ÉDITORIAL Les soldes d'été : la bouffée d'oxygène des commerces de proximité ?
Si vous êtes passé complètement à côté, on vous le rappelle à partir d'aujourd'hui et jusqu’au 19 juillet, les soldes d’été débarquent. Cela tombe bien, vous n'avez plus un radis, un kopeck, un dinar. Pourtant, ce 22 juin, huit jours avant la fin du mois, c'est peut-être la seule bonne nouvelle. Avec l'inflation et un pouvoir d'achat en berne, c'est probablement l'unique occasion pour les consommateurs de se faire un peu plaisir. D'autant que cette édition 2022 sera accompagnée d’une nouvelle règle pour plus de transparence sur les réductions. UFC-Que-Choisir, l’association de défenses des consommateurs, nous apprend que les commerçants devront obligatoirement prendre comme référence le prix le plus bas pratiqué dans le mois précédant l’entrée en vigueur de la promotion. En somme, pas question de gonfler la réduction alors que le produit a été vendu quelques euros de moins seulement le mois d'avant. Cela ne vous permettra pas d'échapper au produit coup de coeur même un peu au-dessus de son budget. Mais c'est aussi cela les soldes. Reste que ce moment commercial est aussi une bonne nouvelle pour les commerçants. Pour ceux qui tiennent une boutique surtout qui souffrent déjà depuis des années de la concurrence quelques fois déloyale des commerces en ligne. Ajoutons que ces promos d'été sont l'occasion pour les vendeurs d'écouler un peu de sur-stock lié à la crise sanitaire. Particulièrement les commercants de prêt-à-porter : deux années de crises et de confinements ont laissé quelques cartons bien remplis de fringue. Le télétravail n'a pas aidé au renouvellement des garde-robes... Finissons par rappeler enfin que les patrons de boutique ont aussi besoin d'un peu de trésorerie pour rembourser le fameux prêt garanti par l'Etat. Le recouvrement des traites, qui a démarré depuis quelques semaines maintenant, ne va pas se payer tout seul... Bien évidemment, il est pas question de pointer du doigt les consommateurs vigilants ou ceux qui refusent de se plier aux injonctions d'une société consumériste. Mais de rappeler que si personne ne rentre dans ces boutiques, y compris durant les soldes, il ne faut pas venir se plaindre que des rues commerçantes sont terriblement tristes. Par des rideaux de fer fermés depuis trop longtemps...
Abdel Samari