ANDUZE / LA GRAND' COMBE / SAINT-AMBROIX Les quartiers prioritaires de la ville en voie de disparition ?
Alors que quatre cents quartiers pourraient sortir du dispositif Quartier prioritaires de la Ville (QPV), pour autant d'entrants, ceux d'Anduze, de La Grand' Combe et de Saint-Ambroix seraient menacés. Le sous-préfet d'Alès, Jean Rampon, se veut rassurant pour les cas d'Anduze et de Saint-Ambroix, mais conserve plus de doutes pour La Grand' Combe.
Le centre-ville d'Anduze, l'Écusson pour Saint-Ambroix, et les quartiers de Trescol - La Levade et centre-ville à La Grand' Combe. Ces quartiers se verraient menacés de sortir du dispositif Quartiers prioritaires de la Ville (QPV), dont la dernière mouture était issue de la loi Lamy, de 2014, qui a identifié 1 514 QPV (*) dans 859 communes. Cette géographie prioritaire devait être révisée en 2022. Le processus a finalement été lancé en mai dernier, pour une application censée intervenir au 1er janvier prochain.
"Quatre cents quartiers prioritaires sont potentiellement sortants et quatre cents potentiellement entrants, explique Jean Rampon, le sous-préfet d'Alès. Là où le bât blesse, c'est la géograghie." Les quartiers susceptibles d'intégrer le dispositif doivent abriter au moins 1 000 habitants, dans une agglomération d'au moins 10 000, avec une part significative de revenus inférieurs à 11 250 € par an. Et la perte du "statut" induit évidemment une perte de fonds d'État pour ces quartiers.
Pour Anduze et Saint-Ambroix, c'est le nombre d'habitants du centre-ville qui pose problème, pas celui de l'aggomération d'Alès qui dépasse largement les 10 000, et dont dépend Anduze ; idem la communauté de communes De Cèze Cévennes, dont fait parti Saint-Ambroix, qui en compte environ 20 000. Pour ces deux quartiers, Jean Rampon se montre, d'ailleurs, plutôt rassurant. "La tendance à la perte du programe s'éloigne pour Saint-Ambroix et Anduze." Mais il attend confirmation.
À Saint-Ambroix, une réunion s'est tenue la semaine dernière. Le maire, Jean-Pierre De Faria, confirme. "Avec les services de la mairie, on a travaillé à redéfinir le périmètre pour ateindre 1 000 habitants. C'est une nouvelle façon d'appréhender le quartier. On a tenu dix ateliers sur les préoccupations des habitants en matière de santé, d'habitat ou de culture. Puis, on a élaboré un questionnaire et c'est une trame que nous devons faire remonter aux services de l'État."
"Je ne peux pas concevoir que La Grand' Combe sorte du dispositif"
Jean Rampon, sous-préfet d'Alès
Avant de se rendre à Anduze cette semaine, le sous-préfet alésien insiste sur ce volet participatif. "On compte sur la perception des habitants pour faire remonter les besoins. On se bat surtout avec les élus, on ne leur a rien caché. Sur Anduze, on essaie de coller à l'OPAH-RU (opération programmée d'amélioration de l'habitat et du renouvellement urbain) pour avoir une cohérence. Ici, on repousse un peu les limites des dispositifs", lâche malicieusement Jean Rampon, comme quelqu'un qui met le pied dans une porte qui se referme. Avant de se montrer plus inquiet : "Je ne peux pas concevoir que La Grand' Combe sorte du dispositif." Tout en s'interrogeant globalement sur la nécessité de modifier la géographie actuelle, alors que nombre de quartiers se sont embrasés...
La Grand' Combe, dans l'agglo alésienne, ne devrait pas avoir de problème démographique. Sauf que "La Grand' Combe a sa propre aire urbaine", précise le sous-préfet. Une unité urbaine qui ne comptait déjà que 9 761 habitants en 2013, selon l'INSEE. Et Trescol - La Levade seulement 1 012. Depuis, le quartier en a perdu. La préfecture tenterait d'accoler Branoux, Les Salles, ou les deux, au prétexte que la vie des habitants se déroule aussi à La Grand' Combe. "On a déjà fait remonter un prédécoupage, on attend le retour, patiente Jean Rampon. Ce n'est pas gagné. Mais je ne vois pas comment on pourrait sortir ces quartiers du dispositif", se répète-t-il.
(*) Dont 218 dans les départements d'outre-mer et en Polynésie