NÎMES Les élus de la Ville regrettent l'éviction de Pascal Gourdel à l'Agglo
Après notre article de ce lundi révélant le retrait de la délégation de Pascal Gourdel, en charge du développement économique et proche de Jean-Paul Fournier, par le président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, une conférence de presse avait lieu en mairie de Nîmes ce mardi soir, pour rappeler une énième fois tout le mal que les élus nîmois Les Républicains pensent d'Yvan Lachaud.
Le premier à prendre la parole a été le maire, Jean-Paul Fournier. Le premier magistrat a évoqué une décision injuste mais logique puisqu'émanant d'un homme comme Yvan Lachaud, qualifié de "menteur." Le même de souligner que lorsqu'il avait fait le choix de retirer la délégation Finances à son désormais ex-adjoint et toujours patron de l'UDI Gardois, il n'avait pas sanctionné d'autres élus centristes.
Eddy Valladier, maire de Saint-Gilles et président du groupe UPEM (Union pour la majorité), s'est inquiété de cette décision dont il estime qu'elle "n'est pas bonne. Chaque commune peut connaître des difficultés dans la majorité mais les conflits ne doivent pas se déporter sur l'Agglomération. Et c'est malheureusement l'option prise par le président Yvan Lachaud. Nous le regrettons et nous en tirons les conclusions en boycottant le prochain bureau du conseil communautaire et la réunion de travail autour de Magna Porta."
Concerné au premier chef, Pascal Gourdel a répondu dans un premier temps sur la forme : "cette entrevue avec Yvan Lachaud a été courtoise. J'ai entendu les reproches et répondu point par point." L'élu débarqué de l'Agglo mais toujours en charge des finances à la Ville accepte de répondre sur le fond. Son absence d'implication à l'agence économique de Nîmes Métropole ? "C'est faux. Je suis membre du comité stratégique qui est le lieu où il faut être pour peser. Et je vous rappelle que lors de la soirée de lancement à Paloma, c'est moi qui ai pris la parole et défendu cette agence." Et sur les zones d'activités ? "À la commission d'évaluation, je représentais la Ville de Nîmes. Comment agir contre ?" Enfin, concernant le projet Magna Porta, Pascal Gourdel rappelle que les précisions jugées négatives sur le sujet ont été faites lors d'une réunion de travail et absolument pas en public. "M. Lachaud prône tous les jours les valeurs de démocratie. Si pour lui, c'est être forcément d'accord avec lui, nous n'en n'avons pas la même conception."
Pour Pascal Gourdel, "Nîmes Métropole, c'est d'abord Jean-Paul Fournier. Les premières zones d'activité, idem. Qui s'est battu pour l'aéroport de Nîmes ? Le maire de Nîmes. Nîmes, c'est 80% des habitants de l'Agglo et, surtout, 80% de sa richesse. Nous défendons donc les intérêts de toutes les villes de l'Agglo mais avant tout ceux de la ville dont nous sommes élus."
Également présent lors de la conférence de presse, le Monsieur Sécurité de la Ville, Richard Tiberino, y est allé de son commentaire : "quand je vois comment cela se passe pour M. Gourdel, je dis que M. Lachaud a menti en parlant de démocratie au sein de Nîmes Métropole. Par ailleurs, après le retrait de sa délégation par Jean-Paul Fournier il avait affirmé qu'il n'y aurait pas de mesures de rétorsion. Là, on est en pleine vengeance. Je redécouvre le vrai visage de M. Lachaud. Aussi, j'ai décidé de rendre ma délégation sur la vidéo-protection mais je ne démissionnerai pas du bureau du conseil communautaire."
Enfin, Laurent Burgoa, qui a subi le même sort que Pascal Gourdel en fin d'année dernière, a rappelé "sa rencontre brève et virile avec Yvan Lachaud." Tout en proposant un rapide cours d'histoire de politique nîmoise : "dois-je rappeler qui est à l'origine du développement de l'agglomération Nîmoise ? C'est Jean-Paul Fournier. Qui a rencontré après 2001 tous les maires, de Droite et de Gauche pour s'unir. Il a proposé en 2014 la présidence à Yvan Lachaud et voilà le remerciement. Je fais un appel à tous les maires de Nîmes métropole pour qu'ils prennent leur responsabilité le 5 février prochain lors du conseil communautaire."
En déplacement à Paris, Yvan Lachaud a pris quelques instants pour répondre à cette conférence de presse : "je suis calme et serein. J'avais informé depuis 2016 M. Gourdel que je n'étais pas satisfait de son manque d'implication sur des sujets majeurs pour Nîmes métropole. Je ne répondrai pas à l'insulte et à l'agressivité. Je n'ai pas de leçon à recevoir de qui que ce soit et, eu égard à la décision prise à mon encontre en fin d'année dernière, encore moins de M. Fournier. Par ailleurs, si Nîmes métropole était aussi importante pour le maire de Nîmes, j'aimerais savoir pourquoi depuis un an et demi il n'y a pas mis les pieds ?" Après ces échanges à couteaux tirés sur le mode "sabre au clair", nul doute que le prochain conseil communautaire devrait valoir son pesant de cacahuètes car on voit mal l'un ou l'autre des protagonistes de ce -mauvais- feuilleton se décider à enterrer la hache de guerre pour en écrire le mot Fin. Au pays de la Romanité, "La guerre d'ego" n'a peut-être être pas finie d'allonger la liste des victimes collatérales...
Abdel SAMARI