Ce lundi, en conseil communautaire, s’est déroulé le traditionnel débat d’orientation budgétaire. L’occasion pour la majorité de présenter ses grandes orientations pour 2024. Une nouvelle année avec une Agglo toujours convalescente en raison de sa dette compilée à l’alourdissement de certaines charges. D'ailleurs le vice-président aux Finances, Frédéric Beaume, alerte : « Depuis 2022, le taux d’intérêt moyen est passé de 2,18 % à 2,81 %. Ça représente 700 000 € de plus entre 2023 et 2024 », sur un total des intérêts estimés à 14,7 M€. Une très chère dette... 

Recettes fiscales en hausse 

Heureusement pour Nîmes métropole, les recettes estimées à 263 M€ sont en augmentation : plus de 19 M€ entre 2022 et 2024. Merci qui ? Le maire de Saint-Gilles, Eddy Valadier a la réponse : « Nous bénéficions d’un fort dynamisme des bases fiscales (remontées par le Gouvernement, NDLR). Mais attention, nous ne retrouverons pas en 2025 une dynamique aussi favorable. » La hausse du taux du versement mobilité payé par les entreprises - et décidée cette fois par l’Agglo - permet également de rapporter quelques centaines de milliers d’euros. Alors pas de doute : Nîmes métropole va donc devoir continuer à se serrer la ceinture.

L’an prochain, l’équipe dirigée par Le Républicain Franck Proust prévoit de dépenser 209 M€ et de mettre de côté, en épargne brute, 53,9 M€. Une somme qui servira à financer les équipements et rembourser la dette. Le montant des dépenses d’investissement est estimé à 170 M€. On retrouvera notamment l’acquisition de bus pour 14,8 M€ : « Quand nous sommes arrivés à l’Agglo, nous avions un parc très vieillissant. Depuis le début du mandat, nous avons acheté 67 véhicules dont le coût moyen est de 300 000 € », commente le vice-président chargé des Transports, Jean-Marc Campello.

« Le sondage à 21 000 € était-il vraiment indispensable ? »

Autres investissements prévus : le réservoir d’eau potable de Saint-Gilles pour 5,3 M€ et 3,4 M€ pour la rénovation de la déchèterie de Saint-Gilles/Générac. Une enveloppe de 20 M€ sera débloquée pour le lancement du Papi 3 (Plan de prévention des inondations). Une première somme de 4 M€ sera allouée, dans le cadre de l’acquisition de l’aéroport, à la séparation des réseaux (eau et électricité) avec l’armée. À noter également que 5 M€ seront mis sur la table pour fiancer les projets des villages à travers les fonds de concours.

Du côté de la dette, si cette dernière devrait grimper à plus de 500 M€, Nîmes métropole prévoit de la contenir à 493 M€ en 2024 soit une capacité de désendettement à 9,2 années. Au regard de cette présentation, l’élue du village de Clarensac et membre du groupe des Progressistes, Hélène Le Coq, déplore qu'il n'y ait pas plus d'efforts en matière d’économie : « Le sondage à 21 000 € de Nîmes métropole était-il vraiment indispensable ? » De quoi faire bondir Franck Proust : « Qu’est-ce qui vous dérange ? Que le résultat soit bon ? Il est normal de faire une enquête de satisfaction des usagers. Que ce soit vous qui nous le reprochiez, ex-élue chargée de la relation avec les usagers, c’est étonnant ! »

Franck Proust : « M. Bouget est sponsorisé par Kleenex »

De son côté, le président du groupe d’opposition La Gauche unie Vincent Bouget tique sur le niveau et la nature des investissements : « Pour la première fois, vous envisagez une hausse de la dette (…) Nous allons devoir annuler des investissements. Vous entretenez l’illusion que nous allons pouvoir mener de front Magna Porta, le marché gare, l’aéroport tout en continuant à investir sur les transports en commun ! » L’élu fustige le manque d'argent mis sur les parkings relais, incitant les habitants à délaisser leur voiture au profit des bus : « 1,4 M€ ce n’est pas suffisant ! » En réponse, Franck Proust regarde le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier : « On a l’impression que M. Bouget est sponsorisé par Kleenex. Quand on l’entend, on a que les yeux pour pleurer ! Quand je l’écoute, il n’y a rien de positif ! Ça devient ridicule ! »