Depuis trois ans, l'état de la pelouse du stade Saint-Exupéry se détériorait. Jusqu'en 2022, les pluies de septembre permettaient de retrouver un peu d'état après la sécheresse estivale. Sauf que les mois de septembre et d'octobre 2023 ont été très secs et chauds eux aussi. La mairie n'a pas eu l'autorisation pour arroser. "On subit des interdictions d'arroser depuis plusieurs années. Elles arrivent de plus en plus tôt et sont levées de plus en plus tard", déplore le maire, Jean-Yves Chapelet.

L'édile adresse "1 000 excuses au RCBM" mais rappelle que la municipalité est soumise aux arrêtés de la préfecture. "On se trouve dans une situation particulière puisqu'on fait partie du bassin Cèze-aval. On se retrouve avec des restrictions sur l'usage de l'eau que nos voisins, comme Pont-Saint-Esprit ou Orange, n'ont pas", ajoute-t-il. Dès avril 2023, les premières restrictions ont commencé à poindre. "Et cela peut aller jusqu'à 7 500€ d'amende par constat si on arrose quand même", précise Jean-Yves Chapelet.

La rénovation de la pelouse a débuté ce lundi

Dès juillet, la décision avait été prise avec le RCBM de réensemencer la pelouse. Il a fallu attendre début novembre pour réunir les conditions favorables à la rénovation du terrain. Elle a pu démarrer ce lundi. "Il va y avoir une succession de travaux mécaniques. Du sable a été étendu. Là, un tracteur va faire du décompactage, c'est-à-dire qu'une lame va entrer dans le sol pour l'aérer", détaille Stephan Delaunay, responsable du service des sports à la mairie de Bagnols-sur-Cèze. Viendront ensuite les étapes du carottage, de l'application d'un substrat là où il manque de l'herbe et le réensemencement. 

Les travaux de remise en état devraient être terminés cette semaine (sous réserve de conditions météorologiques favorables). Mais il faudra attendre jusqu'au 4 décembre pour fouler de nouveau le terrain. Le temps que les racines soient suffisamment fournies et solides pour supporter les crampons des rugbymen. Mais aussi les pas des autres usagers du stade comme les scolaires ou les marcheurs... Coût total de l'opération de rénovation de la pelouse : 13 000€ HT. "À situation exceptionnelle, on a mené une action exceptionnelle", tonne le 1er adjoint, Maxime Couston. La mairie s'engage aussi à verser une compensation financière au RCBM qui se trouve amputé de sa buvette, qui est une source importante de revenus. 

Comment s'adapter aux changements climatiques ?

En attendant, le RCBM jouera tous ses matchs à l'extérieur. Les petits s'entraînent au Bosquet, les seniors sur la commune voisine de Saint-Gervais à qui la mairie bagnolaise donne un petit loyer. Mais une vraie réflexion s'impose sur l'avenir strié par les changements climatiques. La municipalité étudie deux options. Le maire a demandé par courrier au préfet une dérogation pour arroser 2-3 fois par semaine la nuit pendant l'été : "Cela permettra de sauver la pelouse et évitera d'en arriver là."

La deuxième éventualité serait d'installer une pelouse synthétique. Mais cela coûterait 2,3 millions d'euros, ce qui n'est pas rien... "Il faudra que l'État nous aide de manière conséquente. On ne peut pas y aller tout seul. Pour la pelouse synthétique au stade Léo-Lagrange (*), on avait eu la participation de l'État, de la Région...", rappelle le maire. 

(*) Le stade de Léo-Lagrange ne peut pas être utilisé en substitution par le RCBM pour ses matchs à domicile car il n'est pas homologué.