SALINDRES Les travailleurs de l'Esat des Gardons en grève pour une meilleure rémunération
Alors que le site du Rouret, de Saint-Christol-lez-Alès, fermera en décembre, c'est à Salindres que se sont retrouvés les travailleurs en situation de handicap pour réclamer un meilleur statut. Soutenus par la CGT, ils se sentent parfois exploités quand ils sont mis à disposition auprès d'entreprises qui achètent leurs services.
"J'ai 30 € de primes pour trente ans de boîte." Derrière le représentant du personnel, Jérôme Jeanjean, les salariés de l'établissement et service d'aide par le travail (Esat) des Gardons, à Salindres, tiennent le piquet de grève. Le réhaussement des salaires fait partie des premières revendications. Mais aussi une déconsidération, salariale et de statut, lors des mises à disposition. Comme l'Esat des Olivettes, celui des Gardons envoie régulièrement des équipes dans des grandes entreprises de la région, comme Merlin-Gérin, Haribo ou SNR, dont une partie des délégus syndicaux étaient venus, ce lundi, soutenir le piquet de grève.
"Ce sont des ouvriers qui partent travailler directement dans les entreprises, explique Jérôme Jeanjean. On leur demande de prendre des responsabilités, ils sont parfois utilisés comme des intérimaires mal payés." Une autre témoigne : "Et puis, nos chèques-vacances sont passés à 100 € au lieu de 200, et même 300 € auparavant".
"On demande la valorisation du travail handicapé"
Jérôme Jeanjean, représentant du personnel
Les travailleurs ont aussi l'impression de faire les frais de mesures d'économie de la structure, "alors que, pendant des années, on a travaillé pour rederesser les comptes". "On demande la valorisation du travail handicapé, poursuit Jérôme Jeanjean. Les entreprises se permettent des choses, avec nous, qu'ils ne s'autoriseraient pas avec de vraies boîtes d'intérim. Si des ouvriers sont mis à disposition, on demande qu'ils soient soumis au code du travail (*)".
Les équipes de mise à disposition, les trois équipes d'espaces verts et la pépinière étaient concernés, ce lundi, par la grève. Tout comme les sites de Saint-Christol et Saint-Chaptes. "Ils ont des sous pour nous acheter de nouvelles tondeuses mais pas pour nous", s'énerve une travailleuse. Délégué CGT chez Merlin-Gérin, Joël Bréaud compte "demander une visite des locaux pour voir leurs conditions de travail car nous sommes dans une entreprise commanditaire, on a une responsabilité". Dans un autre Esat alésien, la CGT a déjà réussi à faire modifier des postes de travail pour préserver le dos des travailleurs.
(*) En raison du caractère non-commercial de la finalité d'un ESAT, les travailleurs handicapés relèvent d'un statut spécifique, qui n'est pas celui de salarié soumis au code du travail.