L'INTERVIEW Valérie Rouverand : "Depuis 2020, sur mon nom, je progresse à Nîmes"
"Pendant les différentes campagnes, j'ai entendu les messages des Nîmois et j'y suis très attentive", explique la présidente départementale de Renaissance.
La leader du parti du président de la République, Renaissance, fait sa rentrée politique sur Objectif Gard. L'occasion de revenir sur les élections législatives du début de l'été et de la nomination récente du Républicain Michel Barnier à Matignon. Le signe d'un rapprochement avec la Droite locale ? Interview.
Objectif Gard : Avant de parler de cet été très particulier sans Premier ministre, sans gouvernement, quelles leçons retenez-vous des élections européennes et législatives anticipées ?
Valérie Rouverand : Je crois que j'ai été en campagne pendant trois mois. J'ai fait cette campagne des Européennes, d'abord, en étant très honoré d'être sur cette liste pour défendre l'Europe et nos idées progressistes. Cette séquence a été un enrichissement avec la mobilisation de tous les militants du Gard qui sont venus tracter dans tout le département. La dissolution que j'ai apprise chez vous à Objectif Gard avant d'entrer en plateau TV en direct m'a forcément surprise comme tout le monde. J'ai mis 24h à me décider et je me suis dit : "Lève-toi et va au combat."
Au premier tour, vous arrivez en tête dans quelques bureaux à Nîmes... Et votre score est encourageant.
Moi, j'y suis allée pour défendre des idées et des convictions. Et pas parce qu'elle était gagnable cette circonscription. Ici, y a des ténors de la politique qu'ils n'y vont seulement que pour gagner. Ce n'est pas ma façon de faire de la politique. Face à moi, j'avais deux extrêmes : RN et LFI. Dans les débats sur Objectif Gard notamment, c'était flagrant, nous n'avions aucun point commun. Moi, j'ai défendu les valeurs progressistes.
Vous imaginiez être au second tour ?
Moi, j'aime les campagnes, être au plus près du terrain, des échanges riches. Effectivement, j'ai senti, et je ne l'imaginais pas au départ, une adhésion. Ce que je représentais. Pour mon écoute, ma manière dont je fais de la politique. J'ai été très touchée par les gens qui se sont levés pour venir m'aider. Je le dis : des militants, des sympathisants, mais aussi des Nîmois éloignés des partis politiques. C'était épuisant, mais tellement enrichissant…
Une campagne douloureuse aussi avec votre désistement au second tour. Vous n'en aviez pas vraiment envie...
J'aurais préféré me maintenir, mais il y a eu une décision nationale. On savait que LFI ne pouvait pas gagner, mais le RN était à deux doigts de la majorité absolue. J'ai pris mes responsabilités. Pas question pour moi d'être responsable de la victoire du RN. Ma décision était aussi en cohérence avec mes convictions et la volonté de mon parti. J'ajoute que je n'ai pas donné de consigne de vote. Hors de question de soutenir les extrêmes.
Malgré tout, vous avez pris date pour les municipales à Nîmes dans 18 mois...
Depuis 2020, sur mon nom, je progresse à Nîmes. Aux Départementales, aux Européennes, et aux Législatives. Je pense aussi à l'élection interne pour la présidence du parti au niveau du Gard. Pour moi, c'est ma famille politique que je construis au fur et à mesure. Des militants de plus en plus nombreux, une dynamique qui est là. Pendant les différentes campagnes, j'ai entendu les messages des Nîmois et j'y suis très attentive.
Michel Barnier nommé à Matignon par le président de la République. Une personnalité de Droite. Vous en pensez quoi ?
Le président de la République devait consulter pour trouver un Premier ministre capable de ne pas être renversé immédiatement. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'il y avait deux candidats au départ avant M. Barnier notamment M. Cazeneuve. Le NFP a imposé une candidate au président en fermant toutes les autres portes. C'est le président qui nomme, personne d'autre.
Aujourd'hui, c'est un Premier ministre LR et vous allez le soutenir ?
Je ne suis pas LR que les choses soient très claires. Moi, je me suis engagée pour défendre un gouvernement progressiste. Mon candidat, c'est Gabriel Attal qui, pour moi, inspire la jeunesse. C'est une autre façon de faire de la politique. Mais aujourd'hui, nous sommes dans une situation politique différente. Et il faut trouver un homme qui puisse parler à des gens de Droite et de Gauche pour faire avancer la France. Il y a le vote du budget qui arrive et espérons que toutes les forces politiques pourront travailler ensemble.
Comment vos électeurs pourraient alors comprendre que localement, à Nîmes, vous refusiez de travailler avec Franck Proust ou avec Julien Plantier après 2026 ?
Nationalement et localement, ce sont deux situations différentes. Aujourd'hui, à Nîmes, personne ne fait appel à moi, ne me considère. Peut-être que demain, au regard du nouveau Premier ministre LR, et avec un gouvernement soutenu par le parti du président, il y aura moins de critique en conseil municipal et conseil d'agglomération. Et justement, comme il y a une alliance nationale, on va voir comment les ténors locaux vont se comporter...
Prochainement, une élection interne aura lieu chez Renaissance pour désigner votre chef. Vers qui votre cœur balance entre Élisabeth Borne, l'ancienne Première ministre, déjà candidate. Et Gabriel Attal, le tout nouveau ex-Premier ministre qui pourrait être candidat...
Je respecte beaucoup Élisabeth Borne qui est d'ailleurs venue à Nîmes lors des dernières élections à ma demande. Depuis, il s'est passé beaucoup de choses. La clé de 2027, c'est aussi le parti. Je pense que Gabriel Attal sera notre candidat en 2027... C'est en tout cas l'une des premières personnalités politiques la plus appréciée des Français. S'il est candidat pour prendre la tête de notre famille politique, je le soutiendrais.