ENQUÊTE Violée par 47 hommes : "La victime ronflait, je pensais que c'était une mise en scène libertine entre adultes"
47 hommes sont actuellement mis en examen et incarcérés dans un dossier de viols en série concernant une femme sans histoires. Droguée par son mari, inconsciente, elle a été violée par 47 hommes. Des arrestations sont survenues en plusieurs phases. Les dernières datent d'octobre dernier. Des Gardois sont impliqués dans ce dossier tentaculaire instruit au tribunal judiciaire d'Avignon.
Le principal protagoniste n'est autre que le mari de la victime. Cet homme, âgé d'une soixantaine d'années, a été interpellé il y a plusieurs mois dans un supermarché du Vaucluse en train de filmer les dessous des dames. C'est le point de départ de l'affaire... En effectuant une perquisition au domicile du couple, dans une petite commune du haut Vaucluse, les policiers vont tomber des nues. Ils vont découvrir des dizaines d'enregistrements, "tous notés avec des prénoms et des jours de scènes pornographiques". On y découvre des hommes différents, mais toujours la même victime. Sur chacun des enregistrements, elle est inconsciente. Une femme endormie dans son lit qui ne se réveille jamais lors de tous les abus sexuels subis. Et pour cause : elle a été préalablement droguée par son mari qui lui assiste à la scène. Le mari, âgé d'une soixantaine d'années, est un homme parfaitement inséré dans la société, sans aucun antécédent judiciaire.
"Le mari agit toujours de la même façon. Il rencontre des hommes sur un site Internet et les fait venir chez lui. Moi, mon client pensait que c'était un plan à trois avec jeu puisque la dame était endormie", souligne un avocat. Il a réclamé il y a quelques semaines, sans l'obtenir, la remise en liberté de son client mis en cause pour un viol sur cette dame inconsciente.
"J'ai rencontré monsieur sur le site "coco", en tapant dans un onglet "échangisme", prétend, lors d'une autre audience devant la chambre de l'instruction de Nîmes, un cadre hospitalier du Vaucluse. Il est également incarcéré dans ce dossier criminel. "On a pris rendez-vous par Internet, je n'ai jamais entendu la voix de la dame. Lorsque je suis arrivé au domicile du couple, je pensais que le mari était voyeur. Il m'a demandé de me déshabiller dans la véranda. Puis il m'a emmené, il m'a guidé vers la chambre où était allongée cette dame. Oui j'ai eu des relations avec elle. Pour moi c'était un délire", souligne-t-il, en affirmant qu'il ne savait pas qu'une caméra filmait la scène.
Des enregistrements qui permettront ensuite de confondre tous les mis en cause de façon incontestable, puisqu'ils ont été "figés" sur des scènes de viols. L'épouse n'a jamais été au courant des abus qu'elle subissait, son mari mettait tout en scène.
"Il était près du lit. Il me disait : "Tu ne lui parles pas, tu ne chuchotes pas avec elle", ajoute un mis en examen. Les agresseurs placés en détention provisoire sont fonctionnaires, infirmiers (...), le profil de monsieur tout le monde. Des hommes souvent en couple.
"Mon client y est allé une seule fois. Il a agi sous les ordres du mari de la victime. Il pensait à une sorte de mise en scène", plaide maître Serge Billet, pour un homme qui était jusqu'à présent inconnu de la justice. Son client est marié, père de famille, employé modèle dans une collectivité territoriale. "Je suis innocent, j'ai été piégé. Le ciel me tombe sur la tête. Je croyais être dans une relation libertine et je suis tombé dans un traquenard. La victime ronflait. Je pensais que c'était une mise en scène libertine entre adultes", souligne le mis en examen qui reste lui aussi en détention sur décision de la cour d'appel de Nîmes.
Il y a actuellement 46 hommes en détention provisoire dans ce dossier dont les investigations se poursuivent...
Boris De la Cruz