NÎMES Le communiste Vincent Bouget : « La Droite est dans une routine, un train-train »
Rentrée chargée pour Vincent Bouget. En plus de sa qualité d’opposant au maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, le communiste vient d’être élu au Conseil départemental. Cette fois dans la majorité, il doit relever le défi de montrer qu’il est capable d’agir pour le bien-être de ses administrés.
Objectif Gard : Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Vincent Bouget : J’aborde cette rentrée avec l’envie de me remettre au travail. La coupure estivale a été nécessaire pour sortir la tête du guidon. Au Département, j’attaque mes nouvelles fonctions, tout en continuant à être une opposition vigilante et active à la Ville de Nîmes et à Nîmes Métropole.
Mettez-vous entre parenthèse votre métier de professeur ?
Non, pas du tout. J’ai tenu à rester au lycée Philippe Lamour, en réduisant mes heures de cours. L’enseignement est une passion.
Quels dossiers comptez-vous aborder à la Ville et à l'Agglo ?
Le Conseil municipal se tiendra le 25 septembre. Nous sommes attentifs à l’évolution du projet concernant le nouveau stade du Nîmes Olympique. La consultation publique s’organisera prochainement. Elle porte sur l’intégralité du projet : nouveau stade, stade provisoire et halle de sports. À l'Agglo, le conseil communautaire se tiendra le 20 septembre. Les commissions (en amont de cette séance publique, ndlr) arrivent la semaine prochaine. Notre attention se portera sur le plan de mobilité, les zones d’activités économiques ou encore la rénovation urbaine.
« Heureusement qu’on est là,
sinon il n’y aurait pas de débat ! »
Quel bilan faites-vous de votre première année d'opposant au maire de Nîmes ?
C’est un bilan collectif. À Nîmes, nous sommes assez nombreux, soit 8 élus. Sans être politicien, je crois que l’on a dit un certain nombre de choses reconnues, comme la nouvelle gare TGV de Manduel et la zone d’activité économique. Heureusement qu'on est là, sinon il n’y aurait pas de débat ! En tant qu’opposant, nos marges de manoeuvre sont restreintes. D’ailleurs à la Ville, on trouve parfois l’attitude de la majorité assez puérile et politicienne à notre égard...
Pour incarner une alternance crédible, encore faut-il être force de proposition…
Nous le sommes. Sur les tarifs des transports, c’est grâce à nous et aux gens qui se sont mobilisés que Nîmes Métropole s’est alignée sur les tarifs du Conseil régional pour les scolaires. Aujourd’hui, nous demandons une gratuité totale. Le communiste Bernard Clément, en charge du transport ferroviaire, travaille sur le Tram’train. On milite aussi sur développement du tri sélectif dans tous les quartiers. Dans leur prise de parole, que ce soit l’élu Bernard Angelras en charge du dossier ou d’autres, ce sujet est pris en compte. Ce que nous n’avons pas gagné en revanche, c’est la question du sport avec la baisse des subventions. Quant à la question écologique, on est encore très en-dessous de ce qu'il faudrait mettre en place.
Imaginez : vous êtes président de Nîmes Métropole. Quelle mesure mettez-vous en place pour lutter contre le réchauffement climatique ?
En priorité, il faut s'occuper des mobilités : transports doux et en commun. On est très en retard. Il y a aussi l’imperméabilisation des sols, l’emploi et le nouveau modèle de développement économique, le numérique vecteur de pollution... Ce que je vous dis n’est pas très précis. Mais globalement à Nîmes, le monde politique manque de prospective. La Droite est dans une routine, un train-train. Or, nous sommes dans une société atomisée. L’action politique doit créer des solidarités, des liens, pour regagner la confiance des gens. Pour ça, je ne crois pas qu’on échappe au dialogue et au débat. Sans oublier bien sûr, des transformations réelles dans la vie des habitants.
Aujourd'hui, est-ce que votre principal opposant à la Ville de Nîmes est Julien Plantier ? Le dauphin désigné du maire, Jean-Paul Fournier...
Je ne sais pas s’il y a vraiment un dauphin… Il se peut qu'il y ait encore quelques tiraillements. On ne sait pas comment vont évoluer les choses. Nous, on se concentre sur le présent.
Un mot sur le Conseil départemental. Comment voyez-vous votre rôle en tant qu'élu du canton de Nîmes 3 ?
Cette fois, j’expérimente la majorité ! Je trouve que c’est intéressant de pouvoir mettre en œuvre une politique. J’ai la délégation des sports, soit un budget de 1,5 M€ dont 400 000 consacrés à l'Espace Gard Découvertes. Le sport est une compétence optionnelle du Département. Mais la majorité a choisi de continuer sur ces sujets-là. La présidente Françoise Laurent-Perrigot a présenté ce projet comme phare. Ce centre peut être un outil dans la préparation des Jeux Olympique 2024 pour lesquels nous avons été labellisés Terre de Jeux.
Selon nos informations, vous devriez présider le CAUE (Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l’environnement), rattaché au Département. Une manière de vous préparer à exercer le pouvoir ?
Déjà pour l’instant, rien n’est fait ! C’est la présidente Maryse Gianacini qui convoquera un nouveau conseil d’administration. J’ai demandé à être membre du CAUE parce que c’est un outil qui permet de faire beaucoup de choses. Il conseille les collectivités dans l’élaboration de leurs projets et organise des cycles de conférences. Les sujets urbanistiques m’ont toujours intéressés. Le CAUE est sous-estimé dans sa capacité à imaginer l’organisation du territoire. Tenez, on vient de parler de manque de perspective : voilà un outil propice à la réflexion !
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com