Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 09.08.2021 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 10227 fois

FAIT DU SOIR (Vidéo) Pass sanitaire à Nîmes : entre acceptation et indignation

Sur la terrasse du Bistrot de l'Horloge (Photo : CM)

Ce lundi a marqué l’entrée en vigueur du pass sanitaire. À Nîmes, les restaurateurs et cafetiers ont dû vérifier que leurs clients avaient un schéma vaccinal complet ou un test Covid négatif. À l'hôpital de Nîmes, un collectif de soignants a dénoncé la vaccination obligatoire sous peine d’être interdit d’exercer. 

Le pass sanitaire : un sujet qui déchaîne les passions, tant les avis divergent. Ce matin a marqué la mise en place officielle du pass sanitaire. Désormais pour prendre un café, manger dans un restaurant, aller à l’hôpital ou prendre certains transports, il faudra montrer le QR Code d’un schéma vaccinal complet ou d’un test Covid négatif.

Devant la pharmacie des Arènes, nombreux étaient les non-vaccinés qui attendaient de se faire tester. C’est le cas d’Elyes, originaire de Nages-et-Solorgues près de Calvisson : « Je vais faire un test antigénique pour aller au restaurant avec des amis et ma fille. Pour l’instant, je n’ai pas confiance en ce vaccin, on n'a pas assez de recul ». Livreur de nuit, la non-vaccination « ne changera pas du tout mon quotidien. Je vais faire avec ! »

En face, le discours est différent. Le gérant de la Grande Bourse, Hubert Ratel, est armé de son smartphone pour scanner le QR code de ses clients via TAC Verif : « J’ai fermé ma terrasse volontairement pour qu’il n’y ait qu’un seul accès. Je filtre pour respecter les consignes. J’ai fait lever cinq à six tables qui ne voulaient pas se faire vacciner. Il faut se faire vacciner, on a pas le choix ! » 

Même discours devant la mairie pour Thibaud, gérant du bistrot Jacquemart : « Honnêtement ce matin, on a dû refuser 50% de clientèle car ils n’avaient pas le pass ou l’avaient oublié… Généralement, les gens me le montrent d’eux-mêmes, donc ça va assez vite pour les contrôler ». Le chef d’entreprise joue le jeu. En effet, Thibaud n'a « aucune envie de passer un autre hiver fermé. Financièrement et mentalement c'est compliqué. » 

Attablés près des Arènes, Daniel et sa femme, Béatrix, attendent patiemment d’être servis. « J’ai fait ma première injection dimanche. Pour venir ici aujourd’hui, j’ai fait un test PCR samedi. Comme la plupart des gens, on a hésité. » Jeune retraité, Daniel estime que « pour vivre en liberté, il faut se faire vacciner au regard des consignes autoritaires » de l’État. Même avis de sa femme Béatrix qui se doit d'avoir un pass sanitaire pour aller visiter sa maman, résidant en Ehpad. 

Un peu plus tard dans l’après-midi se tenait une conférence de presse d’un collectif d’agents hospitaliers opposés à l’obligation vaccinale tout en ne se revendiquant pas "anti-vaccin". Infirmière anesthésiste, Sandra dit vouloir défendre : « les droits fondamentaux des soignants et leurs libertés individuelles, bafoués et piétinés depuis quelques mois. Les agents sont pris en otage. Ils vivent un chantage odieux : se faire vacciner contre la Covid-19 ou une suspension des salaires au 15 septembre. »

Pour ce collectif, « ces vaccins sont en phase d’essais cliniques pour certains jusqu’en 2023 et ne sont pas encore éprouvés. Il faut encore quelques quelques années avant qu’ils n'aient fait leurs preuves en terme d’efficacité ». Au-delà, des soignants se posent aussi la question de la prise en charge des patients qui devront se munir d’un pass sanitaire pour se rendre à l’hôpital (hors urgences). Un sujet auquel Nathalie Argenson, secrétaire CGT de l’hôpital est particulièrement sensible : « les collègues des urgences sont déjà débordés. Il y a énormément de passages, jusqu’à 400 passages par jour ! C’est énorme et c’est le personnel qui en pâtit. »

Et d’ajouter : « Il y a une sorte d’auto-censure des patients qui ne viennent pas à l’hôpital parce qu’ils n’ont pas leur pass sanitaire ». Et de conclure : « pour certains rendez-vous, la direction de l’hôpital a mis en place le pass sanitaire avant le vote de la loi. Nous souhaitons donc qu’il engage sa responsabilité sur les effets indésirables après l'injection du vaccin ».

Sacha Virga et Coralie Mollaret 

Coralie Mollaret

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