Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 18.11.2020 - anthony-maurin - 6 min  - vu 745 fois

NÎMES L'université veut s'ancrer dans son territoire grâce à son nouveau président

Benoît Roig, président de l'université de Nîmes (Photo UNîmes).

Élu président d'UNîmes voilà deux ans, Benoît Roig se fera sans doute réélire pour un mandat de quatre ans à la tête de la faculté de Nîmes ce jeudi 19 novembre. Interview.

L'université de Nîmes compte 5200 étudiants, chiffre en croissance de 10 % par an depuis trois ans. Unîmes pourrait compter entre 7 et 8 000 étudiants dans les cinq prochaines années. Parmi ces plus de 5 000 étudiants, 50 % sont boursiers, 60 % sont Gardois et 70 % viennent d'Occitanie. L'université emploie 260 salariés dont 130 dans l'administration.

Objectif Gard : Comment s'est passé ce dernier mois à l'université de Nîmes ?

Benoît Roig : Les choses se passent bien, nous n'avons plus les étudiants sur le site mais nous maintenons l'enseignement à distance et j'ai des réunions régulières avec le corps enseignant. Il y a une nouveauté par rapport au premier confinement, nous avons le droit d'organiser certaines cours pratiques en présentiel sur dérogation. En tout, nous avons ainsi une cinquantaine d'activités conservées. C'est une excellente chose pour le contact. Sinon, concernant le télétravail et l'activité administrative, nous fonctionnons sur rendez-vous pour accueillir les étudiants. Nous prêtons des ordinateurs ou nous ouvrons des salles afin qu'ils puissent travailler correctement.

Ici, tout le monde se connaît. En période de crise tout change...

Les interactions sociales manquent aux étudiants. La qualité des formations est bonne mais les interactions sont une chose importante dans la vie de la faculté. La proximité, c'est notre ADN et nous en sommes actuellement coupés... C'est un luxe que nous avons en temps normal car nous sommes une petite université !

Quelle est votre politique actuelle, notamment avec la précarité estudiantine ?

On pare à l'urgence par rapport à la situation des étudiants quand nous avons leur signalement. Nous avons un fonds d'aide qui se réunit tous les mois alors qu'habituellement il ne se réunit qu'une fois par trimestre.

Quel serait le bilan de votre courte mandature ?

En moins de deux ans de mandat j'ai connu dix mois de crise covid-19. Ma politique s'est faite dans la continuité car j'étais déjà dans l'équipe précédente. Je veux plus de collaboration, mettre en place de la concertation. Cet état d'esprit nous permet de passer le cap et d'être les plus réactifs possible. Même avec les autres présidents d'université tout se passe pour le mieux, il n'y a plus aucune guerre. C'est une chance de pouvoir avoir des conseils venant d'eux, je n'en ai pas honte !

Cette élection arrive vite, demain jeudi un nouveau président sera élu. Vous êtes le seul candidat...

Ma présidence s'est bien passée, aussi bien en externe qu'en interne. Ça a pris du temps pour impulser cette dynamique mais tout commence à être bien intégré. N'oublions pas que j'ai dû changer de directeur général des services et j'en suis ravi, mon nouveau est une vraie perle ! Diriger un établissement c'est avoir un cercle restreint qui a le même état d'esprit que vous. Ensuite il faut un deuxième cercle qui emboite le premier et ainsi de suite. Il faut que ma politique soit bien retransmise à travers toute l'administration. On essaie aussi de se projeter sur quatre ans mais on ne peut pas mettre en place un mode de fonctionnement exceptionnel. En fait, cette élection tombe bien !

Voulez-vous faire sortir l'université de Nîmes de son fort ?

J'ai l'intention de faire d'UNîmes un acteur qui compte sur son territoire. Je sais l'excellence de nos formations mais rien n'est acquis donc il faut constamment faire évoluer les choses. Je suis contre l'immobilisme et je dois anticiper sur le monde extérieur. Nous ne sommes jamais dans l'entre-soi.  Avec nous, nous avons des gens extérieurs à la faculté comme le directeur général de BRL ou encore le président de l'USAM.

Grâce à quoi pouvez-vous y arriver ?

Nous pouvons le faire car nous avons un statut particulier. C'est une chance ! Notre politique est riche d'enseignements. Nous voulons répondre aux besoins locaux avec nos niches spéciales mais nous avons aussi de l'enseignement général. En externe, mon leitmotiv est que Nîmes et son territoire ont la chance d'avoir une faculté à son nom. C'est une chance pour la ville comme pour nous car nous sommes en centre-ville et que nous devons irradier sur le territoire. Aujourd'hui, les bases de la faculté sont assises mais j'aime tellement ce territoire que je veux mettre en coup de boost sur ces enjeux. Je veux rendre toutes ces paroles effectives mais nous y arrivons petit à petit.

Quelle est votre empreinte ?

Mon empreinte, c'est celle du sport collectif. Je m'entends bien avec tous ces acteurs économiques auxquels j'ajoute la fac de Montpellier, la CCI, les avocats, les lycées, l'école des Mines... Il y a de la place pour tout le monde car c'est l'intérêt des étudiants qui prime. Surtout actuellement, ce sentiment est exacerbé avec la covid-19. Je veux vraiment mettre les préoccupations des étudiants au centre de ces enjeux. Le but est d'avoir plus de contact avec les associations étudiantes et les responsables de filières. Réaffirmer les services au public.

Hélas, les sites de l'université de Nîmes ne sont pas extensibles...

Nous allons vite être bloqués car nous n'avons plus de foncier. Nous sommes à la recherche d'une solution foncière à Nîmes, en centre-ville de préférence. D'ici deux ans nous devons avoir trouvé l'équivalent du site des Carmes soit 4 200m². On réfléchit avec la Ville et l'Agglo qui sont à l'écoute et qui ont compris cette nécessité déterminante.

Sur l'arrière du site de Vauban vous faites actuellement des travaux...

C'est cool ! Au départ ils étaient prévus pour 2020 mais nous sommes en retard. La livraison se fera en juillet ou août 2021 pour que tout soit prêt pour la rentrée. Nous n'avons même pas perdu une semaine malgré la crise car dès la sortie du confinement nous avons organisé la première réunion de chantier en mai dernier. 80 % des entreprises qui travaillent sur les chantiers sont gardoises, nous participons à la relance économique en local. Tout avance bien, il y aura une halle sportive qui comportera un gymnase et deux salles. Il y aura également les locaux du service santé de l'université et un pôle étudiants avec un foyer et une cafétéria du Crous. Nous avons changé le projet initial par rapport à la situation sanitaire et cette cafétéria sera au top. Nous nous adaptons aussi à la précarité de nos étudiants et c'est une belle réalisation car l'ensemble des projets coûte moins de cinq millions d'euros et que toutes les strates de l'État participent tout comme le Crous.

Comment se déroule cette élection ?

C'est le Congrès qui se réunit et qui auditionne les candidat. Je suis le seul candidat. Je devrais être entendu pendant un quart d'heure puis pendant plus de 30 minutes nous échangerons sur diverses choses.  Enfin, les 45 membres devront voter. Il me suffit d'une voix mais mon ambition est que mon discours génère l'adhésion de cette instance. Il me faut être crédible et à l'issue de ce congrès je veux que tout le monde soit heureux de faire partie d'UNîmes.

Quelle est la place de la politique à l'université de Nîmes ?

Ils savent très bien qu'ils ont un rôle à jouer et ils peuvent me proposer des choses. J'attends ça et je serai à leur écoute. UNîmes a toute sa place en tant que telle car nous apportons des services que nous sommes les seuls à pouvoir offrir. Notre attractivité est importante et cette année nous avons même dû refuser des étudiants en deuxième et troisième année pour la première fois. Nous avons des sites à taille humaine, une proximité essentielle dans notre fonctionnement. Nous sommes dans la continuité des lycées et nos enseignants sont très disponibles, chose rare ailleurs. Ici, tout le monde s'engage mais personne n'est politisé. La politique, c'est celle en faveur d'UNîmes et on trouve des solutions tous ensemble. Il y a un réel attachement à l'établissement, le dialogue est toujours constructif et nous n'avons pas d'idéologie parisienne.

Pourquoi souhaitiez-vous vous représenter ?

Ces deux dernières années, les gens avec qui je travaille m'ont donné l'envie de continuer car je me posais la question. J'ai l'impression d'avoir l'adhésion de mon personnel. On peut encore faire de l'université ce fabuleux outil pour le territoire et son développement. On aura les résultats de l'élection jeudi dans l'après-midi,. L'équipe actuelle sera en place jusqu'au 29 novembre et en janvier, lors de mes vœux et si je suis élu, je présenterai la nouvelle équipe.

Propos recueillis par Anthony Maurin

Anthony Maurin

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