Décontracté, c’est ce qui caractérise le mieux Mathieu Boyer, joueur de basket-ball depuis ses 3 ans au parcours atypique. Natif de Bagnols-sur-Cèze, ce grand gaillard de 2m09 a su se faire une place dans la cour des grands et s’apprête aujourd’hui, à 28 ans, à fouler les parquets de Pro A, l’équivalent de la première division de basket, au SLUC Nancy Basket. Pourtant, rien ne le prédestinait à atteindre ce niveau, mais son état d’esprit lui a permis de viser plus haut, en restant le même. 

«Ce qui a fait la différence, c'est que je ne me suis jamais pris au sérieux»

«Je ne m’y attendais pas, parce que je suis l’un des seuls joueurs à être resté 10 ans au plus bas du niveau français et à me retrouver au plus haut niveau français. J’ai fait toutes les divisions. Ce qui a fait la différence, c’est que je ne me suis jamais pris au sérieux. J’ai toujours pris du plaisir, peu importe la division dans laquelle j’évoluais, et j’ai réussi à m’adapter. Aujourd’hui, je me retrouve là, c’est que du bonus», savoure le gardois.  

Au début de sa carrière, le pivot a joué notamment face à Victor Wenbayama, star montante du basket-ball tricolore, sacré récemment vice-champion olympique aux JO de Paris. Non retenu par un centre de formation, ce basketteur a su franchir les paliers et faire son bonhomme de chemin à son rythme, sans griller les étapes. Formé à l’USAP Avignon, Mathieu Boyer évoluait encore en N1 à Saint-Chamond il y a deux ans, avant de rejoindre l’année dernière Antibes, où il a été auréolé du titre de meilleur pivot du championnat de Pro B avec les Sharks.

S’acclimater sans pression à la Pro A 

De quoi taper dans l'œil du club lorrain qui l’a enrolé pour les deux prochaines saisons. Des premiers pas convaincants, avec une mise en forme anticipée : «J’ai préparé cet été le passage de la Pro B à la Pro A. J’essaie de bosser physiquement et de répondre aux attentes du coach. Il y a beaucoup d’entraînement donc le step se passe naturellement. Ce n’était pas un rêve mais c’est devenu un objectif. Il faut arriver à s’acclimater à ce niveau», confie celui qui a inscrit 14,4 points de moyenne la saison dernière, à la sortie des parquets mercredi 21 août. 

Au poste de pivot, il aimante les ballons dans la raquette : «Je suis un joueur plutôt offensif, j’ai un bon sens du rebond, des réflexes et du toucher de balle. Évidemment, j'ai pu monter des niveaux aussi grâce à ma taille.»

Un pivot prolifique avec les pieds sur terre

Le 21 septembre prochain, il fera ses débuts en championnat face à la Rochelle et pourra montrer l’étendue de son talent, «sans pression», comme il aime le rappeler, car la notion de plaisir est restée intacte au fil du temps.

Un sportif de haut-niveau terre-à-terre, attaché à véhiculer le bon message auprès de la jeune génération, quitte à aller directement à leur rencontre : «C’est important de toujours garder les pieds sur terre, de savoir de là où on vient. J’ai toute ma famille ici à Bagnols-sur-Cèze, donc lorsque j’ai l’opportunité de passer, de faire un coucou ou de supporter les jeunes, je le fais car je crois que c’est essentiel cette transmission. Je me disais que dans le Gard c’était impossible de passer professionnel. Au final j’ai réussi à le faire, donc rien n’est impossible. J’y vais aussi pour cette raison : que les gens croient en leurs rêves.» Son passage au BMBB (ndlr : Basket Marcoule Basket Ball) reste ancré dans sa mémoire pour une raison spéciale : «Je me rappelle avoir gagné un match 133-33, cela m’avait marqué (rires).»

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Des performances haut la main qui rendent fier aussi sa famille, en particulier sa mère, ancienne joueuse de basket en sélection de l’équipe de France, qui lui distille de temps à autre des conseils. De la NM3 à la Betclic Élite, Mathieu Boyer poursuit son ascension et veut «donner le meilleur de lui-même et mettre toutes les chances de son côté» sur les parquets, son terrain de jeu favori, avec le numéro 13 floqué dans le dos.