NÎMES OLYMPIQUE 1970-75 : Retour au premier plan et découverte de l’Europe
Au début des seventies, les Crocos sont de retour parmi les meilleurs. Vice-champion en 1972, ils découvrent, furtivement, la coupe d’Europe.
Le Nîmes Olympique semble avoir mangé son pain noir en cette fin des sixties. Sa reconstruction avance. Lors de l’été 1969, Kader Firoud fait son retour au poste d'entraîneur et Jean Bousquet entre au comité directeur. En championnat, le club se classe 11e soit trois places de mieux que lors de l’exercice précédent. Mais c’est en coupe de France que les Crocos font leur plus beau coup d’éclat. À Alès, le 8 février 1970, le Nîmes Olympique affronte l’Olympique de Marseille pour le compte des 32e de finale de la coupe de France.
Le stade de la Prairie est archi-comble de 19 200 spectateurs. Certains montent dans les arbres ou sur le toit des tribunes pour ne pas manquer ce choc. Les Phocéens sont tenants du titre et 15 jours plus tôt, en championnat, ils ont corrigé les Nîmois 4-0 au stade vélodrome. Il y a de la revanche dans l’air. Cette fois, les Crocos résistent et à la 100e minute, l’arbitre sanctionne une faute dans la surface de réparation d'Hodoul sur Bonnet. Le penalty indiscutable est transformé par Adolf Scherer. Nîmes se qualifie et Marseille perd sa coupe de France.
En 8e de finale c’est l’AS Saint-Etienne qui se croise le chemin des coéquipiers de Michel Mézy, le nouvel international Français. Les Stéphanois sont invaincus depuis le début de l’année et ils sont très confortablement installés en tête du championnat. Le 22 mars 1970, c’est pourtant le Nîmes Olympique qui remporte la première manche 1-0 au stade Jean-Bouin, grâce à un but de Marcellin dés la 6e minute. Le match retour a lieu six jours plus tard. Au stade Geoffroy-Guichard, les verts mènent 2-0 mais à une minute de la fin, Adolf Scherer marque pour Nîmes mais l’ASSE s’impose 2-1.
Lors de l'été 1970, Vergnes, Adams et les Roumains Pircalab et Voinea débarquent à Nîmes
La règle du bénéfice au but à l’extérieur n’existe pas encore, et il faut faire jouer un troisième match pour départager les deux équipes. Il se dispute le 1er avril, sous la neige, dans un Parc des Princes en travaux. Les forces de l’ordre sont dépassées. Des spectateurs sont sur le terrain pendant le match. Certains grimpent sur les pylônes et tombent. Il y a 17 blessés. Dans ce contexte chaotique, les Crocos s’inclinent 2-0 et sont éliminés. Lors de l’été 1970, Vergnes, Adams et les Roumains Pircalab et Voinea viennent renforcer l’effectif Nîmois.
L’apport est immédiat et les Crocos font des misères aux meilleurs. Au stade Jean-Bouin, l’OM s’incline 3-0 et l’ASSE 5-3. Résultat, Nîmes Olympique termine 4e de D1. Son meilleur classement depuis 9 ans. Mais surtout, le club devient le premier club Languedocien à se qualifier pour une coupe d’Europe. Le 14 septembre 1971, les Crocos font leurs débuts continentaux au Portugal. Ils s’inclinent 1-0 face au Vitoria Setubal mais au match retour, les hommes de Kader Firoud prennent leur revanche 2-1.
Mais au bénéfice du but marqué à Nîmes les Lusitaniens continuent l’aventure, pas les Nîmois. En championnat, les Crocos terminent 2e derrière Marseille et peuvent participer à une seconde année consécutive à la coupe de l’UEFA. Malheureusement, l’expérience est encore de courte durée. Les Crocos s’inclinent deux fois (2-1) face aux Suisses des Grasshoppers de Zurich. En championnat les Nîmois déclinent un peu. La saison se conclut par une septième place. En coupe de France, le parcours est stoppé en demi-finale par Nantes (0-0 et 0-3). Malgré tout, le club se maintient parmi les meilleurs français.
L’année suivante, c’est à la 9e place que les Crocos terminent le championnat. Même si le classement n’est pas à la hauteur des espérances, la bande à Firoud fait tomber pas mal de cadors du championnat. Deux victoires contre Marseille (4-1 et 2-1), un succès à Nantes 2-0 et à Angers 2-1. La saison 1974-75 est à classer dans le rayon, bien chargé, des regrets. Tout débute pourtant bien. Les Crocos sont intraitables à Jean-Bouin où Marseille s’incline une nouvelle fois 3-1. Nîmes est même en tête du championnat au mois d’octobre.
Lors de la saison 1974-75, Nîmes rate une place Européenne pour un point
Mais la machine s’enraille. À quatre journées du terme, Boissier, Augé, Schilcher et les autres sont toujours sur le podium. Malheureusement une défaite à Lens et un nul contre Troyes font chuter Nîmes à la quatrième place. Les Crocos ratent la qualification européenne pour un point. Comme dix ans plus tôt, le Nîmes Olympique a laissé passer trop de belles occasions sans rien récolter. Ne décrochant que des places d’honneur, les Crocos ont encore laissé passer le train du succès.
Norman Jardin