ÉDITORIAL Présidentielle : le candidat communiste Fabien Roussel imagine "la France des jours heureux" financée par les entreprises
Le communiste Fabien Roussel ne sera peut-être pas le prochain président de la République. Mais une chose est certaine, il aura marqué de son empreinte cette campagne. D'abord, parce que clairement à Gauche, avec toutes les candidatures lilliputiennes comme le rappelait l'ancien président de la République François Hollande, il faut avoir une vraie capacité pour se démarquer. Et c'est le cas. Fabien Roussel révolutionne par son audace à parler vrai, et à sortir de sa zone de confort comme nous y avaient un peu trop habitué les communistes. Il ose même renverser la table en suggérant à ses camarades d'arrêter de culpabiliser sur tout. "Lorsqu'on prend la voiture, qu'on mange de la viande ou pour le nucléaire", comme il l'expliquait l'autre matin sur France Inter. Et ça fonctionne. Le candidat communiste à la Présidentielle n'a jamais autant fait parler de lui et il bénéficie d'une hausse remarquée des intentions de vote dans les derniers sondages. Crédité désormais de 4%, il pourrait aisément à ce rythme passer la barre des 5% et, pourquoi pas, être l'alternative attendue par une partie de la Gauche qui se refuse à voter pour Jean-Luc Mélenchon, considéré comme trop clivant et dont les emportements inquiètent quelque peu. Tout le contraire de Fabien Roussel qui n'a pas hésité lors de son dernier meeting à Marseille qui a rassemblé plus de 3 000 personnes a embarqué les militants vers des jours heureux. C'est d'ailleurs sa promesse d'une ''France des jours heureux" qui nous change des discours anxiogènes et des promesses de chaos de l'extrême-Droite. Mais cette France fantasmée par le communiste est peut-être son talon d'Achille, lui qui promet un Smic à 1 500 € net, des pensions à 1 200 € net minimum, un droit universel à l’emploi, la retraite à 60 ans et la réduction du temps de travail à 32h sans diminution de salaires. Sans compter des droits nouveaux afin que les salariés décident dans leurs entreprises. Notamment la suspension de tout projet de licenciement et la création d'un véritable statut pour les nouveaux métiers du numérique. Et passons sur le revenu garanti pour tous les jeunes à 850 euros net par mois sans condition, la construction de 200 000 logements par an, l’embauche de 500 000 nouveaux agents publics, etc. Vous l'avez compris, des promesses très ambitieuses mais dont il n'explique pas précisément les modalités de financement... sauf à taxer encore plus les entreprises. Qui sont créatrices de richesses et d'emplois. Un nouvel impôt sur les sociétés serait mis en place, les exonérations sociales et fiscales seraient supprimées, sans compter le retour inéluctable de l'impôt sur la fortune. De vieilles recettes qui n'ont jusqu'alors pas obtenu le résultat escompté. Sinon, et depuis longtemps, les communistes seraient au pouvoir en France...
Abdel Samari