FAIT DU SOIR Le hand féminin à Bouillargues : 50 ans d'aventure !
C’est un peu l’histoire du petit village gaulois qui résiste au temps et aux tempêtes. Bouillargues handball Nîmes Méditérranée fête cette année ses 50 ans. Un demi-siècle qui a vu le club gravir tous les échelons du handball français, jusqu’à accéder à la D1 et être la première équipe gardoise à participer à une Coupe d’Europe féminine. Une histoire riche qui a connu des hauts, mais aussi des bas et des mariages ratés, marquée aussi par une cohabitation avec le HBCN et une rivalité programmée avec l’USAM les Nîmoises.
C’est donc en 1974 que tout commence, quand Jean Brun, instituteur à Bouillargues, décide de se lancer dans l’aventure du handball féminin. « Les premières années, les rencontres se jouaient dans la cours de l’école de Bouillargues, dont j’étais le directeur », se souvient Jean Brun, le fondateur du club. La construction est progressive et c’est en 1977 que la première section senior est mise en place. D’abord, l’équipe n’est constituée que de Bouillarguaises, mais au fil des années, le club s’internationalise. « C’est par le biais d’une petite annonce dans un journal danois que j’ai recruté une joueuse qui nous a permis de nous maintenir en Nationale 2. C'était peut-être la chose la plus dure », rappelle le premier président.
Des valeurs familiales
Viendront des Roumaines, Croates et Norvégiennes. Bouillargues (et le handball gardois avec l’USAM et le HBCN) entre dans son âge d’or avec la montée en D1F en 1990. C'est en 1992 que Philippe Garnier prend la présidence du club. Trente-deux plus tard, il est toujours là à se battre pour faire vivre le handball féminin à Bouillargues. « J’étais d’abord à Saint-Laurent-d’Aigouze, puis joueur à Saint-Gilles et enfin arbitre pour les matchs à Bouillargues. Ce sont mes filles qui m’ont amené au club. J’aurais pu aller au HBCN, mais j’ai aimé les valeurs familiales de Bouillargues », se souvient l’emblématique président.
La découverte de l'Europe en 1994
En 1994 (derrière Metz et Gagny) et en 2001 (derrière Besançon et Metz), les Bouillarguaises décrochent la troisième place du championnat de France. L’ALB devient le premier club gardois de handball à participer à une Coupe d’Europe. Au total, Bouillargues compte deux campagnes continentales au cours desquelles les matchs à domicile se déroulent à Beaucaire, puisque le gymnase des Tambourins n’est pas homologué. Au fil des années, Bouillargues voit passer des joueuses qui ont marqué son histoire comme : Chantal Maïo-Roussel, Manuela Ilie, Joanne Dudziak, Miléna Murat, Mézuela Servier, Christine Vanparys, Rafika Marzouk, Mouna Chebah ou encore Delphine Cendre.
13 saisons dans l'élite du handball français
En ce début de millénaire, le Gard place également le HBCN dans le top 5 français. C’est l’époque des derbys au Parnasse et au gymnase des Tambourins. Mais les belles années laissent place aux temps plus difficiles. Après 13 saisons au plus haut niveau, Bouillargues quitte l’élite en 2004 et en 2011 le club chute en National 1. Il faut attendre 2017 pour revoir les Gardoises remonter en D2F. Le handball a évolué, le club doit s’adapter. D’abord avec le HBCN, puis avec l’USAM, une fusion est envisagée mais elle échoue. Puis, la fin de l’aide financière de Nîmes métropole complique la vie de Bouillargues.
Retour en D1F en 2028 ?
Aujourd’hui, le club tente de se maintenir en D2 avant d’espérer mieux. Elle voit aussi dans son rétroviseur l'arrivée de l'ambitieuse équipe de l'USAM Les Nîmoises. « Une fois notre plan de redressement financier terminé, nous passerons à autre chose. Selon l’évolution de l’échiquier politique local, nous ambitionnerons de remonter en D1 en 2028 ou de nous pérenniser en D2 », confie Philippe Garnier. Aujourd’hui, Bouillargues Handball Nîmes Méditerranée est le premier club d’Occitanie. C’est un quinquagénaire qui n’oublie pas son passé tout en rêvant à un avenir meilleur. En souvenir des belles années.