Dénonçant le plan local d'urbanisme (PLU) adopté par l'ancienne municipalité, l'actuelle n'a eu d'autre choix que de le valider à nouveau pour ne pas tomber sous le coup du document précédent, qui remonte à 2008. Le texte a été adopté à condition qu'une révision soit lancée dans la foulée. Le maire, Robert Condomines, souhaite pouvoir bâtir des logements et implanter une zone artisanale.

Le 6 mars 2020 - à quelques jours du premier tour d'une élection municipale perturbée par le covid - le plan local d'urbanisme était adopté par le conseil municipal d'alors. Une Municipalité battue ensuite dans les urnes, alors que la campagne avait résonné du bruit de fond de cette révision du plan local d'urbanisme, un document sensible quelle que soit la commune tant il engage la collectivité pour les années à venir, tout en concernant au premier chef chaque individu.

"C'est un peu le scotch du capitaine Haddock"

Si sensible que l'adoption du document a donné lieu à des recours de citoyens. "C'est un peu le scotch du capitaine Haddock, tente de dédramatiser le maire actuel. Ça fait deux ans qu'on traîne ce dossier." Le tribunal administratif a donné raison à un plaignant, trois autres poursuivent la procédure. "Le tribunal administratif nous a alors demandé de recontacter la commissaire-enquêteur pour affiner son travail, rembobine Robert Condomines. Elle a complété son rapport, ce qui a convenu au tribunal administratif. Puis, le tribunal est revenu cet été pour qu'on revalide le PLU avec lequel on n'était pas  d'accord. Sinon, on devait en revenir au PLU de 2008." Avec au surplus le renoncement de la prise en compte de lois sur l'urbanisme accumulées depuis, de la loi Alur (accès au logement et un urbanisme rénové) à la loi "Climat et résilience".

Pour le maire, le PLU adopté en 2020 contenait deux défauts majeurs : le choix d'orientations d'aménagement et de programmation (OAP) "implantés chez des propriétaires qui ne voulaient pas vendre, les OAP étaient vouées à l'échec". Autre grief, un plan d'aménagement et de développement durable (PADD) qui ne permettait pas à des entrepreneurs de construire un hangar. Mais pour ne pas retomber dans le PLU de 2008, le conseil municipal a adopté la version 2020, le 4 octobre, même si elle ne le satisfait pas.

L'intention de créer une zone artisanale

"Et on lance une révision derrière, complète Robert Condomines. On va apporter notre vision politique du village et harmoniser avec le schéma de cohérence territoriale (Scot)." Un Scot en cours de révision au niveau intercommunal et qui devrait être adopté fin 2022. "On a déjà fait une demande au Scot pour installer une zone artisanale pour implanter des jeunes." Concernant le PLU, la commune s'appuie sur Gard Durable, structure départementale qui soutient les mairies dans leur élaboration du plan. Durfort lancera ensuite un appel d'offres pour bénéficier de l'appui d'un cabinet conseil.

L'objectif est de faire adopter un nouveau plan local d'urbanisme en 2025 au plus tard. Une finalité qui passera avant tout par de la concertation, assure la municipalité, que ce soit à travers des réunions publiques ou directement avec les propriétaires "avant de décider où placer des OAP". L'idée globale serait tout de même de développer le village au nord, "en profitant des dents creuses", de trouver un équilibre "entre développement du village et volonté de garder une qualité de vie". Un consensus idéal qui reste difficile à trouver.

François Desmeures

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