NÎMES Emmanuel Carrière, nouvel adjoint : « Le regard des autres a changé… Pas le mien ! »
Prise de guerre du maire de Nîmes aux dernières municipales, Emmanuel Carrière vient d’être nommé adjoint aux Aménagements urbains et à la voirie. Il a repris la délégation de Richard Flandin, sous le coup d’une enquête pour des faits de corruption.
Objectif Gard : Être nommé adjoint, vous ne vous y attendez pas ?
Emmanuel Carrière : Non, vraiment pas, puisque les circonstances (l’affaire Flandin, NDLR) étaient inattendues. Ensuite, quand un homme, en l’occurence Jean-Paul Fournier, élu quatre fois maire de Nîmes, vous propose d’être maire adjoint, vous vous sentez flatté. S’il m’a proposé cela, ça signifie qu’il me fait confiance et que depuis trois ans, il est content de ce que j’ai fait. Donc je suis très honoré.
Qu’est-ce qui change dans le fait de devenir adjoint ?
Peut-être le regard des gens... Il y a un changement de statut : tout le monde me dit « Monsieur l’adjoint ». Après pour moi, il n’y a pas vraiment quelque chose qui change…
Peut-être l’indemnité…
Oui, mais quoi qu’il en soit, les élus sont là pour servir. Je continuerai de faire ce que l’on me demande de faire. Dans l’absolu, je pense que ça ne change rien. Si ce n’est que le maire m’a confié une nouvelle délégation aux Aménagements urbains et que ma mission initiale - le sport dans les quartiers, l’université et le scolaire - a été confiée à mon collègue Halim Belhaj.
Que bilan faites-vous de votre action aux sports ?
Un bilan plutôt positif. Ce n’est toutefois pas que le mien puisque nous sommes quatre élus : Nicolas Rainville, Amélie Butel et Dominique Lacambra. J’ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec eux. Je pense que l’on a fait de belles choses surtout après la pandémie. D’ailleurs, avec l’aval du maire, nous avons décidé de maintenir le niveau de subvention des clubs et associations sportives pendant la pandémie alors que tout le monde était arrêté. Si nous ne l’avions pas fait, beaucoup auraient mis la clef sous la porte.
À part le maintien des subventions, quelles autres actions ont été mises en place ?
Le petit tour à vélo par exemple. Aujourd’hui dans les écoles, nous inculquons le savoir-nager, pédaler et rouler. Nous nous sommes aperçus que beaucoup d’enfants ne savaient pas faire du vélo, qu’ils habitent en périphérie ou en centre-ville. Du coup, nous envoyons depuis trois ans nos éducateurs sportifs pour mettre des pistes de sécurité routière en place sur deux jours. La prochaine édition aura lieu les 8 et 9 juin avec 600 élèves de CM2. Cette initiative forme également les futurs citoyens puisque qu’elle incite à l’utilisation des transports doux.
L'apprentissage du vélo se fait-il également en ville ?
Oui, aussi. Ca permet de faire découvrir aux enfants le patrimoine nîmois. J’ai été malheureusement étonné de savoir qu’à Capouchiné, 8 enfants sur 25 n’avaient jamais vu les arènes et que seulement deux enfants étaient entrés dedans.
La ville de Nîmes a également lancé un « pôle vélo ». De quoi s’agit-il ?
On a mis en place une quinzaine de vélos itinérants que l’on déplace dans les diverses écoles. Cela permet aux enfants d’apprendre à faire du vélo. Ça concerne aussi les parents puisque pour ce genre d’opération, il faut un adulte pour six enfants. Du coup, ça incite les parents à s’impliquer et à utiliser le vélo avec leurs enfants.
Comment appréhendez-vous votre nouvelle délégation aux Aménagements urbains et voirie ?
Elle ne sera officielle qu’à partir du 13 mai, date du prochain conseil municipal. D’ici là, je vais prendre attache avec les services pour voir ce qu’il y a à faire. Je suis curieux d’apprendre. Je pense qu’il y aura un vrai travail en commun avec l’adjointe Claude De Girardi, déléguée à la Mobilité, mais aussi avec Nîmes métropole qui s’occupe de tout ce qu’il y a sous le goudron, c’est-à-dire les réseaux.
En parlant de l’Agglo nîmoise, vous êtes proche de son président. Pensez-vous que Franck Proust a poussé pour que vous soyez adjoint ?
Ah là… Je serai bien en peine de vous le dire. Je ne sais pas du tout. Je pense que Jean-Paul Fournier est assez grand pour choisir tout seul.
Avez-vous eu des contacts avec Richard Flandin pour qu’il vous donne des conseils et autres informations ?
Non, pas particulièrement. J’imagine que dans sa situation c’est délicat. Comme je vous l’ai dit, je vais voir avec les services. Sur les choix qui sont faits, comme la piétonistation de la rue Guizot, c’est le maire qui tranche. C’est lui le patron.
Enfin, vous êtes un homme de Gauche. N’avez-vous aucun regret d’avoir rejoint la liste de Jean-Paul Fournier ?
Non. Jean-Paul Fournier a vraiment tenu sa parole. Il m’a confié une mission et j’ai pu faire tout ce que je voulais. Je n’ai jamais essuyé de refus. Il m’a toujours accompagné avec mes collègues du sport. Il a vraiment tenu parole.