L'INTERVIEW Nicolas Sarkozy : "J’ai avec la ville de Nîmes une relation particulière"
L'ancien chef de l'État sera en dédicace ce mercredi 11 octobre à partir de 17 heures à la librairie Goyard à Nîmes. Avant son arrivée dans la capitale du Gard, il a accordé sa seule interview à Objectif Gard.
Quatre ans presque jour pour jour après son dernier passage à Nîmes pour son livre "Passions", Nicolas Sarkozy est de retour ce mercredi 11 octobre 2023 pour une rencontre avec ses lecteurs à la librairie Goyard à l'occasion de son dernier ouvrage, "Le temps des combats". Il a choisi Objectif Gard pour s'exprimer avant son arrivée. Interview.
Objectif Gard : Monsieur le président, vous êtes à Nîmes une nouvelle fois pour présenter votre dernier livre qui rencontre un vif succès. Nîmes, une ville qui vous est chère avec le maire Jean-Paul Fournier, un ami. Nîmes qui vient d’obtenir l’inscription Unesco pour la Maison Carrée. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Nicolas Sarkozy : Venir à Nîmes à la rencontre de mes lecteurs était une évidence ! J’ai avec cette ville une relation particulière, j’y ai vécu mes plus beaux moments politiques mais aussi des périodes plus difficiles et j’ai toujours pu compter sur mes amis ici, comme le maire, Jean Paul Fournier, auquel je veux redire mon affection et ma reconnaissance mais aussi Franck Proust. Nîmes est un haut lieu de notre identité et de notre culture, une culture singulièrement vivante comme en témoigne l’inscription par l’Unesco de cette Maison Carrée si propre à cette grande ville antique, romaine, camarguaise, provençale, languedocienne, française, méditerranéenne, européenne. J’ai toujours pensé que Nîmes était le symbole de la réussite architecturale, de la fidélité à une identité, l’identité nîmoise.
Dans « Le temps des combats », vous retracez la deuxième partie de votre quinquennat, entre 2009 et 2011. Qu’est-ce votre expérience à la tête de l’État raconte de la période d’aujourd’hui ?
Sous l’impulsion des réseaux sociaux, il y a désormais une horizontalité des rapports et des débats politiques qui correspond si peu à la conception verticale qui a été la mienne du leadership, de la vision et de la capacité d’entraînement. Toute ma vie je me suis battu contre l’aplatissement d’une culture universelle uniformisée et d’une pensée convenue et normée, j’ai cru au dialogue fécond entre les cultures et les identités. Je crois à la grandeur du peuple français à qui on doit proposer des choses exceptionnelles. Je constate aujourd’hui qu’on ne peut plus rien dire sans susciter des réactions d’une violence inouïe. La démocratie souffre beaucoup de cette intolérance.
Dans le tome 3 de vos mémoires, vous dites vouloir prendre les lecteurs par la main à vos côtés pour qu’ils comprennent pourquoi vous avez décidé et comment vous avez décidé en tant que chef de l’État. En effet, vous avez été confronté, de façon inédite, à de nombreuses crises mondiales. Et souvent dans le rôle de leadership international. Comment avez-vous endossé ce rôle stratégique ?
Avec ce livre, j’ai eu envie de prendre les Français par la main, à mes côtés, en leur disant comment cela se passe quand on est président de la République. Une vie avec les épreuves, les tristesses, les chagrins. Une vie où tout n’est pas dans le cynisme, ni dans l’idéologie. Une vie de combats !
Plus de dix ans après avoir quitté le pouvoir, malgré votre retrait de la vie politique, vous restez un acteur politique de premier plan. Il suffit de voir le monde qui se bouscule pour avoir votre dédicace. Comment expliquez-vous cet engouement ?
Je suis profondément reconnaissant aux Français de m’avoir confié le destin du pays pendant un temps donné. Jamais je ne me lasserai d’échanger avec eux, de partager, d’aller à leur rencontre. Le succès ne se décide pas, mais il est une grâce qui m’émeut à chaque fois.