BAGNOLS Un exercice antiterroriste grandeur nature au collège du Bosquet
Un exercice de grande ampleur, rendu obligatoire à l’échelle du département une fois par an, qui s’est donc tenu dans le collège du Bosquet, et à moindre mesure à l’école privée Sainte-Marie voisine et au groupe scolaire Jules-Ferry.
Le scénario : deux terroristes armés dans le collège
Concrètement, environ 150 hommes, des polices nationale et municipale, de la gendarmerie, des pompiers, ou encore du SMUR ont participé à une simulation d’attaque terroriste dans le collège. « Le scénario était le suivant, décrit Christophe Perrin, chargé des questions de sécurité à la préfecture du Gard. Une intrusion de deux terroristes armés dans le collège, d’abord dans le vestiaire, puis dans le bâtiment où se trouvent les élèves et les classes. » Le tout alors que quelque 580 élèves se trouvaient ce mardi matin dans l’établissement.
Dès 8h15, le principal Bernard Dayot déclenche l’alarme, au son bien différent -et très angoissant- de l’alarme incendie. « Dans ce cas, le réflexe est inverse à une alarme incendie. On ne sort pas. On confine les classes. On se met à l’abri et on prévient les autorités », explique Christophe Perrin. Pendant ce temps, les écoles voisines concernées sont mises en sûreté, et les élèves eux aussi confinés.
Le plan « tuerie de masse » est immédiatement déclenché, et il associe l’ensemble des forces de l’ordre. Ça fait beaucoup de monde : « c’est très complexe car ça fait intervenir de nombreux acteurs », confirme Christophe Perrin. Autant de personnes coordonnées par les cellules de crises de la préfecture, du rectorat, du parquet, des secours et de la mairie. « L’idée est aussi d’intervenir dans un milieu périlleux », poursuit le monsieur sécurité de la préfecture. Il faudra ainsi une heure entre la première intervention de la police et celle des pompiers, le temps de sécuriser les lieux, plongés fictivement dans une situation d’attaque terroriste.
Pendant ce temps, le parquet, représenté par le procureur adjoint Stanislas Vallat, se prépare à mener les premières investigations, et la mairie active son plan communal de sauvegarde. « On a pré-armé la Croix Rouge pour accueillir les 600 élèves du collège au complexe des Eyrieux », indique le maire Jean-Yves Chapelet. « On a aussi pu tester notre cellule de communication », ajoute-t-il, la mairie ayant dû expliquer aux administrés que l’impressionnant déploiement des forces de l’ordre très visible depuis la route n’était qu’un exercice.
« Obtenir des actes réflexes »
L’exercice a duré deux heures et demie en tout, durant lesquelles « les élèves ont appliqué les règles du confinement pendant presque une heure », indique le principal du collège. Volets et portes fermés, lumières éteintes, les enfants ont dû rester silencieux, même lorsque les « terroristes » frappaient à la porte en se faisant passer pour le personnel enseignant. « Les élèves ont pris l’exercice à coeur, je suis satisfait de leur comportement, une culture commence à se créer sur ce type d’incidents dramatiques », ajoute le principal Bernard Dayot.
Reste que dans le scénario, 27 personnes ont été blessées, parfois grièvement, et deux morts sont à déplorer. Plus que ce bilan humain fictif, « on tire beaucoup de points positifs, notamment du point de vue de la coordination, note Christophe Perrin. Mais il faut en faire d’autres. Il n’y a qu’en faisant d’autres exercices de ce type qu’on obtiendra des actes réflexes. » Et pas que dans les établissements scolaires : des observateurs, venus du centre hospitalier, de l’armée et même d’un supermarché, ont assisté à l’exercice. « Eux aussi sont potentiellement confrontés au risque d’attentat, explique Christophe Perrin. Ils sont repartis avec une mine d’informations. »
Thierry ALLARD