Alors que toute une population et des élus se battent depuis des mois pour éviter de voir fermer définitivement la maternité de Ganges qui agit sur un large territoire comprenant notamment le Vigan dans le Gard, un rapport diffusé par l’Académie nationale de médecine préconise la mise en œuvre d’une politique adaptée en matière de périnatalité qui devrait s’appuyer sur une réduction accrue du nombre de maternités. Pour garantir à la fois la sécurité et la satisfaction des usagers tout en offrant des conditions de travail acceptables et pérennes pour le personnel médical et soignant. C'est d'ailleurs ce dernier point qui est au centre des enjeux de la fermeture provisoire mais indéterminée de la maternité au sein de la Polyclinique Saint-Louis en Cévennes. Dans un contexte d'importantes tensions sur le recrutement de médecins spécialisés, la maternité de Ganges ne pouvait plus assurer les accouchements à la fin de l'année. L'objectif est donc de reconstituer une équipe soignante suffisante. Geneviève Darrieussecq, la ministre déléguée en charge des personnes handicapées, avait assuré au Sénat après une question orale du sénateur gardois Laurent Burgoa, que l'autorisation de gynécologie-obstétrique était maintenue à la clinique et serait même inscrite au plan régional de santé (PRS). Une réunion en début de semaine prochaine au sein de l'Agence régionale de santé (ARS) Occitanie devrait nous en apprendre davantage. En attendant, le rapport de l’Académie nationale de médecine n'élude pas les conséquences des fermetures de maternité. Notamment au travers de l'allongement du trajet entre le domicile et le centre hospitalier le plus proche. Mais considère que la moyenne nationale du pourcentage de naissances domiciliées à moins de 30 minutes d’une maternité en France est excellent. En effet, du point de vue strictement statistique, il est de l'ordre de 93,6 %. L'Occitanie n'est pourtant pas la mieux classée, son score est inférieure à 90 %. Qu'importe. Pour faire face au projet de fermeture de maternités, les médecins encouragent dans ce rapport une mutualisation de l’offre publique et libérale coordonnée à l’échelle de territoires et une complémentarité entre les établissements de santé et la médecine de ville. Une action rendue possible car depuis 25 ans, selon eux, on note une augmentation considérable du nombre de sages-femmes en exercice libéral et de l’extension de leurs missions. Pour répondre aux urgences médicales, entre le domicile et le lieu de naissance imposé par de tels regroupements, le transport médicalisé pourrait être favorisé. Et en cas de grave danger ? On fera appel aux pompiers. Ils n'avaient pas suffisamment de travail dans le Gard, il faut bien charger un peu plus la mule...