GANGES Dernier rassemblement pour la maternité avant la réunion à l'Agence régionale de santé
Entre 80 et 100 personnes ont bravé la bruine de ce lundi soir pour demander le maintien de la maternité de Ganges. Collectif et élus doivent rencontrer l'agence régionale de santé à Montpellier, ce mardi, alors qu'est sorti la semaine dernière un rapport de l'académie de médecine qui préconise la fermeture des maternités qui pratiquent moins de 1 000 naissances.
Le rendez-vous est à 10h ce mardi matin, pour une réunion espérée d'au moins une heure et demie. Sans la maire du Vigan ou le président du Pays viganais, mais avec un élu de l'intercommunalité, le maire de Mandagout, Emmanuel Grieu, le député héraultais France insoumise de la circonscription, Sébastien Rome, Irène Lebeau, suppléante du député gardois Michel Sala, ou Marie-Charlotte Lonjon, directrice de la polyclinique gangeoise.
Mais entre la date fixée pour ce rendez-vous et sa tenue est sorti, la semaine dernière, le rapport d'Yves Ville, chef du service gynécologie obstétrique de l'hôpital Necker à Paris, et de ses collègues de l'académie de médecine. Si les arguments avancés pour appeler à la fermeture contiennent notamment la mise en danger des mères et des enfants, faute de personnel, les solutions, par bien des aspects, semblent à des années-lumière des réalités rurales.
"Ce rapport veut dire que toutes les paroles sur la réouverture seraient désormais vaines", interprète Bruno Canard, membre du collectif pour le maintien de la maternité. Pour aller vers un centre périnatal de proximité, déjà évoqué ? "Il y a une aberration, on nous le vend comme temporaire. Mais c'est déjà bancal, ça ne fonctionne pas."
Reste une solution, aux yeux du collectif comme des élus locaux : "Travailler sur le cadre du passage au public", soulève Bruno Canard. Alors que la réunion à l'ARS accueillera aussi des représentants des CHU de Nîmes et Montpellier. "C'est la seule solution viable, soutient le député héraultais Sébastien Rome. La situation de désert médical relève de la volonté politique. Il y a, au sein de l'Assemblée nationale, un groupe transpartisan qui lutte contre ces déserts médicaux. En face, un autre groupe qui n'a que la stratégie du rendement. Cet argument des 1 000 accouchements est faux. D'ailleurs, je ne pense pas que, même dans les années 80, il y ait eu un jour plus de 1 000 accouchements à Ganges."
L'argument de la prise en main par le secteur public, Isabelle Boisson, membre du collectif, s'est aussi chargé d'en expliquer le pourquoi dans un discours aux manifestants : "Nos communautés de communes sont soumises à la loi Montagne, dont l'objectif est justement l'égalité territoriale d'accès aux services. Cette loi prévoit notamment des exceptions à la réglementation afin de prendre en compte, par exemple (je cite) "les surcoûts associés à la pratique des actes médicaux et paramédicaux en zone de montagne et leur compensation". Elle préconise même, a poursuivi Isabelle Boisson, d'examiner les besoins spécifiques des zones de montagne, particulièrement pour ce qui concerne l'accès aux soins urgents et l'évacuation des blessés."
"Contrairement à ce que l'on essaie de nous faire croire, tout est ouvert, a conclu la membre du collectif. Il manque juste la volonté de s'attaquer au problème." Ce mardi, collectif et élus jugeront sans doute du degré de motivation du secteur public à respecter la loi.