Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 31.05.2016 - anthony-maurin - 2 min  - vu 772 fois

GARD Les Hommes se réapproprient le Vistre et sa plaine

Le cours de la vie du Vistre change encore mais le regard porté par l'Homme reste le même (Photo Anthony Maurin).

L'inauguration de la nouvelle vie du Vistre en aval de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Depuis le néolithique, au moins, le Vistre et l'Homme partagent la même terre et la même eau. Leurs joies et leurs affres. Aujourd'hui, l'Etablissement Public Territorial de Bassin du Vistre revitalise cette rivière qu'il nous faut choyer.

Fleuve ou rivière, là n'est pas la question mais sur plus de 4 kilomètres, le cours d'eau se refait une jeunesse. Enfin, c'est l'ETPB qui est aux commandes du chantier de revitalisation du Vistre. Nîmes, Milhaud, Aubord et Bernis voient la physionomie du Vistre changer depuis le début des années 2000. Bouillargues était la première commune à se lancer dans la cure de jouvence et 10 ans après la dernière tranchée, les arbres ont pris la place du néant et apportent vie et prospérité au site.

Milhaud vient de célébrer la fin des travaux sur son secteur. Un paysage quasi édénique mais vide de tout. De vastes espaces sans poils ni plumes, sans feuilles ni branches. Au milieu du chaos se tortille le tout petit Vistre, frileux et mis à nu par tant d'égard et de regards. Dans 25 ans, l'actuelle piste d'atterrissage laissera sa place à un espace végétal où l'eau aura son mot à dire. Nourricière des proches terres qui sont, dit-on, les plus fertiles d'Europe, l'eau sait aussi faire des ravages parmi les Hommes. Pour cela, guider la vie de ce cours est une excellente chose. Une bonne éducation, un proche tuteur et une population à reconquérir.

Les arbres sont encore rares sur la rive gauche mais bientôt, une forêt luxuriante écoutera les murmures humains (Photo Anthony Maurin).

Car c'est aussi l'enjeu de la bataille, faire que le Vistre redevienne fréquentable. Atout premier depuis les premiers âges, les Hommes doivent le reprendre en main. Vérifier la qualité de son eau, nettoyer la quotidienne pollution, stocker et fluidifier son précieux liquide, restaurer les milieux aquatiques et sa biodiversité... Peut-être que des aménagements seront construits afin de laisser flâner les chasseurs-cueilleurs et leurs petits d'Homme! Fini l'artificiel, place au naturel. Redonner les fonctions perdues de la rivière en lui redonnant une forme quasi originelle.

Des méandres pour ralentir la cadence et abriter des espaces de vie, un lit plus étroit pour une meilleure oxygénation, des zones humides pour épancher les crue, des larges berges à pentes douces. Les proches et futurs arbres veilleront à faire une sorte de barrage végétal aux eaux dévastatrices et l'ancien lit, prendra aux pièges les plus furieuses.

Avec 1 mètre de dénivelé par kilomètre, il faut parfois aider le Vistre à courir plus vite (Photo Anthony Maurin).

D'un coût de 4,5 millions d'euros, l'opération est nécessaire. Redonner au lit des rivières une morphologie qui permette un fonctionnement naturel est nécessaire. Pour cela, l'achat de 42 hectares de terres devenait indispensable. On note déjà le retour du castor par endroit, des poissons bien sûr, tout comme de la ripisylve. Un corridor vert, un paysage pré-urbain et une plaine qui va attirer les foules quand elle sera entièrement revitalisée.

Une voie d'entretien permettra de gérer au mieux ces espaces qui ne doivent plus jamais apparaître comme inaccessibles, invisibles ou impropres à une balade bucolique. Reconquérir ce cours d'eau oublié n'est pas chose aisé mais la politique ambitieuse menée par l'Agence de l'Eau, l'ETPB Vistre, le Syndicat Mixte Départemental du Gard, Nîmes Métropole et le Département débouchera à une meilleure approche de l'eau dans un territoire qui lutte sans cesse contre sécheresse et inondation.

Anthony Maurin

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