ALÈS Wolf racing France, en pole position
Ancien pilote et patron d’un groupe immobilier international, Lionel Champelovier vient d’installer un atelier de montage de voitures de course à Saint-Martin-de-Valgalgues. La proximité avec le Pôle mécanique n’a évidemment rien d’anodin.
À 49 ans, Lionel Champelovier est, en plus d’un "papa comblé" de quatre enfants, un "entrepreneur dans l’âme" ayant fait fortune dans l’immobilier et la finance. Depuis le début de l’année, le quadragénaire a signé un partenariat avec le constructeur italien de voitures de course Wolf racing cars devenant ainsi le dirigeant de l’antenne française qu’il a choisie d’implanter à Saint-Martin-de-Valgalgues, à quelques encablures du Pôle mécanique. "Sans le circuit, je ne serais jamais venu à Alès", affirme celui qui apprécie son accès "facilité sur le plan technique et administratif."
Pour faire découvrir ses bolides ou détecter de jeunes talents, des séances de roulage y sont organisées chaque semaine : "C’est un élément déterminant de notre développement", promet l’entrepreneur qui a investi près de 2,5 millions d’euros pour s’octroyer un bâtiment de 3 000 m². Des locaux dans lesquels Lionel Champelovier et ses six employés "pour démarrer" vont "concevoir, designer et vendre des voitures de course d’exception."
Le halo salvateur
Bien qu’il reste assez peu connu en France, le constructeur, qui jouit d’une identité émanant de son passé en Formule 1 dans les années 70, propose selon le président de l’entité française les voitures "les plus fiables du marché avec le plus haut degré de sécurité." Baptiste, le fils en charge de la communication abonde dans le même sens : "Les roues sont attachées à un câble qui permet d’éviter qu’elles ne se détachent et aillent percuter un autre pilote en cas d’accident."
Le châssis en carbone est homologué selon les normes de sécurité F1-FIA, tandis qu’un halo de sécurité, "le même qui a sauvé la vie à Romain Grosjean", a aussi été installé. Autre argument gage de compétitivité sur un "marché exponentiel" où les échanges avec les États-Unis vont affluer, le rapport qualité-prix "imbattable" de la Thunder, modèle phare de Wolf racing France, vendu pour 79 000 euros. Un bolide aux allures de F1 qui pèse moins de 380 kg et abrite 220 chevaux. Et Lionel Champelovier de justifier : "Si on doit la placer dans la conjoncture automobile globale, la Thunder va aussi vite qu’une voiture qui coûte 150 000 euros."
D’autres modèles sont construits et vendus par l’écurie avec des motorisations estampillées Ford ou Aprilia, à commencer par la F1 Mistral, considérée comme la grande sœur de la Thunder, avec ses 430 chevaux pour 470 kg et des pointes de vitesse à plus de 300 km/h ! C’est bel et bien avec la Thunder que Lionel Champelovier s’apprête à donner naissance à un tout nouveau championnat mono-marque : le trophée Wolf Thunder France. Une compétition articulée autour de six week-ends qui débutera symboliquement dans le Gard par un grand prix organisé le 30 avril prochain au circuit de Lédenon, et s’achèvera au Mans, le 14 novembre.
Si 100 000 euros reviendront au pilote vainqueur, l’événement a surtout vocation à offrir une visibilité nationale à la marque dont le développement poursuit un objectif ultime : prendre part au 24 Heures du Mans en 2023, "pour les 100 ans de ce circuit mythique." En attendant d’y parvenir, Wolf racing France abritera bientôt dans ses locaux la première piste de kart indoor avec dénivelé du Gard. Un moyen de "préparer l’avenir" via la création d’une école de pilotage de kart pour détecter les futurs talents et s’atteler à l’élaboration de moteurs électriques, virage inéluctable que ne veut pas manquer cet ancien pilote devenu entrepreneur émérite.
Corentin Migoule