DÉPARTEMENTALES Les partis de Gauche présentent leur « accord historique »
Sur 22 des 23 cantons du Gard, les neufs partis de Gauche* (PS, PCF, EELV…) présenteront des candidatures communes les 20 et 27 juin. Leur but ? Conserver la gestion du conseil départemental.
On pourrait appeler ça, "l’accord de la Maison carrée". Il y a plus d’un mois, les neuf partis de la Gauche gardoise s’étaient réunies devant le temple romain. Ils exprimaient leur volonté de s'unir, en vue des élections départementales. « Nous avons réussi cet accord historique ! On vit un moment inédit dans l’histoire de notre département », lance le secrétaire départemental PCF, Vincent Bouget. Au-delà de la sagesse qu’inspirent les colonnes du temple romain, cette union répond à une nécessité, celle de conserver le conseil départemental, géré historiquement par la Gauche.
La Gauche mise sur Nîmes et Alès
Actuellement, la majorité départementale se compose de 22 élus (14 apparentés et socialistes, six communistes et deux écologistes). Ces derniers étant élus sur 12 des 23 cantons du Gard. En 2015, la Droite était à deux doigts de faire basculer la collectivité, la condamnant à diriger avec une majorité relative. En conséquence de quoi les élus ont dû faire concessions à la Droite pour entériner leurs budgets. « Le travail accompli est pour nous une fierté. Le Département est un bouclier social contre les politiques d’Emmanuel Macron. Aujourd’hui, non seulement nous sommes en capacité de conserver cette collectivité mais nous pouvons renforcer notre majorité », poursuit l’élu communiste sortant du canton de Nîmes 2, Christian Bastid.
La Gauche part quand même avec un handicap : l’éclatement du binôme Nathalie Nury et Philippe Pécout sur le canton de Roquemaure. Pour nourrir ses ambitions, elle mise sur les grandes villes. À Nîmes et Alès, les candidats espèrent déloger les conseillers départementaux de Droite. Sur le canton de Nîmes 3, Vincent Bouget - par ailleurs ex-tête de liste aux Municipales - s’est décidé à présenter sa candidature. Il partira avec l’écologiste Dominique Andrieu-Bonnet dans l'espoir de faire tomber le sénateur Les Républicains, Laurent Burgoa.
À en croire les chiffres des élections de 2015, l'union de la Gauche lui aurait permis de rafler les quatre cantons. Toutefois ce qui était vrai il y a six ans ne l’est peut-être plus aujourd’hui… Les Départementales des 20 et 27 juin risquent d’être entachées d'une forte abstention, dopée par la crise sanitaire. Quant à leurs adversaires, les maires de Droite d’Alès et de Nîmes ont opté pour une stratégie de municipalisation du scrutin, dans l'espoir de surfer sur leurs victoires historiques aux dernières élections locales.
La présidente PS du Département en-dehors de l'accord
Au-delà des grandes villes, le canton de Quissac a particulièrement animé les discussions de la Gauche. Quissac, c'est le canton où est élue la présidente socialiste du Département, Françoise Laurent-Perrigot. Ces dernières semaines, les partis se sont déchirés sur un éventuel soutien à lui apporter. Le hiatus ? Son binôme et député Olivier Gaillard, élu sous les couleurs de La République en marche, aux Législatives 2017. « Françoise Laurent-Perrigot a accepté de sortir de l’accord pour ne pas bloquer notre union. Je tiens à saluer son grand esprit de responsabilité », souligne Arnaud Bord, chef de file du Parti socialiste pour ces élections.
Un parti n’est toutefois pas aussi conciliant : la France insoumise. Son représentant, Charles Ménard, serait « en train de constituer un binôme » de son côté. De quoi susciter de nombreuses désolidarisations de la part des autres composantes de l’accord. S'ils existent, ces candidats insoumis « n’auront ni le label "Union de la Gauche" ni celui de majorité départementale », pense bon de préciser le leader socialiste. Derrière chaque grande histoire, il y a aussi la petite…
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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*PS, PCF, EELV, FI, PRG, Génération.s, Place Publique, Continuions ensemble Gard, Gauche démocratie et sociale.