L’INTERVIEW Jean-Philippe Eldin (Centurions de Nîmes) : « L’objectif est d’aller en finale de conférence »
Alors que les Centurions de Nîmes débutent une nouvelle saison en D3 avec un déplacement à Marseille ce dimanche, Jean-Philippe Eldin, leur coach deuis 2017, évoque les enjeux de la saison, mais aussi son objectif de structurer le club avant de penser à évoluer dans les étages supérieurs.
Objectif Gard : Dans quel état d’esprit attaquez-vous cette saison 2023 ?
Jean-Philippe Eldin : L’année dernière, nous avons échoué aux portes de la finale nationale. Par conséquent, nous faisons partie des favoris en D3. Il y a eu peu de mouvements dans l’effectif à l’inter-saison donc nous avons de bonnes bases. Quant à notre état d’esprit, il est résolument conquérant. Notre équipe est rigoureuse et disciplinée. Elle joue aussi plus sur la vitesse que sur le physique.
Quels enseignements tirez-vous des deux matchs de préparations face aux Iron Mask de Cannes et aux Blue Stars de Marseille, deux équipes qui jouent dans des niveaux supérieurs au vôtre ?
Cannes fait partie des favoris en D2, ça nous a permis de bien nous jauger et puis il y a eu une journée de préparation à Marseille qui joue en D1. Le but était de se régler sur le point tactique notamment avec les nouveaux joueurs. Nous voulions aussi nous mettre en difficulté pour nous retrouver en condition le jour où on affrontera une équipe plus physique que la nôtre.
« Aujourd’hui, je ne veux pas monter »
Quel est l’objectif sportif de votre équipe ?
Accéder aux play-offs et faire aussi bien que l’année dernière, c’est-à-dire aller en finale de conférence.
Pas la montée en D2 ?
Nous remplissons le cahier des charges imposé par la fédération française de football américain, mais nous préférons d’abord nous structurer. Nous aimerions avoir plus de visibilité dans notre ville et nous devons avoir des équipes jeunes performantes, ce qui n’est pas encore le cas. C’est pour cela qu’aujourd’hui je ne veux pas monter.
Comment se déroule la saison ?
Nous évoluons dans la conférence Sud. Cette dernière est constituée de trois poules dont les premiers, plus le meilleur deuxième, sont qualifiés pour les play-offs. Ensuite les deux finalistes montent en D2.
« Il y a une grosse rivalité avec Montpellier »
Quelle importance a ce premier match de championnat à Marseille (face à la réserve des Blue Stars), ce week-end ?
Le but est de vite mettre le rouleau compresseur en place, trouver notre rythme et ne laisser à l’adversaire, aucune occasion de marquer. Mais aussi emmagasiner de la confiance.
Quelles seront les grosses cylindrés de la D3 de la conférence Sud ?
Dans notre poule, Il y aura Montpellier qui descend de deux divisions et Toulon qui a fait un bon recrutement. Dans les autres poules, je pense à Clermont-Ferrand et Strasbourg qui nous avait éliminé la saison dernière.
Y a-t-il une notion de derby quand vous affrontez Montpellier ?
Bien entendu. Il y a une grosse rivalité avec Montpellier et aujourd’hui c’est bien que l’on puisse les rencontrer, ça apporte du piment.
« Nous voulons aussi devenir un club formateur »
Avec les diverses hausses des prix, comment les Centurions font-ils pour limiter les coûts ?
Nous faisons les petits déplacements dans un mini-bus que nous avons acheté, ou en voiture et le club rembourse les frais de carburant et d’autoroute.
De quel budget bénéficie le club ?
Il est entre 40 000 et 50 000 €. C’est serré car il n’y a pas que les déplacements qui coûtent de l’argent. À chaque match, il faut mobiliser La Croix-Rouge, sur toutes les catégories. Il faut défrayer les arbitres. On sollicite nos adhérents avec l’inscription et nous avons des subventions de la ville de Nîmes, du Département et de la Région. Mais notre politique est d’utiliser ses subventions pour le fonctionnement du club et pas pour le recrutement.
Justement comment attirez-vous des joueurs à Nîmes ?
Quand un joueur vient, c’est qu’il le veut. Nous n’allons pas le chercher. On n’ira jamais recruter un Américain et se mettre en danger au niveau des finances. Nous voulons aussi devenir un club formateur.
« Il faut que chaque match soit une fête »
Nîmes a joué en D1 en 2010, 2014 et 2015. Retrouver les Centurions dans l’élite français, c’est envisageable ?
Ce n’est pas si compliqué si vous avez les finances nécessaires pour faire un recrutement de qualité. Le plus bas budget de la D1 française doit avoisiner les 200 000 €. Il nous faut aussi intéresser les jeunes à notre sport, y compris dans les quartiers. Nous voulons intervenir dans les écoles pour faire de la pédagogie. Il ne faut pas oublier que nous sommes le seul club du Gard, affilié à la fédération française.
Y a-t-il un public à Nîmes pour voir du football américain ?
Bien sûr et tout le monde peut venir. Cette année, nous allons créer un flash-code pour que les spectateurs comprennent mieux les règles. On essaye de mettre de l’ambiance et il y a un speaker pour haranguer la foule. Nous avons une équipe de Cheerleading (des pom-pom girls, NDLR) qui fait un show à la mi-temps et pendant le match. Il y aura des animations pour les enfants. Il faut que chaque match soit une fête.
Quelle est la philosophie du club ?
Notre de devise est « Virtus & honor » ce qui signifie « Vertu et honneur ». Cela fait référence au passé romain de Nîmes. Nous sommes ancrés dans notre ville et nous en sommes fiers. Les Centurions, c’est aussi l’esprit de famille.