuent. C'est un vrai engagement politique, un vrai effort. Je souhaite que nous ayons une souveraineté alimentaire, d'où la nécessité de soutenir l'agriculture familiale, qui met en avant la qualité. On apporte donc des solutions très concrètes, que ce soit sur les aides aux exploitations pour l'irrigation ; pour des projets collectifs de systèmes d'irrigation ; ou de réaliser des petites retenues collinaires pour deux ou trois exploitations. Il est aussi nécessaire d'avoir de la diversification parce que sur les Cévennes, il y a la question de l'oignon, de la pomme, mais aussi de la châtaigne. Nous soutenons déjà fortement toutes les structures qui participent à la promotion et à l'installation des jeunes pour ces produits sous signes officiels de qualité. 

Quand vous dites "petites retenues collinaires", de combien de mètres cubes parlons-nous ? Le chiffre de 5 000 m3 avait notamment été évoqué...

Oui, c'est de cet ordre-là. Il ne faut pas confondre les retenues qui sont sur plusieurs dizaines d'hectares, de petites retenues collinaires, où on ne parle même pas en hectare, mais en centaines de mètres carrés. Ça n'a rien à voir. 

Sur la diversification de la production, les producteurs vous ont-ils rejoint ? Parce que le pays est, ici, très attaché aux terrasses d'oignons...

Il faut avoir de l'oignon doux mais aussi développer d'autres exploitations. Et je n'ai pas senti de résistance. Il faut continuer à produire de l'oignon pour répondre à une demande forte. Mais il faut une diversification parce qu'on est de plus en plus soumis à des épisodes climatiques violents et ça leur permet de s'assurer d'avoir des revenus lorsqu'une des productions est abîmée. 

Quel pourcentage de l'investissement nécessaire pour des retenues pourrait-il être apporté par la Région ?

Le montant dépendra du nombre d'agriculteurs bénéficiaires. Mais les producteurs sont inquiets de voir, au niveau de la société française, une ambiance très dure vis-à-vis de leur projet. Ce qu'on appelle "l'agri-bashing". Je tiens à rappeler que la Région les soutient politiquement, mais aussi en espèces sonnantes et trébuchantes. 

Propos recueillis par François Desmeures

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