Rappelez-vous, afin de rendre hommage aux soignants, le CHU de Nîmes proposait, en 2022, une exposition intitulée « Au cœur de la réanimation. » À travers 47 clichés en noir et blanc exposés dans le hall de l’hôpital universitaire de Carémeau, Rémi Targhetta, anciennement médecin au CHU de Nîmes et à l’époque à la direction de la communication, a su capter l’intensité de ce service qui ne dort jamais.

Sans voyeurisme ni indiscrétion, il livrait alors un récit sans parole reflétant tout l’engagement et l’humanisme du service du professeur Laurent Muller, durement touché par la pandémie. Cette galerie de regards croisés, invitant à la fois à la compassion et au respect, était une ode aux femmes et aux hommes qui œuvraient jour après jour pour le maintien en vie de leurs patients.

Pour « 5 ans après », on prend quasi les mêmes et on recommence. Cette exposition vise à rendre hommage aux professionnels du CHU de Nîmes pour leur inestimable contribution à la gestion de l’épidémie de Covid, en particulier pendant la période du premier confinement, tout en offrant au public une perspective intimiste et émouvante en écho aux applaudissements citoyens qui retentissaient tous les jours à 20h.

Avec dix clichés de plus, ces 57 photographies, datant de 2020, concernent une année très particulière marquée par la pandémie de coronavirus et le premier confinement du 17 mars 2020. Les prises de vues ont été réalisées au CHU de Nîmes comprenant les sites du campus hospitalo-universitaire de Carémeau, du centre de gérontologie de Serre Cavalier et de l’hôpital universitaire de réadaptation, rééducation et addictologie du Grau-du-Roi.

Le docteur Rémi Targhetta, praticien hospitalier, retraité, a réalisé ce travail. Il propose, durant cette période « historique », une approche globale de l’hôpital, de son activité en continu, des patients, des soins prodigués, des femmes et des hommes impliqués, des techniques sophistiquées mises en œuvre. Les services « invisibles » du CHU sont aussi mis à l’honneur. Ils ouvrent ainsi la première partie de l’exposition.

L'exposition « 5 ans après » sera accessible librement à tous, du 19 mars au 20 juin 2025, dans le hall principal de Carémeau. Visiteurs, professionnels de santé, patients et grand public, venez découvrir ou redécouvrir ces instants capturés au cœur de la crise sanitaire. Témoignage visuel d’une période marquante, cette exposition restera un lieu de mémoire et de réflexion.

« Je souhaitais que cette face cachée, immense, que le public ne soupçonne pas, soit également mise en lumière : l'hôpital se découvre ainsi comme une véritable ville dans la ville ! J’ai tenté de traduire en image cette ambiance humaine, émouvante, associée à l’importance des moyens spécifiques déployés face au Covid-19 », note l’auteur.

L'activité de soins a fait l'objet d'une attention toute particulière pour cette nouvelle exposition. L'objectif vient parfois se rapprocher du patient pour faire suer l’ambiance de soins tout en préservant le droit à l'image. « J'ai été touché par l'humanité, la bienveillance, le dévouement, l'empathie, le regard des équipes, entièrement tournées vers le malade malgré une activité inhabituelle. J'ai tenté de traduire en image cette ambiance humaine, émouvante, associée à l'importance des moyens spécifiques déployés face au Covid-19. » Cette déambulation photographique aborde également l'architecture intérieure/extérieure du CHU, toujours aussi magnifique avec cette imbrication talentueuse et novatrice, des différentes structures de soins regroupées sur un seul site.

Au milieu de l'exposition sont rassemblées une partie des photographies des réanimations. L'hôpital s'est trouvé brutalement confronté à une pandémie mondiale avec plusieurs épisodes de confinements, bousculant les activités de soins. Fixer ces instants était devenu une priorité, comme un témoignage d'un hôpital paralysé, sidéré, déserté, contrastant avec la saturation par moments des services d'infectiologie et de réanimations. « J'ai le sentiment d'avoir photographié le cœur même de l'hôpital, dans son intimité la plus profonde, au plus près des malades et des soignants. J'ai pu être ainsi le témoin, le passeur de ce que j'observais, un hommage aux soignants et aux équipes impliqués jour et nuit. »