Le public du stade de Lattre a droit au traditionnel round d’observation entre deux équipes qui débutent en ne prenant pas de risque, sur une pelouse propice aux faux rebonds. Quand l’ailier aubagnais percute, Dabo est pris de vitesse et commet une grosse faute qui lui vaut un carton jaune. Le coup franc qui suit est bien placé et les Buccorhodaniens en font bon usage. Prolongé à deux reprises par un Aubagnais, le ballon arrive dans les pieds de Tafni qui fusille Moreau. Mais le gardien oacien réalise une parade dont il a le secret, tandis que la seconde tentative qui suit dans la foulée passe à côté. L’OAC a eu très chaud ! (10e)

Ce premier quart d’heure n’est pas à l’avantage des hommes d’Hakim Malek, très discrets, mais qui semblent décidés à hisser leur bloc un cran plus haut. Dans sa moitié de terrain près du rond central, Zogba expédie une transversale dans la diagonale. Très haut dans son couloir droit, Assoumin enchaîne contrôle et centre pour Mahamat qui coupe au premier poteau en reprenant du pied droit. Le Franco-tchadien, qui s’est dévoilé sur Objectif Gard cette semaine (relire ici), trompe Long et ouvre le score (0-1, 18e). Son sixième but de la saison en championnat, le quatrième en trois matchs.

Depuis le but, les Alésiens vont mieux et se retrouvent plus souvent dans le camp adverse à la faveur d’un pressing qui porte ses fruits. Ce diable de Théo Peyrard récupère d'ailleurs un nombre incalculable de ballons dans l’entrejeu. Effacé depuis le début de la rencontre, Ben Nasr fait parler la douceur de son pied droit en enveloppant un coup franc qui atterrit au point de penalty. Zogba arrive lancé comme un boulet de canon et le reprend du pied droit. Sa frappe heurte la barre transversale plein fer (37e). Sans regret pour le défenseur central qui est finalement signalé en position de hors-jeu. Les Cévenols finissent mieux que ce qu’ils ont commencé. À la fin de ce premier acte, l’OAC est devant grâce à une nouvelle réalisation de son meilleur buteur et ce court avantage n'a rien d'illogique.

Les hommes de Mohamed Sadani n’ont rien montré durant ces 45 premières minutes. Le technicien aubagnais ne s’y trompe pas et procède à deux changements dès la reprise. La première situation du deuxième acte est pour les locaux, mais le coup franc de Dali Amar est trop axial pour inquiéter Moreau (49e). Mahamat et Ben Nasr combinent bien en se trouvant à deux reprises. Le centre du premier se dirige tout droit sur la tête d’Abelinti, idéalement placé. Mais le Guyanais s’écroule après avoir été poussé dans le dos par un défenseur provençal. Hélas pour Alès, l’arbitre ne bronche pas et le point de pénalty n’est pas désigné (51e).

Lancé dans la profondeur par Ben Nasr, Mahamat court à grandes enjambées vers la surface adverse. Après y avoir pénétré, l’attaquant alésien est accroché par son vis-à-vis et finit à terre. Une situation de pénalty potentiel qui, pour la deuxième fois de la soirée, ne génère pas de coup de sifflet de l’arbitre (63e). Nouvelle action chaude sur le but de l’OAC à l’issue d’un corner, mais Moreau reste impeccable devant Pirioua (69e). Les supporters aubagnais sont médusés. Sur ce terrain difficile ne favorisant pas leur jeu, les Cévenols multiplient les imprécisions. Mais sur ce temps fort des hommes de Sadani, c’est Mahamat qui a la balle du 0-2 ! Servi en retrait par Abelinti, le franco-tchadien manque complètement sa frappe (71e).

Sans pouvoir distinguer si c’est de la maîtrise ou de la résilience, l’OAC résiste aux (faibles) assauts Buccorhodaniens. Et alors qu’on ne s’y attend pas vraiment, le capitaine Djabou assomme Aubagne d’une frappe lointaine limpide (0-2, 86e). Au passage, Ben Nasr signe sa quatrième passe décisive de la saison. En fin de match, alors que Mahamat corse l’addition en inscrivant un doublé (0-3, 90e), Paul Bonneau entre en jeu. L’ancien toulousain signe son retour suite à des mois de deuil familial. Après Louhans-Cuiseaux et Sète, les hommes d’Hakim Malek voient triple et s'offrent Aubagne où ils n'avaient plus gagné depuis près de dix ans. Réaliste, l’OAC est redevenu une machine à gagner, froide, presque robotique. À ce rythme-là, les premiers non-relégables de la poule C de National 2 ne tarderont pas à sentir le souffle chaud des Alésiens dans leur dos.