FAIT DU JOUR Marco Andreo ou toucher du doigt l'impossible

Marco Andreo fait partie des 4 Français qui ont participé au Patagonman 2023.
- photo DRAprès 13h et 20 minutes d'effort, Marco Andreo a bouclé le Patagonman. Il a même terminé premier Français de ce triathlon réputé pour être l'un des plus extrêmes au monde. Une performance marquant l'aboutissement de huit mois intenses à jongler entre les entraînements et la gestion de sa brasserie à Villeneuve-lez-Avignon.
Accomplir les choses qui semblent impossibles, Marco Andreo en a fait son leitmotiv. Lui qui a joué trente ans au football, a commencé à prendre du poids après avoir repris en 2016 la brasserie Duo sur les hauts de Villeneuve-lez-Avignon. Il se lance donc l'année suivante dans un sport qu'il a toujours admiré le triathlon et s'inscrit avec un ami au VTCC (Ventoux triathlon club Carpentras). Est déjà là l'envie d'un jour se frotter aux compétitions les plus extrêmes. Comme on les voit à la télévision : "Ce sport, certains commencent et arrêtent. Pour d'autres, on devient complètement piqués, c'est mon cas". Pendant 4-5 ans, il s'est entraîné, jusqu'à participer à l'Altriman dans les Pyrénées, le Natureman autour du lac de Sainte-Croix, le Ventouxman et bien sûr l'Embrunman en 2021 et 2022, un triathlon très longue distance.
Mais celui que l'on surnomme le "Loco de Provence" n'est pas rassasié. Il candidate pour le Patagonman, une des compétitions les plus dures du monde en Patagonie chilienne, avec 3,8km de nage dans les eaux froides, 180 km de vélo et 42 km de course à pied. La chance lui a souri puisqu'il a fait partie des 300 sélectionnés tirés au sort sur 9 000 inscrits pour vivre cette aventure hors du commun le 3 décembre dernier. "On est seulement quatre Français à avoir été pris", souligne-t-il.
"Quand ça tient dans la tête, le corps suit"
Pendant huit mois, Marco Andreo s'est entraîné avec acharnement. Se levant à 3h du matin pour pédaler dans son garage avant de partir au travail pour y être à 6h tapantes. Difficile de combiner les longues journées à la brasserie villeneuvoise, les entraînements cinq fois par semaine et l'hygiène alimentaire, mais il tient : "Mon point fort, c'est le mental. On dit que quand ça tient dans la tête, le corps suit."
Une maxime qui s'est vérifiée lors de l'épreuve de course à pied, le jour J. Pendant huit mois, Marco Andreo n'a pas pu courir à cause d'un périostite (inflammation du tibia). La première fois qu'il a rechaussé les baskets, c'est le jour du triathlon pour avaler les 44 km de distance et les 1 200 m de dénivelé positif. Ses jambes l'ont supporté jusqu'au bout. Il a même parcouru les derniers kilomètres au côté de sa copine Marion, au milieu des montagnes. "C'était tellement beau et grand, on a profité. On a pris des photos. Je ne voulais plus que ça s'arrête", témoigne le cogérant villeneuvois.
Il est passé par toutes les émotions en une journée. Le stress s'est envolé du moment qu'il est monté à bord du bateau qui l'a emmené au départ de l'épreuve de natation dans une eau très froide à 8,3°C. Le parcours a d'ailleurs été raccourci à 2,2km pour ne pas faire courir de risque aux participants. "On était au milieu d'un fjord, tout était glacé autour", se remémore-t-il.
Les membres totalement frigorifiés à la sortie de l'eau malgré la combinaison, il prend un quart d'heure pour se réchauffer et boire un thé chaud avant d'enfourcher son vélo. Sa discipline de prédilection. Il boucle les 180km de distance et les 2 500m de dénivelé positif en un temps record, malgré le brouillard, la pluie, le froid, le vent de face... Mais dans la souffrance, il soutire le plaisir de puiser au plus profond de lui-même et se rappelle de la chance qu'il a d'être là.
Seuls 157 concurrents sur 300 ont fini la course
"Toute ma famille est venue me soutenir. Chaque fois que je passais devant eux, j'avais l'impression d'enlever un quart de ma fatigue", assure-t-il. Après les trois épreuves et 13h et 20 minutes d'effort, Marco Andreo termine le Patagonman et agite la cloche d'arrivée : "C'est un bruit que je me suis imaginé pendant huit mois dans ma tête. Quand j'ai commencé à sonner, je ne voulais plus lâcher, je voulais presque la casser." Il finit 39e au classement général et 1er Français. Une belle satisfaction quand son objectif de départ était seulement de finir. Il faut savoir que seuls 157 des 300 concurrents sont venus à bout de ce triathlon. "Quand c'est fini, j'étais entre soulagement et prise de conscience. (...) C'est la course la plus dure que j'ai faite au niveau sportif", confirme Marco Andreo, qui était au côté de pointures mondiales de la discipline, ce dimanche 3 décembre.
Depuis, il a retrouvé sa brasserie villeneuvoise et ses habitués, tous avides de connaître ses exploits. La glace n'est plus sur les montagnes autour, mais dans les verres des clients. "Aujourd'hui, je suis incapable de le refaire. On se conditionne vraiment pour ça, pour aller au bout", livre-t-il. Ce n'est pas pour autant que l'âme de challenger de Marco Andreo s'est éteinte. Il a déjà en tête un prochain défi : le Norseman, un triathlon extrême là encore sur des distances Ironman, qui se déroule en Norvège. En espérant que le tirage au sort lui soit encore favorable...
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