ÉDITORIAL Retrouver une force collective
Le football est décidément plein de paradoxes. Au moment de démarrer la saison, on n'attendait pas grand chose d'un Nîmes Olympique si affaibli qu'il ne parvenait même pas à aligner 18 joueurs sur la feuille de match à Bastia et disposait pour seul attaquant du néo-professionnel Doucouré. Certainement limité - quantitativement comme qualitativement - cet effectif, largement composé de jeunes aux dents longues et de revanchards passés à côté de leur dernière saison, dégageait une force. Une solidarité à toute épreuve qui lui a permis de réaliser des prestations souvent plus efficaces qu'emballantes et de s'installer rapidement sur le podium de la Ligue 2. Après ces débuts inespérés, le Nîmes Olympique a récupéré des forces vives qu'il n'attendait pas forcément. Longtemps annoncés partants, Zinédine Ferhat et Moussa Koné, qui avaient pourtant prouvé leur valeur dans l'élite, sont finalement restés, propulsant l'effectif des Crocos parmi les épouvantails de la Ligue 2. Pascal Plancque, qui a répété tout l'été vouloir attendre la fin du mercato pour connaître la valeur de son effectif, est servi. Oui mais voilà, ses hommes sont jusqu'alors passés complètement à côté de leur mois de septembre. Après une défaite dans les arrêts de jeu contre Grenoble (2-1), ils se sont totalement désunis en fin de match une semaine plus tard pour se faire rejoindre sur le fil par Amiens (3-3). Un accident, pouvait-on penser. Surtout que l'équipe alignée trois jours plus tard face à des parisiens moribonds avait fière allure. Ferhat, Koné, Eliasson, Benrahou, Fomba : pas tous à 100 %, mais tous titulaires. De quoi faire rêver bon nombre de supporters de Ligue 2. Après une première période rondement menée où il n'aura manqué que les buts, le collectif des Crocos s'est complètement délité suite à l'ouverture du score concédée. Souvent coupé en deux, incapable de faire bloc et privilégiant trop régulièrement les solutions individuelles, le Nîmes Olympique s'est logiquement fait punir par un Paris FC moins talentueux mais beaucoup plus compact. "On a oublié ce qui faisait notre force en début de saison", a résumé Pascal Plancque en conférence de presse ce jeudi. Comme les Franciliens, le Havre - l'adversaire des Nîmois ce vendredi - est réputé pour son sérieux, la solidité de son bloc défensif, sa capacité à soigner ses transitions et à marquer sur coups de pieds arrêtés. Des qualités qui étaient finalement celles des Crocos en août et qui sont des pré-requis indispensables pour performer en Ligue 2. Incontestablement, Nîmes n'a pas grand chose à envier aux meilleures formations de ce championnat. Si ce n'est, bien sûr, sa force collective égarée ces derniers jours.
Boris Boutet