BAGNOLS Orientations budgétaires : la municipalité sur sa lancée pour 2019
Le rapport d’orientations budgétaires 2019 de la commune de Bagnols a été présenté ce samedi matin lors du conseil municipal, à l’occasion du débat d’orientations budgétaires. L’occasion d’en savoir plus sur la politique qui sera menée sur le prochain exercice budgétaire, le dernier avant les élections municipales de 2020.
Les finances, dans un premier temps. Côté recettes, « les recettes de gestion progressent depuis 2015 de 1,57 % par an », souligne l’adjoint délégué au budget Michel Cegielski. Bagnols n’a pas vraiment à se plaindre de la baisse des dotations de l’État : si sa dotation générale de fonctionnement baisse, comme partout, cette baisse est compensée par une hausse des dotations de péréquation, comme la Dotation de solidarité urbaine (DSU). Côté dépenses, les charges de gestion poursuivent leur baisse, les charges à caractère général son stables et celles de personnel augmentent sensiblement, notamment du fait « de notre volonté de renforcer la police municipale et les grands projets de la ville que sont la rénovation urbaine et l’Action coeur de ville », a justifié l’adjoint.
L’épargne nette de la ville, en gros ce qui lui permet d’investir sans emprunter, est en hausse, et passe de 775 000 euros en 2016 à 963 000 euros en 2017. Il est à noter que cette épargne nette était négative en 2014 et 2015. Ça va mieux du côté de la dette également : « nous avons une capacité de désendettement estimée à moins de 7 ans », précise Michel Cegielski, contre 24 ans (!) en 2014. Il reste néanmoins à la ville près de 26 millions d’euros de dettes. Une dette saine, puisque composé à 86 % de prêts à taux fixes et à risque faible.
Les orientations 2019
Dans ce contexte, les orientations 2019 restent sur la lancée de 2018, avec « la stabilisation des dépenses de fonctionnement par la poursuite de la maîtrise des coûts de fonctionnement en interne et notamment de la masse salariale », explique Michel Cegielski, sachant que Bagnols s’inscrit volontairement dans le cadre de la contractualisation avec l’État qui prévoit de limiter l’augmentation du fonctionnement à 1,2 % par an. Cependant, comme vu sur les dépenses de personnel, la ville va insister sur les domaines de l’action coeur de ville et de la rénovation urbaine en renforçant les équipes. Les taux d’imposition des taxes locales ne vont pas bouger (en tout cas leur part communale), et la commune va utiliser sa capacité d’autofinancement estimée à 2,5 millions d’euros pour poursuivre son plan pluriannuel d’investissement. « Concrètement, ça se traduit par la réhabilitation des places Jean-Jaurès et Bertin-Boissin, la rénovation de la Pyramide, la construction du nouvel EHPAD, la finalisation du chantier de l’église, la rénovation de la voirie, la réalisation du terrain synthétique au stade des Escanaux ainsi qu’une nouvelle piste d’athlétisme, la poursuite du programme d’accessibilité, le suivi du programme de rénovation urbaine et la déclinaison de l’Action coeur de ville », énumèrera l’adjoint.
Des travaux seront également poursuivis dans les écoles, les animations festives seront reconduites, le doublement des caméras de vidéosurveillance sera mis en place, entre autres. « Nous ne souhaitons pas rompre le dynamisme, et plus particulièrement celui de l’investissement, démarré il y a plus d’un an », poursuivra Michel Cegielski, avant que le débat ne s’ouvre. Enfin, plus une discussion courtoise qu’un débat, comme souvent à Bagnols. C’est Serge Rouquairol (LR) qui a ouvert le ban, en soulignant, côté contexte international, l’incertitude que faisait planer l’Italie, « possiblement une crise grecque puissance 10, il faut peut-être l’anticiper, j’appelle à la vigilance », et côté finances locales que la DSU en augmentation pouvait aussi signifier « la faiblesse fiscale et la paupérisation de la population », propos répétés année après année, du reste. Après avoir adressé « un satisfecit » sur le désendettement et l’autofinancement, Serge Rouquairol demandera à prendre en compte budgétairement « de la paupérisation de la population, de la fracture sociale qui se double d’une fracture culturelle et dans l’unité nationale, sous la menace des communautarismes. »
« Bagnols a besoin de plus d’ambition »
L’ex-FN Robert Navarro lui succèdera, d’abord pour féliciter Michel Cegielski « pour son sourire, ses beaux yeux et son brillant exposé », puis pour fustiger la suppression de la taxe d’habitation, « un leurre électoral » et prendre la défense des gilets jaunes, dont deux représentantes étaient présentes. Elles interrompront les débats plus tard, afin d’obtenir un rendez-vous avec le maire et le député, ce qu’elles obtiendront en marge de la séance. Christian Roux interviendra ensuite pour « prendre note » du désendettement, tout en affirmant, comme chaque année, que « Bagnols attend autre chose en termes d’investissements, Bagnols a besoin de plus d’ambition au regard des enjeux, il faut inciter au retour de foyers fiscaux. » L’opposant évoquera ensuite la désertification du centre-ville et la prime au mérite des agents municipaux, pour en savoir plus sur les critères d’attribution. De toutes les félicitations adressées à Michel Cegielski pour son rapport, celles de l’opposant Claude Roux (UDI) sont à mettre à part : « c’est presque ‘la politique pour les nuls’, j’arrive à comprendre, merci. » L’élu fera ensuite part de ses encouragements à continuer la politique d’apprentissage, d’emploi des personnes handicapées (la mairie en compte environ 9 %) et la prime au mérite. Enfin, côté opposition, Claudine Prat fermera le ban en rappelant que Bagnols avait un taux de chômage de deux points au dessus de la moyenne nationale.
Avant que le maire ne réponde à tout le monde, le député et conseiller municipal Anthony Cellier fustigera ceux qui se « nourrissent des colères, ils sont pathétiques, et M. Navarro, sous son masque de grand-père, représente cela. » Le parlementaire évoquera ensuite la réforme de la taxe d’habitation en chiffres, avec 7 250 foyers bagnolais exonérés ou bénéficiant d’une baisse de la taxe d’habitation sur les 8 574 que compte la ville, soit 85 % de la population, pour un montant moyen de la taxe de 581 euros. Le président de l’Agglo et ancien maire Jean-Christian Rey interviendra lui aussi pour rappeler « l’urgence climatique » et fustiger les démagogues, avant que la conseillère régionale Catherine Eysseric ne se félicite que « tous les voyants sont au vert. »
Le maire Jean-Yves Chapelet a ensuite répondu aux propos de l’opposition — qui ne comportaient pas, il est vrai, d’attaques frontales sur sa politique — en estimant que le budget qui sera présenté le mois prochain sera « ambitieux, pas un budget de bon père de famille, mais de gestionnaire, nous sommes sur une orientation de rigueur de gestion budgétaire. » Défendant les « investissements intelligents », le maire répondra également sur l’interprétation de la DSU signée Serge Rouquairol : « nous ne sommes pas une commune riche, mais la DSU n’augmente pas sur sa partie pauvreté, mais sur la partie péréquation en tant que ville centre. » Sur la prime au mérite, le maire affirmera que le système, légal, est négocié avec les syndicats, mais que « tout système est perfectible. »
Ainsi s’achèvera ce débat d’orientations budgétaires, qui donnait une nouvelle fois l’impression que la majorité joue sur du velours. Prochaine étape : le vote du budget primitif 2019 le 15 décembre.
Thierry ALLARD