CORONAVIRUS Rappel dès 3 mois, pass vaccinal le 15 janvier et télétravail : ce qu'il faut retenir de ce Conseil de défense sanitaire
En pleine flambée du variant Omicron et alors que se profilent la soirée du Nouvel An et la rentrée scolaire, un Conseil de défense sanitaire était au menu ce lundi après-midi. Si le pire était à craindre, voici ce qu'il faut en retenir.
Freiner l'épidémie sans pour autant anéantir la reprise économique en mettant le pays à l'arrêt : c'est l'équation compliquée que le Gouvernement se devait d'essayer de résoudre à l'occasion d'un Conseil de défense sanitaire que vient de diriger Emmanuel Macron en visioconférence depuis le fort de Brégançon où il séjourne. Alors qu'on pouvait attendre une allocution du Président face à la presse à l'issue de cette réunion suivie du Conseil des ministres, c'est le Premier ministre, Jean Castex, et le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui s'y sont collés.
Dose de rappel dès trois mois
Pour endiguer la flambée du variant Omicron, en grande partie responsable d'un pic de contaminations atteint ce samedi lorsque la barre des 100 000 cas positifs a été franchie, plusieurs pistes étaient à l'étude. Puisque le Gouvernement a fait de la vaccination la clé de voûte de sa stratégie contre l'épidémie, inciter les plus de 5 millions de non-vaccinés à tendre le bras apparaissait comme la priorité de l'exécutif en permettant à ces derniers, dès l'injection de leur première dose, d'obtenir le fameux pass vaccinal - qui devrait rentrer en vigueur le 15 janvier après validation par l'Assemblée nationale et le Sénat - en présentant également un test négatif.
Pour tous les autres, ceux n'ayant reçu aucune dose, un test antigénique ou PCR négatif ne suffira plus pour accéder aux lieux de loisirs (bars, restaurants, théâtres, cinémas, stades...). Aussi, dès demain, il suffira de trois mois après sa deuxième injection - ou après la première pour ceux qui ont déjà contracté le covid - pour bénéficier de sa dose de rappel.
Le retour des jauges
Dans certains établissements recevant du public au sein desquels le port du masque était déjà obligatoire (transports collectifs, cinémas, théâtres et stades, entre autres), consommer de la nourriture ou s'hydrater deviendra interdit pour les trois prochaines semaines a minima afin que le port du masque soit effectif toute la durée du spectacle ou du trajet le cas échéant. Dans les bars et restaurants, la consommation s'effectuera désormais uniquement de manière assise. Toujours dans la même veine, à compter de lundi prochain et pendant trois semaines au moins, les grands rassemblements seront limités à 2 000 personnes en intérieur et à 5 000 personnes en extérieur.
Le délai d'isolement bientôt revu à la baisse ?
La question du délai d'isolement des cas-contacts de malades infectés par le variant Omicron était également à l'ordre du jour. Depuis la mi-décembre, ce délai était de sept jours pour les vaccinés comme les non-vaccinés, et de 17 jours pour les personnes vivant dans un même foyer qu'une personne infectée. Un gouffre pour l'économie qui remettait en question le bon fonctionnement de certains secteurs déjà sous tension. Ainsi, si aucun chiffre n'a été avancé ce lundi soir, une tolérance pour les cas-contacts négatifs, vaccinés, et/ou asymptomatiques pourrait être actée dans les prochains jours, en fonction des recommandations des autorités sanitaires.
Pas de couvre-feu pour le Nouvel An mais pas de bamboche pour autant
Par ailleurs l'an dernier, le réveillon du Nouvel An s'était déroulé sous couvre-feu (de 20 h à 6h). Alors que les boîtes de nuit sont déjà fermées depuis le début du mois, l'hypothèse d'un retour de cette mesure était sur la table ce lundi après-midi. Il n'y aura cette fois pas de couvre-feu le soir de la Saint-Sylvestre, tandis que le Premier ministre a appelé les Français à limiter "les grandes fêtes et les grands dîners" ce soir-là, "à porter le masque", et "à se tester". Les feux d'artifice et la consommation d'alcool seront dans le même temps interdits sur la voie publique.
Télétravail renforcé
Quant à l'éventualité de reporter la rentrée scolaire d'une semaine, réclamée notamment par une cinquantaine de soignants dans une tribune publiée ce week-end par le JDD, le Gouvernement l'a balayée d'un revers de main. Les bambins, pour lesquels la vaccination est ouverte depuis quelques jours, seront donc de retour à l'école dès le lundi 3 janvier, comme prévu. Enfin, le télétravail est rendu "obligatoire" à raison de trois jours minimum par semaine, quatre quand c'est possible, pour toutes les entreprises où cela est envisageable.
Cérémonies de vœux annulées
D'autre part, si toutes les cérémonies de vœux sont d'ores et déjà annulées en janvier, Jean Castex a achevé son intervention en précisant qu'un nouveau Conseil de défense sanitaire était prévu le 5 janvier. Pendant une vingtaine de minutes, le dernier nommé, "conscient que ces mesures puissent susciter du ras-le-bol", malgré leur "cohérence" au regard d'"un combat qui peut parfois paraître sans fin", a assumé la stratégie gouvernementale qui consiste à "faire peser les contraintes sur les non-vaccinés".
Corentin Migoule
Et aussi : Olivier Véran a ensuite succédé à Jean Castex au micro. Le ministre de la Santé a assuré suivre avec attention la situation de l'Allemagne et du Danemark, en avance d'une dizaine de jours pour ce qui à trait à l'impact du variant Omicron. Olivier Véran constate que ce dernier n'a pas augmenté la "pression hospitalière" malgré sa "contagiosité supérieure".
"Nous n'avons pas assez de recul pour maîtriser tous les tenants et les aboutissants au sujet de ce variant", a également reconnu le ministre de la Santé, qui relève tout de même des "certitudes" : "Il est au moins trois fois plus contagieux que le Delta et a la capacité de recontaminer des personnes déjà contaminées."