Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 02.09.2024 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 13608 fois

OCCITANIE La présidente PS Carole Delga : « On joue avec le feu ! »

Carole Delga depuis son bureau à Toulouse

Carole Delga depuis son bureau à Toulouse 

Rentrée sur les chapeaux de roues pour la présidente de la Région Occitanie. Reçue par le président de la République, à la recherche d’un nouveau Premier ministre, Carole Delga revient sur cette entrevue à l’occasion d’une conférence de presse, depuis son bureau, à Toulouse.

« Je connais Emmanuel Macron depuis 12 ans. Il est capable de surprendre. Et je dois dire, qu’il nous surprend souvent négativement… », tacle Carole Delga. Le ton est donné pour la socialiste, à la tête de l’une des plus grandes régions de France. La semaine dernière, elle a été reçue, avec son homologue de la Région Sud, par le président de la République. 

Le sujet de cet entretien ? Forcément, la composition du prochain Gouvernement dont le point de départ est la nomination d’un nouveau premier ministre. Une charge qui incombe au président de la République. Cela fait deux mois, depuis les résultats des élections législatives, que la France est dirigée par un Gouvernement démissionnaire. « On joue avec le feu ! Il est urgent de prendre une décision », poursuit Carole Delga. 

Cette décision doit, selon la socialiste, être « en rupture avec les politiques macronistes et, avec une tendance à Gauche  », poursuit-elle. Au soir du second tour des Législatives, les députés du Nouveau front populaire - coalition regroupant La France insoumise, le PS, les communistes ou encore les écologistes -  sont arrivés en tête. Seulement, ils n’ont pas la majorité pour éviter une motion de censure qui renverserait leur hypothétique Gouvernement. 

Carole Delga pro-Cazeneuve 

Cet été, les partenaires de Gauche se sont mis d’accord pour proposer à Emmanuel Macron le nom de Lucie Castets. Cette énarque est directrice des finances de la ville de Paris mais également fondatrice de l’association Nos services publics. « La Gauche a voulu se concentrer sur une candidature avant le programme... », tacle Carole Delga dont le cœur bat davantage pour Bernard Cazeneuve, nom testé ces derniers jours par Emmanuel Macron. 

« J’ai beaucoup d’estime, de respect pour lui. C’est un homme de Gauche, un homme d’expérience avec des valeurs socialistes chevillées au corps », souligne-t-elle. Et de déplorer, d'ailleurs, que son nom ait été sifflé « par une poignée de militants » aux universités d’été du PS à Blois. « Bernard aurait pu être un Premier ministre adéquat », poursuit la présidente. Aurait pu ? Carole Delga croit-elle toujours en cette hypothèse ? 

Ces dernières heures, un autre nom est sorti du chapeau d’Emmanuel Macron : Thierry Beaudet, président du Conseil économique et social. « C’est un homme de qualité mais c’est autre chose de savoir gouverner un pays dans ce contexte politique. Il faut construire des majorités, prendre des mesures de justice sociale avec un budget contraint… Son manque d’expérience est assez pénalisant » Fermez le banc. 

Quant à Xavier Bertrand, président de la Région des Hauts-de-France et, accessoirement, ex-membre des Républicains ? « C’est un président de qualité mais sa nomination ne correspondrait pas au vote de Français ». Enfin, Carole Delga pourrait-elle retourner au Gouvernement ? Elle qui a été secrétaire d'État sous François Hollande ? La présidente socialiste évacue assez vite la question : « Je ne suis candidate à rien, ce que je veux, c’est que mon pays ne tombe pas dans les mains de l’extrême-Droite. »

« Le travail ne me fait pas peur »

La socialiste glisse toutefois que « le travail ne me fait pas peur ». Et d'émettre plusieurs pistes de réflexion pour le prochain Gouvernement : « une réévaluation des salaires, des investissements massifs sur les énergies renouvelables, l’abrogation de la réforme des retraites… Il faut une parole ferme pour amener des solutions aux Français ». 

Coralie Mollaret

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