PONT-SAINT-ESPRIT Un meilleur accueil des familles au centre médico-psycho-pédagogique
Depuis quatre ans, il était en projet d'effectuer des travaux au sein des locaux du CMPP (Centre médico-psycho-pédagogique) de Pont-Saint-Esprit. C'est chose faite. Le chantier a enfin eu lieu l'été dernier et l'inauguration ce jeudi 29 juin.
À Pont-Saint-Esprit, le Centre médico-psycho-pédagogique est implanté depuis 1977. Il est installé dans ses locaux actuels, rue du Major Laurent Soler, depuis 2005. "Ils méritaient d'être rénovés pour améliorer l'accueil des familles", atteste Serge Capitaine, directeur des CMPP de Nîmes, Alès et Bagnols-sur-Cèze et de leurs antennes (*). L'accueil a été agrandi et un véritable secrétariat a été aménagé avec un espace de confidentialité. La salle de psychomotricité a aussi été élargie et la climatisation installée. Il en a coûté environ 70 000 €, financés par le CMPP sur ses fonds propres (abondés par l'Agence régionale de santé) et par la municipalité de Pont-Saint-Esprit. Le chantier a été mené en deux mois entre juillet et août 2022.
Cette rénovation semblait de plus en plus pressante dans ce centre où sont diagnostiqués et suivis 150 enfants chaque année. 50 % d'entre eux sont originaires de Pont-Saint-Esprit, l'autre moitié des communes voisines. Cela représente sur l'année 2 000 séances et rendez-vous avec des professionnels. "C'est une structure essentielle pour Pont-Saint-Esprit et le territoire, tant par le nombre d'enfants et d'adolescents accueillis que par la qualité du travail accompli", complimente la maire, Claire Lapeyronie.
Temps d'attente trop long, poste difficile à remplacer...
Bien que cette rénovation soit la bienvenue, elle n'occulte pas le contexte compliqué que traverse la pédopsychiatrie. Serge Capitaine le déplore : "On aimerait accueillir davantage d'enfants car on a de la demande. On est sur une attente d'environ un an pour avoir le premier rendez-vous avec le médecin. Parfois plus. Après il y a encore un délai afin que les soins se mettent en place. C'est un chiffre qui ne satisfait personne (...), mais on a une offre limitée avec les moyens accordés par notre financeur."
Aujourd'hui, le CMPP de Pont-Saint-Esprit peut s'appuyer sur une équipe pluridisciplinaire étoffée : médecin pédopsychiatre, psychologue, psychomotricienne, orthophoniste, assistante sociale... Mais des inquiétudes planent au-dessus du poste de psychopédagogue. Celui qui oeuvrait jusqu'à présent prend sa retraite et le directeur s'inquiète de ne pas voir de remplaçant à la rentrée. La spécificité du poste étant qu'il est occupé par un enseignant mis à disposition pour le CMPP. Or, "globalement, l'Éducation nationale a du mal à pourvoir les postes des enseignants, les CMPP ne peuvent donc pas être priorisés. Mais ça nous inquiète car le poste de psychopédagogue est à temps plein et représentente la moitié des enfants accueillis ici. Le perdre, c'est une vraie menace sur ce service", relate le directeur.
Pourtant les CMPP ont un rôle fondamental à jouer dans l'accompagnement des jeunes, des familles mais aussi des professeurs qui les accueillent dans leur classe. Depuis la loi de 2005 et l'inclusion des enfants en situation de handicap dans l'école ordinaire, "les CMPP sont indispensables pour que cela se passe dans de bonnes conditions. S'il y a inclusion dans le milieu ordinaire sans service de soins adossé, cela peut être difficile pour l'enfant mais aussi pour le professeur. On peut leur apporter une aide, un soutien dans la compréhension du handicap et la recherche d'adaptation scolaire", conclut Serge Capitaine.
(*) Le CMPP de Bagnols-sur-Cèze se divise en trois antennes à Bagnols même, à Pont-Saint-Esprit et aux Angles. Le CMPP de Bagnols ainsi que celui d'Alès et Nîmes dépendent de l'AD-PEP30 (Association départementale des pupilles de l'enseignement public du Gard).