ALÈS AGGLO Les ressources humaines passées au crible par la Chambre régionale des comptes
Le premier conseil de communauté de l'année s'est tenu ce jeudi soir dans le nouvel hôtel du territoire, l'Atome, inauguré le matin même. Parmi les délibérations : la présentation du rapport d'observations de la Chambre régionale des comptes et le débat d'orientation budgétaire.
La gestion des ressources humaines de l'agglo n'a plus de secret pour la Chambre régionale des comptes Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Hier soir, le rapport d'observations définitives a été présenté aux élus de l'assemblée. Parmi ses observations, il met en exergue le doublement des effectifs entre 2010 et 2014. Au cours de cette période, la collectivité est passée de 348 à 754 salariés. Ce mouvement d'intégration croissante s'explique par le transfert de nombreux agents. Transfert lié notamment à la fusion de quatre EPCI* ou encore au renforcement de certains services : les pôles éducation-enfance-jeunesse et temps libre sont ceux qui ont été les plus fournis, avec 341 des 406 nouveaux agents.
Ces changements n'ont pas été sans conséquences. Ils ont entraîné des disparités de statuts chez le personnel sur les temps de travail, les congés et le régime indemnitaire, des questions qu'il convient aujourd'hui d'harmoniser. Autre observation sur les taux d'absentéisme : même s'ils ne sont pas excessivement élevés, ceux relevés entre 2010 et 2014 suivent une courbe croissante. Sur ce point, la collectivité a déjà mis en place une politique de prévention qui, selon les chiffres présentés hier soir, aurait permis de diminuer les absences de 21,9%.
Au total, neuf recommandations ont été fixées par la Chambre régionale des comptes et devront être mises en œuvre par l'agglomération. « Nous ne pouvons nous en exonérer. Il y aura un contrôle d'ici 6 ans », précise le directeur de cabinet Christophe Rivenq. La plupart ont déjà été déployées en 2015 et d'autres le seront en 2016. Selon le bras droit du président Max Roustan, les difficultés portent sur l'harmonisation du nombre de jours de congés des salariés : « Nous sommes sur un régime très ancien qui date des années 1970-1980. Aujourd'hui les agents ont cinq jours en trop. Mais nous sommes en deçà de nombreuses autres collectivités : par exemple, le Havre a 17 jours de trop ! ».
Le compte-rendu de la juridiction semble néanmoins satisfaire les élus, qui n'ont pas fait de remarques particulières. « C'est un très bon rapport. D'autres sont beaucoup plus durs et critiques par rapport à ce qui est fait chez nous », conclura Christophe Rivenq.
Le débat d'orientation budgétaire expédié
Autre sujet à l'ordre du jour : le traditionnel débat d'orientation budgétaire. Selon Max Roustan, Alès agglomération affiche « une santé financière saine » et « une capacité de désendettement solide ». Mais la situation va se corser avec, entre autres, une diminution de 15% cette année de la dotation globale de fonctionnement versée par l’État.
« Les nouvelles contraintes financières entraînent une chute importante des investissements et la fragilisation de nos entreprises », fustige le président de l'agglo. L'élu communiste d'opposition Jean-Michel Suau prendra la parole pour insister sur « la gravité de la situation pour les collectivités, amplifiée par la proposition du préfet de faire une agglomération à 75 voire à 100 communes ».
Quant au conseiller communautaire socialiste Benjamin Mathéaud, il tentera une proposition : « Dans ce contexte, il me semble hasardeux et peut-être dangereux d'investir 20 à 30 millions d'euros dans la création du golf de Saint-Hilaire. Ce ne serait pas perdre la face mais prendre une décision de sagesse ». Max Roustan soupire. « Vous connaissez la règle du budget annexe ? C'est le client qui paye, pas l'impôt ! Si vous ne comprenez ça, je ne sais pas ce que vous foutez là ! ». Le débat d'orientation budgétaire en est resté là.
*Établissement de coopération intercommunale