L’INTERVIEW Joël Vincent, délégué à la Culture : « Nîmes métropole pourrait s’occuper des écoles de musique »
À trois ans de la fin du mandat, le maire de Saint-Gervasy espère que l’Agglo en fera plus pour la culture.
Objectif Gard : Vous êtes l’un des plus anciens maires de l’Agglo nîmoise. Comment est né votre engagement public ?
Joël Vincent : En 1989, lorsque j’ai été élu maire, j’avais 38 ans, on disait que j’étais un maire jeune (rires). Je suis instituteur de métier. J’ai toujours aimé mon village et ceux dans lesquels j’ai travaillé, comme Saint-Hilaire-d’Ozilhan où j’ai été élu d’opposition. À Saint-Gervasy, j’étais directeur d’école. Je suis devenu maire en raison de contingences électorales.
Que représente la culture pour vous ?
C’est drôle… Au départ, je ne suis pas très cultivé (sourire). Je suis un matheux ! Selon moi, la culture créé un état d’esprit. Les gens se rencontrent, se parlent. Ça ouvre l’esprit et fait sortir les gens de chez eux. D’autant que beaucoup de nos villages, malheureusement, sont des cités dortoirs.
La culture est-elle une compétence pleine et entière de Nîmes métropole ?
Oui. Lorsque nous avons créé Nîmes métropole avec Jean-Paul Fournier (le maire de Nîmes, NDLR), les villages ont doté l’intercommunalité de plusieurs compétences dont « la construction et gestion d’équipements sportifs et culturels d’intérêts communautaires ». C’était notamment pour la construction du stade nautique Nemausa et de la SMAC Paloma. À cette époque, j’avais fait le tour des communes et les maires m’ont vite confié que c’était la galère de faire de la culture !
Pourquoi ?
Ils n’avaient pas assez d’argent et n’étaient pas certains d’attirer du public. Nous avons donc étendu la compétence culture à « l’organisation d’activités fédératrices » ouvrant la porte au financement des associations et à la création de festivals. Ce qui, au passage, n’a pas été le cas pour le sport (…) Alors on doit reconnaître, pour le coup, que Jean-Paul Fournier a bien fait les choses.
Que représente la culture pour Nîmes métropole en terme de budget ?
Nous avons 1,6 M€ de subventions pour la SMAC Paloma, environ 300 000 € pour le Festival du jazz, 120 000 € pour les Vendredis de l’Agglo et un peu plus de 50 000 € de subventions aux associations.
Durant ce mandat, qu’avez-vous fait de plus pour la culture ?
Rien de plus. Toutefois, nous avons réussi à maintenir l’existant malgré les crises. Même pendant l’année Covid, nous avons fait des concerts.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
J’espère que mon budget augmentera avant la fin du mandat… Je suis très ambitieux. Nîmes métropole pourrait s’occuper des écoles de musique qui avaient fait l’objet d’une étude en 2013. Aujourd’hui, les écoles de musique sont gérées sous la forme d’associations avec des professeurs pas très bien rémunérés et des cours dont le coût n’est pas accessible à toutes les familles.
Que pourrait faire Nîmes métropole ?
L’Agglo pourrait débloquer des subventions et créer un réseau, le but étant de sécuriser et d’harmoniser les écoles de musique afin que plus de monde puisse y avoir accès. Nous étions allés à Perpignan en 2013 où des initiations à la musique étaient données aux enfants dans les locaux des écoles de maternelle. C’était vraiment pas mal !
En avez-vous parlé à Franck Proust ?
Il est au courant. Si on avait de l’argent, je suis sûr qu’il marcherait. Mais j’ai encore un petit espoir…
Lors de la campagne des élections communautaires, Franck Proust s’était prononcé favorablement pour la création d’un conservatoire intercommunal. Où en est ce projet ?
Pour l’instant, au point mort. C’était un gros investissement. Je crois que Nîmes souhaitait que ça reste sur Nîmes. Après, si le conservatoire reste nîmois, rien n’empêche que des enfants estampillés de l’Agglo puissent en bénéficier.