BURGOA vs GILLET « Laurent Burgoa, vous faites votre comédien », remarque Yoann Gillet
Toute cette journée, la rédaction d'Objectif Gard se transforme en ring politique. L'heure du face à face entre l'UMP Laurent Burgoa et le frontiste Yoann Gillet a sonné.
Laurent Burgoa : Au Parlement européen, vous avez voté contre le droit à la contraception, contre le droit à l’avortement… Quelle politique de planification familiale souhaitez-vous mener ?
Yoann Gillet : Vous mélangez un peu tout ! Notre politique sur les centres de planification doit être tournée vers la détresse des femmes. Même si on n’est pas là pour parler de l'avortement, je suis opposé à ce que l'on joue avec la vie et que l'on fasse des avortements à la chaine.
LB : Vous me peinez quand vous dites qu’il y a des avortements à la chaine.
YG : Arrêtez M. Burgoa, vous faites votre comédien.
LB : Vous êtes pas mal aussi à ce niveau-là !
YG : (Il sourit et se reprend) Avec moi, le conseil général financera le parcours de santé mais ne financera pas les pilules avortives à la chaine.
LB : Nous partageons certains points d’analyse que le FN fait de la situation du pays et du département. Mais contrairement à vous, nous proposons des solutions crédibles que nous avons distribuées à 500.000 exemplaires dans le Gard.
YG : (Il lui coupe la parole) Première chose, je pense connaître mieux le département que vous. Vu qu’il y a 300 000 boîtes aux lettres* dans le Gard, vous auriez pu faire l’économie de 200 000 exemplaires.
LB : Laissez-moi poser ma question... Ce document que vous distribuez est le même de Dunkerque à Perpignan. Ma question est : quel est votre projet pour le Gard ?
YG : Pour répondre à votre question sur notre programme, nous prévoyons de faire un audit.
LB : Ah, nous avons un point commun...
YG : Si nous ne connaissons pas l'état de la situation économique du département, comment voulez-vous promettre des choses ? On promet des économies drastiques, une baisse des impôts dans les années à venir mais pas la première, ce serait mentir. Nous développerons les infrastructures routières. Nous proposerons aux collectivités, grâce aux économies réalisées, des projets d'investissements et structurants pour recréer de l’emploi. Le Département est mal géré aujourd'hui, mais demain, il sera géré en bon père de famille.
LB : Vous gagnez du temps, parlez-nous un peu du Gard…
YG : : On est les seuls à défendre le Gard. Vous et votre parti politique étiez prêt à supprimer le département avec la loi Sarkozy (conseil territorial, NDLR) ! Pour quelqu'un qui aime le Gard…
LB : Mais dites-nous, quel est votre projet sur Alès, par exemple... Donnez-nous des détails, soyez précis !
YG : Non, je ne vous donnerai pas de détails. Je ne veux pas faire de promesses, comme vous, et ne pas les tenir par la suite....
LB : M. Sanchez, maire de Beaucaire, devait tout changer, tout dynamiser. Un an après, les Beaucairois déchantent. Et M. Sanchez leur explique désormais qu’il faudra attendre 2017. Si vous étiez élu président du conseil général, diriez-vous aussi aux Gardois qu’il faudra attendre ?
YG : M. Burgoa, je vous rappelle que Julien Sanchez a été élu avec 40% des voix avec la meilleure participation. Deux mois plus tard, c’était 49% aux européennes. Ce qui prouve que la politique du maire de Beaucaire va dans le bon sens. Le dernier sondage IFOP indique que 74% des villes FN ont des habitants satisfaits.
LB : J’ai un regret : vous n’avez pas assez parlé du Gard. Vous m’avez déçu ce soir. Vous avez parlé de l’Europe, de la France mais vous avez oublié un mot : le Gard.
YG : C’est vous qui m’interrogez sur autre chose ! Et puis, pour aimer le Gard, pour le protéger, il faut être conscient de la situation de la France. Si vous aimez le Gard autant que moi, vous ferez le choix de lutter contre les maux de la France et combattre l’Europe.
* Yoann Gillet conteste avoir employé "300 000 habitants" mais dit avoir parlé de "300 000 boîtes aux lettres".
Tony Duret