Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 12.04.2022 - pierre-havez - 12 min  - vu 5834 fois

COUR D'ASSISES Assassinat de l’entraîneur de Vauvert : suivez la deuxième journée en Live

Dans la salle des pas perdus de la cour d'assises du Gard

Pour la deuxième journée d'audience, la cour d’assises du Gard se penche sur la mort de l’entraîneur de football vauverdois, Redouane Abbaoui, tué de sept coups de couteau par l’un de ses joueurs, Salim Boudral, le 24 mai 2019 dans le quartier du Bosquet.

18h : L’émotion envahit la salle au moment où l’épouse de la victime, Kaina Abbaoui s’avance à la barre. L’accusé baisse la tête vers ses genoux. « C’est très difficile d’entendre la façon dont on parle de mon mari. Pour lui, la seule chose qui compte, c’est qu’on soit heureux. Ça peut paraître cliché, mais pour un jeune de quartier, il avait réussi professionnellement et à devenir président d’un club avec un projet de mixité et de convivialité. Le 24 mai, c’était l’anniversaire de ma mère. Depuis, on n’a plus le droit de lui souhaiter. Le soir, elle m’appelle en larme pour me dire de venir tout de suite, raconte-t-elle en larme, à son tour. Quand j’arrive, je vois un corps au sol, avec un drap sur lui. Puis, c’est le trou noir. On m’a dit que j’ai hurlé mais je ne m’en rappelle pas. Je suis monté dans le camion de pompier, il était comme endormi. Je lui ai demandé pardon. Le lendemain, j’ai dit aux enfants que papa était mort. Les deux grands étaient sidérés et la petite de trois ans s’est mise à crier. Elle ne méritait pas ça, pas de cette façon, c’est inhumain. Il y avait d’autres solutions, ce n’était pas celle-là la bonne. »

17h45 : Me Aoudia interroge Larbi, un autre ami de la victime. « L’accusé tente de rationaliser son passage à l’acte en raison du harcèlement présumé qu’il aurait subi de la part de Redouane Abbaoui. Vous qui le connaissez bien, aurait-il pu humilier, ou demander à des jeunes de voler ou de dealer pour lui ? », veut-elle savoir. Le témoin nie ces allégations en bloc. « C’est un pur mensonge, il a toujours été respectueux, avec des valeurs d’altruisme et de respect. Dans son quartier, il était le grand-frère, un modèle. Il n'a jamais été agressif. Il est droit, honnête et sincère dans ses actes. J’ai perdu un confident. »

« J’ai disjoncté, j’ai été pris d’un moment de folie »

17h : L’accusé réagit à ces témoignages. « Je vois sa voiture arriver en pilant et lui m’ordonner de monter. Tout le monde fait comme s’il n’avait rien entendu. C’est à ce moment-là que je suis débordé par mes émotions : j’ai peur, de la colère en même temps. Quand je monte dans la voiture, il m’attrape par la nuque et me tape. Je sais pas ce qui se passe, je ne suis plus moi-même, mes émotions contrôlent mon corps. Je prends mon couteau et je commence à le planter. Puis je descends de la voiture… », raconte Salim Boudral, d’une traite et d'une voix haletante. Le président l’interrompt. Des hurlements se font entendre dans la salle des pas perdus. « Là, je vois que ça arrive de partout. Je ne sais pas quoi faire. Je monte sur la voiture. Puis j’ai disjoncté, j’ai été pris d’un moment de folie, je pars en courant. »

16h30 : C’est au tour de Toufik de s’exprimer. Un ami d’enfance de la victime. Il jure que le couteau utilisé par Salim était un gros Opinel, contrairement à ceux qui ont été saisis. « Des gens ont pointé Salim du doigt. J’ai voulu essayer de le rattraper, mais il est monté sur le toit de ma voiture. Il a tenté de me donner des coups de couteau à plusieurs reprises, avec un très gros couteau, de la taille de mon avant-bras, pas un couteau pour couper le fromage », raconte le grand échalas. Le président lui demande de décrire Salim au moment de l’agression. « Il avait une tête de fou, il était déterminé, il aurait pu ne pas s’arrêter là ! Il avait même demandé un pistolet ! », assure Toufik.

« Ce qui me fait le plus mal, ce sont les mensonges de Salim »

L’avocat de l’épouse de la victime, Cyril Malgra, lui demande de décrire ses sentiments après avoir assisté à cette scène. « Le meurtre il est fait. Redouane est mort ! Mais ce qui me fait le plus mal, ce sont les mensonges de Salim, craque le témoin. Les gens qui connaissent Redouane savent qu’il était passionné de rigolade, du matin jusqu’au soir. Mais avec la famille de Salim, on était voisins ! Je connais leur vie. Ils font croire que c’est une famille parfaite, mais son père buvait, sortait en boîte, se disputait avec sa femme. Il pouvait sortir un couteau lui aussi. Salim a grandi là-dedans. C’est pas tombé du ciel ! »

Deux avocats des parties civiles, Cyril Malgra (à gauche) et Luc Abratkiewicz (à droite) autour de l'avocat général Régis Cayrol (Photo : PH)

16h : Un troisième témoin - il s’appelle lui aussi Jonathan - prête serment à la barre, avant de décrire la même scène que le précédent. « C’était vicieux : il a sorti son couteau doucement pour ne pas que Redouane le voit. Alors qu’il venait pour parler, Redouane n’a pas pu dire un mot. C’est de la barbarie », résume le jeune de 26 ans. Khadija Aoudia embraye. « S’il avait brandi ce couteau au lieu de la cacher… », commence-t-elle. Mais le témoin répond du tac-au-tac. « Tout ça ne se serait pas arrivé, on aurait évité ce drame », coupe-t-il. Isabelle Mimran prend le relais. « C’est une scène rapide, et le couteau vous ne le voyez qu’après, donc vous ne savez pas s’il a donné des coups de couteau tout de suite », conclut-elle.

15h30 : Un autre témoin de la scène, Jonathan arrive à la barre, l’air fortement mal à l’aise. « Ça ne va pas ? », lui demande immédiatement le président. Le témoin tourne la tête vers l’accusé et secoue la tête. C’est un ami d’enfance de Redouane. Il semble garder une rancune tenace envers Salim. « J’étais garé à côté. On a entendu des cris, et là on a vu Redouane à terre. Des jeunes m’ont montré du doigt Salim. Je lui ai demandé de rester, mais il est monté sur le toit de la voiture avec deux couteaux. Il voulait en découdre, explique Jonathan, d’une voix accablée. Puis il est parti en courant, il a baissé son pantalon et nous a montré ses fesses, en tapant dessus, à trois reprises ! Il nous provoquait en nous disant de venir. J’ai fini par prendre une pierre et je l’ai empégué à la tête. Il a repris ses esprits et il s’est enfui. Puis on est allé chez lui pour l’empêcher de partir. »

« C’est quelqu’un d’intelligent, mais ne rentrez surtout pas dans son jeu »

Le témoin s’arrête pour souffler bruyamment. « Ce sont des gens très violents, son père avait déjà sorti un couteau face à un jeune mineur pour un mot de travers, devant le salon de thé, enfonce-t-il. C’est peut-être quelqu’un d’intelligent, mais ne rentrez surtout pas dans son jeu. » L’avocate de l’accusé intervient. « Vous avez dit que même quelqu’un de drogué, vous n’en avez jamais vu dans cet état-là. Il était comme fou ? », lui demande Isabelle Mimran. « C’était un diable en personne ! », lâche finalement Jonathan. L'audience est suspendue quelques instants.

15h : Au fur et à mesure de l'après-midi, les débats se rapprochent de l’heure fatidique, à laquelle Salim Boudral a tué de sept coups de couteau son entraîneur, Redouane Abbaoui, le 24 mai 2019 dans le quartier du Bosquet. Juste avant, des messages d’insultes et de menaces sont envoyées par le coach et son frère au joueur mis sur la touche.

« Dans ses yeux, j’ai vu une larme, c’est comme si j’avais vu sa vie »

Ali a tenu le coach au moment où celui-ci perdait la vie. Il livre un témoignage à la fois naturel et poignant de ses derniers instants. « Redouane est descendu de sa voiture. Comme il avait une clope, je pensais qu’il venait pour discuter, mais Salim était inquiet. Il roulait normal, vous savez on n'est pas dans le centre de Montpellier ici !, explique le jeune. Puis, Salim monte dans la voiture, je vois des gestes de bagarre. Ça dure quelques secondes, combien, je ne sais pas, je n’ai pas compté… J’ai cru que c’était des coups de poings au début. »

Le jeune voit ensuite Redouane sortir de la voiture, faire trois pas et s’écrouler au sol. Puis Salim le contourne et met un coup de pied dans la tête de son entraîneur. « Au début, j’ai cru que c’était un KO. J’avais pas tilté qu’il y avait des plaies, donc on l’a mis en PLS. Puis en le tournant, j’ai senti du sang. Dans ma tête, c’est parti dans tous les sens. J’ai vu des bulles… », reprend le témoin.

L'avocate du frère de la victime, Me Khadija Aoudia (à droite), aux côtés de Luc Abratkiewicz. (Photo : PH)

L’avocate du frère de la victime, Khadija Aoudia tente de revenir sur le différend qui opposait l’entraîneur et son joueur. « J’ai un problème avec le mot conflit ! Un conflit, c’est quand c’est vraiment dur. Mais les deux, ils s’aimaient bien. C’était un problème bidon, ça n’aurait jamais dû en arriver là. J’ai perdu mon père il y a un an, mais même sa mort ne m’a pas choqué comme ça car il était vieux, réagit le jeune, avec émotion. J’ai vu le sang, j’ai mis mes deux mains mais il y en avait trop qui sortait. Je l’ai regardé dans les yeux. J’ai vu une larme, c’est comme si j’avais vu sa vie. Je voyais qu’il ne voulait pas mourir ! » Le témoin n'accable pas son ami d’enfance. « Salim, c’était un gars bien à la base, je l’aimais beaucoup, je vais pas mentir. Mais après, quand il l’a tué, j’ai pas reconnu mon ami… », conclut Ali. La salle est soulevée de pleurs, y compris dans le box de l'accusé.

14h : Khadija Aoudia, l'avocate qui représente le frère de la victime, Redouane Abbaoui, réagit à l'incident qui a clôturé l'audience de ce matin, devant la cour d'assises du Gard. Alors que l'accusé tentait de s'excuser auprès de la famille, son frère s'est levé, protestant bruyamment contre cette tentative.

12h : Le nouveau président du club, Kamel s’avance à son tour à la barre. C’était l’adjoint et un ancien joueur du coach, « un grand frère », pour lui. Kamel est le dernier à avoir eu la victime au téléphone juste avant sa mort, vers 22h15, alors qu’il est au quartier, dans sa voiture. « Vous lui avez alors conseillé de ne pas le frapper. Puis, vous avez entendu une portière s’ouvrir et Redouane a raccroché. Dans quel état d’esprit était-il ? », lui demande gravement le président Éric Emmanuelidis. « Il voulait comprendre et le raisonner. Mais ce soir-là, il n’est pas sorti pour trouver Salim », assure le témoin.

Ce dernier livre un nouvel élément pouvant expliquer le changement d’état d’esprit de l’accusé. « Si son comportement a vraiment changé, ce n’est pas seulement dû au sportif. Il y a eu un déclic dans sa vie, révèle Kamel. Il débranchait des lignes téléphoniques pour passer des appels surfacturés, une escroquerie de plusieurs milliers d’euros par jour, ça a dû changer sa façon de voir les choses. Il sortait beaucoup, s’habillait différemment. Il m’avait menacé de garder ça pour moi. Mais je lui conseillé d’arrêter car ça devenait sérieux. »

L’avocat de l’épouse de la victime, Cyril Malgra, l’interroge. « Votre conversation téléphonique a duré huit minutes. Et en même temps, il échange des SMS avec Salim pour se donner rendez-vous. La conversation s’arrête quand la portière s’ouvre. Vous avez entendu les pneus crisser avant ? », demande-t-il. « Non il roulait tranquillement, je n’ai pas l’impression qu’il se soit arrêté brusquement ou qu’il ait tiré un frein à main, répond le témoin. Il m’a dit qu’il allait lui parler et me rappeler après. En aucun cas, je n’ai pensé qu’il se passerait cela… »

L’avocate de l’accusé se lève à son tour. « Si vous lui demander de ne pas le frapper, ce n’est pas si évident que cela qu’il est calme alors ? », demande Isabelle Mimran. Le témoin se ferme un peu. « C’était juste un conseil, élude-t-il. Ses excuses n’étaient pas sincères, ni suffisantes. » « Vous lui avez dit cela ? Ce n’est pas une manière de mettre de l’huile sur le feu ? », enfonce l’avocate. L’actuel président se braque. « Non, le but c’était d’apaiser les choses », s’agace-t-il face à cette insinuation.

L'accusé tente de s'excuser auprès des proches, un incident provoque la suspension de l'audience

Le président se tourne vers l’accusé qui a écouté sagement les débats de la matinée. « Votre version de la dispute au city-stade diffère un peu de ces témoignages », lui fait-il remarquer. « Ce jour-là, je révisais chez moi. Un ami me propose d’aller au city-stade en me disant que l’entraîneur ne serait pas là. Mais à un moment j’entends Redouane parler de moi. Je lui demande pourquoi, et là il demande de partir, raconte Salim. Le ton monte, il m’intimide en me proposant qu’on s’enferme tous les deux dans les vestiaires. C’est vrai que je lui ai alors manqué de respect. Puis il m’attrape, je reçois un coup de tête et une gifle de Redouane. De là, j’ai continué à lui dire que je m’en foutais et que c’était un entraîneur de merde. Le gardien m’écarte et là il insiste pour que je m’excuse en lui disant "mon chef", ce que j’ai fini par faire. »

L'accusé se tourne vers le public « Je tiens à m’excuser à tous ces proches, et plus particulièrement à sa femme… », commence-t-il. Mais sa tentative tourne court. « On n’accepte pas, espèce de faux-cul de merde ! », répond le frère de la victime depuis la salle. Il se lève et sort en criant. D’autres cris et protestations résonnent dans la salle. L’audience est suspendue après cet incident.

11 h : Les témoins s’enchaînent. Mohamed, l’agent d’accueil du stade livre un témoignage plein de ressentiment envers l’accusé. « Il ne voulait pas s’arrêter ce petit jeune qu’on a vu grandir, il lui manquait de respect total. À un moment je le prends par le col et je lui dit qu’il va finir par prendre une gifle. Mais il continue et commence à menacer l’entraîneur de le retrouver au quartier après la rupture du jeûne, se souvient-il. Ils se sont séparés, et j’ai dit au revoir à mon ami et à mon frère, pour la dernière fois… »

Isabelle Mimran revient à la charge. « Lors de la dispute, vous l’entraînez à la buvette, mais ensuite pourquoi êtes-vous obligé de le tenir physiquement ? » Le témoin hésite un peu. « On a marché jusqu’à la buvette et là je l’ai pris par le col en lui disant qu’il fallait qu’il arrête son délire à deux francs », explique le gardien du stade. « Et là il se calme ? », veut savoir l’avocate. « Il n'avait pas le choix », conclut le témoin.

L'avocate de l'accusé, Me Isabelle Mimran

10h : Chemise blanche et pantalon noir, l’accusé écoute sans bouger le témoignage d’Abdenabi, l’un de ses coéquipiers de l’équipe de football de Vauvert. Celui-ci évoque d’abord son entraîneur, Redouane Abbaoui. « Je l’ai presque toujours connu car mon grand-frère a son âge et nos familles se connaissaient bien. C’était quelqu’un de charismatique, d’entraînant, de passionnant. Il avait beaucoup d’humour et d’autodérision. On pouvait compter sur lui, il avait des valeurs », décrit le témoin.

Il évoque ensuite sa relation avec l’accusé, Salim Boudral. « J’avais de bons rapports avec lui. On jouait tous les deux arrière dans l’équipe. Mais au fur et à mesure de la saison, il respectait de moins en moins le projet éducatif et sportif du coach, avec des problèmes de discipline, de retard, de la nonchalance, indique le capitaine de l’équipe à l’époque. Il avait fallu remettre deux ou trois fois les choses en place avec lui, mais rien de violent. C’étaient des rappels sains et normaux comme avec les autres. Mais lui a eu du mal à accepter, jusqu’à cette décision d’exclusion, qui visait à l’impliquer davantage, avec bienveillance. Mais c’était juste une alerte. Il s’est exclu tout seul. » Le président de la cour d’assise, Éric Emmanuelidis, lui demande s’il avait noté des comportements humiliants du coach envers son joueur, comme des tapes sur la tête. « Au grand jamais. Jamais, jamais, ni avec lui, ni avec n’importe qui », proteste le témoin.

« Il a lâchement poignardé notre entraîneur, notre grand-frère, notre ami »

Le magistrat l’interroge alors sur l’altercation du city-stade, qui a précédé le drame. « J’ai entendu Salim le menacer : "À la rupture du jeune, ne recule pas tiens-toi prêt", suivi des noms d’oiseaux : fils de pute, etc. Je l’avais entendu parler comme ça à Rédouane, raconte le témoin. Après le match, j’ai reçu un message de l’entraîneur pour s’excuser de l’altercation. Ce que je ne savais pas, c’est que c’était les derniers mots que nous échangions. Car j’ai ensuite appris qu’il avait lâchement poignardé notre entraîneur, notre grand-frère, notre ami. »

Le président insiste. « Quand le coach lui demande de le suivre aux vestiaires, c’est de l’intimidation ? », veut-il savoir. « Oui c’était véhément, mais ils étaient énervés tous les deux. Redouane était surpris car Salim ne lui avait jamais parlé comme ça. » Éric Emmanuelidis hoche la tête. Il évoque en effet les messages ultérieurs du coach à son joueur - « Je te bombarde, ce n’est pas très éducatif ? », s’interroge le juge - puis les textos du frère de l’entraîneur au jeune joueur - « T’es cuit, je vais t’enculer, je vais niquer ta mère, sois-en sûr » -, quelques instants plus tard. « Je comprends votre point de vue mais entre ce qui se dit et ce qui se fait, il y a un monde. Ce sont des termes insignifiants dans nos quartiers », minimise le joueur.

Un des avocats des parties civiles, Me Pierry Fumanal (Photo : PH)

Pourquoi vous l’appelez « l’autre » ou « le jeune », intervient l'un des avocats des parties civiles, Pierry Fumanal. « Il nous a trahi, choqué. Il a fait quelque chose qu’on n’aurait jamais imaginé. J’ai pas envie de lui donner plus d’importance. Pour moi, il n’existe plus, réagit le capitaine d’alors. Il décrit le coach comme un bourreau. Mais alors pourquoi il vient nous voir au stade et il s’assoit à côté de lui ? Ça n’a ni queue, ni tête ! »

L’avocate de la défense, Isabelle Mimran, tente de pousser Abdenabi dans ses retranchements. « Vous ne saviez pas que Salim était interdit de stade ? », commence-t-elle. Le témoin fait non de la tête. « M. Abbaoui fumait-il du cannabis ? » Le témoin répète son geste. « Et quel est le rapport de force physique entre les deux ? », insiste l’avocate. « M. Abbaoui était grand et gros. Imposant mais pas une baraque », répond l’ancien capitaine. « Mais il n’a pas travaillé comme videur dans des boites de nuit ? », ajoute Isabelle Mimran. « Oui, et ? », s’agace cette fois le témoin. L’avocate marque un temps de surprise et se rassied.

9h : Les débats de vendredi ont permis de mettre à jour la personnalité de l’accusé : un jeune homme bien élevé, aîné d’une fratrie de cinq enfants, et un excellent étudiant. Un parcours sans faute, qui a commencé à dévier à partir du mois de janvier 2019, en raison, selon l’accusé, du harcèlement dont il aurait été victime de la part de son entraîneur de football. Aujourd’hui les jurés de la cour d’assises examineront de plus près les faits de cette fatale journée et entendront de nombreux témoins. Bienvenue sur le Live de ce procès tout au long de la journée.

Pierre Havez

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L'avocat des parents de la victime, Luc Abratkiewicz se prépare (Photo : PH)

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