FAIT DU SOIR Après une pluie de buts à Louhans-Cuiseaux, l'OAC enclenche sa "remontada"
Ce samedi soir en Bourgogne, de fort belle manière (2-4), l'OAC a obtenu le premier succès de l'ère Malek et se donne le droit de rêver à un maintien qui relèverait de l'exploit.
Depuis son arrivée à la tête de l'équipe alésienne mi-novembre, Hakim Malek n'a pas connu le goût de la victoire (deux défaites, un nul) malgré les progrès relatifs affichés par ses hommes. La faute sans doute au manque de "talent" dans l'effectif décrit par le technicien cévenol à sa prise de fonction et à une réussite qui fuit les Bleus et Blancs depuis leur titre de champions de National 3 Occitanie. Le premier match de l'année 2023 de l'OAC à Louhans-Cuiseaux aurait dû se jouer en 2022, mais une superposition avec un tour de Coupe de France avait acté le report de la rencontre.
Cette soirée peut-être la bonne tant les Louhannais semblent bons à prendre. Au coup d'envoi, ils n'ont plus gagné en championnat depuis le 22 octobre et figurent à la 11e place du classement, en position de premiers relégables. Sur une pelouse très moyenne, les Cévenols démarrent timidement. Les Bourguignons se procurent la première situation chaude en prenant à revers Assoumin et Iafrate sur le côté droit de la défense. Alors que les locaux obtiennent le premier corner du match, Peyrard reste au sol suite à un duel aérien disputé. Mais le roc oacien se relève après l’intervention du soigneur et regagne l’entrejeu densifié par la présence de Dabo.
Le retour de la "baraka" ?
Pour sa première incursion dans le camp adverse, l’OAC ouvre le score à l’issue d’une étrange action en apparence anodine. Le centre du gaucher Djabou ne trouve pas de tête alésienne mais celle du latéral gauche louhannais qui a tout le temps de contrôler le ballon. Au lieu de ça, il le propulse maladroitement d’une tête plongeante dans son propre but (csc, 0-1, 8e). Encore sonnés, les Bourguignons encaissent un deuxième but dans la foulée en affichant une inquiétante apathie. D’une passe parfaitement dosée dont il a le secret, Ben Nasr trouve Mahamat dans la profondeur. Étrangement seul dans la surface de réparation, l’ancien de l’Aviron Bayonnais ajuste parfaitement Chiotti d’une balle piquée (0-2, 12e). La recrue estivale devient au passage le meilleur buteur du club en championnat cette saison avec trois réalisations.
Les hommes de Frédéric Jay, qui étaient bien rentrés dans la rencontre, tentent de se remettre la tête à l’endroit. Mais Moreau est vigilant sur une frappe enroulée lointaine qu’il détourne (14e). Servi dans l’intervalle, l’ailier de Louhans-Cuiseaux déboule dans la surface oacienne avec une longueur d’avance sur Assoumin qui le touche légèrement. Un contact équivalent à celui sur Di Maria en finale de Coupe du Monde, suffisant pour que l’arbitre de la rencontre désigne le point de pénalty. Mais la tentative croisée de Etoughe est stoppée en deux temps par Moreau qui préserve l’avantage de deux buts des siens (28e). La "baraka" serait-elle enfin de retour en Cévennes ? Le portier alésien est surtout un très bon gardien et le prouve une nouvelle fois dans la foulée avec une sortie autoritaire dans les pieds d’un Bourguignon.
Après un début de saison poussif, Ben Nasr monte en puissance depuis plusieurs matches. Aligné par Hakim Malek en position de numéro 10 derrière les deux attaquants, le Franco-tunisien est à sa guise pour donner le tempo et distiller des caviars. C’est ce qu’il fait à nouveau d’une louche opportune déposée sur la tête de Jérémy Balmy qui prolonge dans les filets de Chiotti (0-3, 33e). Dans le temps additionnel du premier acte, alors qu’il avait été impérial jusque-là, le gardien alésien se déchire. Mais la tête du défenseur louhannais vient mourir sur le poteau. Et il est sortant… L’OAC rentre aux vestiaires avec trois buts d’avance en donnant l’impression que la réussite en fuite depuis des mois a fini par lui revenir.
Ne pas jouer à se faire peur
Sifflé par ses supporters à la fin de la première mi-temps, Louhans-Cuiseaux revient au petit trot. Le technicien bourguignon procède à des changements en espérant injecter du sang neuf et donner des idées à une équipe qui semble en manquer. Les nouveaux entrants revigorent le onze louhannais qui multiplie les assauts sur la cage d’un Moreau concentré pour stopper deux têtes (48e et 51e). Le bloc oacien recule à mesure que les pertes de balle s’accumulent. Mais même sur un temps faible, les hommes d’Hakim Malek ont de la ressource. Parti à la limite du hors-jeu, Abelinti se présente seul face à Chiotti. Au lieu de décaler sur sa droite vers Mahamat libre de tout marquage, l’international guyanais tergiverse et s’empale sur le portier bourguignon. Le contre est favorable et le ballon revient dans les pieds de Mahamat qui n’a plus qu’à pousser au fond des filets pour s’offrir un doublé (0-4, 59e). Ce soir en Bourgogne, la réussite est totale pour l’OAC !
Toutefois, ce deuxième acte est marqué par un déchet technique en hausse du côté alésien. Sans doute le fruit d'un relâchement naturel compte tenu de l’écart au tableau d’affichage. Ce qui permet aux locaux d’inscrire un but par Etoughe qui prend de vitesse Zogba et trompe Moreau pour la première fois de la soirée (1-4, 67e). Les Cévenols ont desserré l’étreinte et le payent cash en encaissant un deuxième but d’une tête sur corner (2-4, 69e). Attention à ne pas jouer à se faire peur ! Si souverains pendant 45 minutes, les Oaciens se délitent sous la pression et ne parviennent plus à conserver le ballon. Il reste plus de 20 minutes à jouer et cette fin de match promet d’être folle.
Intelligemment, Mahamat casse le rythme en restant au sol après une faute commise sur lui. Tout comme Franco, tout juste entré en jeu. Pendant ce temps, le chronomètre tourne et l’OAC se rapproche de la victoire. Les Bleus et Blancs retrouvent une forme de maîtrise et les Louhannais ne parviennent pas à capitaliser sur leur temps fort. Le coup de sifflet final de l'homme en noir délivre les hommes d'Hakim Malek, lequel remporte son premier match (2-4) avec son nouveau club. En prenant trois points à Louhans ce samedi soir, les Oaciens se donnent le droit d'y croire. Leurs dirigeants tenteront d'en récupérer cinq face au gendarme financier du football français le 12 janvier, 48 heures avant les retrouvailles avec Pibarot. La remontada est en marche ?