Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 29.10.2021 - abdel-samari - 2 min  - vu 2719 fois

EXPRESSO Du retard à l'allumage pour la future deuxième prison du Gard

Photo d'illustration

Annoncée à grand renfort de communication, la future prison du Gard sur l'ancienne base Oc’Via entre Nîmes, Milhaud et Générac pourrait prendre son temps finalement. En cause, les compensations environnementales et la protection des espèces naturelles.

430 détenus dont 40% ont moins de 30 ans à l’heure actuelle à la prison de Nîmes. Alors que la maison d’arrêt compte seulement 200 places... Pour faire face à cette surpopulation inédite en France, pas le choix, l’établissement pénitencier doit installer des matelas au sol dans les cellules. Cette situation dramatique n’est pourtant pas nouvelle. La perspective d'une nouvelle prison dans le Gard, à quelques dizaines de kilomètres de là, a donc été accueillie avec satisfaction par tous les défenseurs de la dignité humaine.

Une bonne nouvelle d'autant que l'ouverture était annoncée pour 2027. Déployée sur un foncier d'une vingtaine d'hectares, la future maison d'arrêt avait pour objectif d'accueillir 700 détenus. Un coût de 150 millions d'euros de construction certes, mais qui devait générer 350 emplois. Mais cela, c'était avant. Car depuis, les réunions qui s'enchaînent autour du projet se heurtent à un sérieux problème : les compensations environnementales et la protection des espèces naturelles.

"On est dans l'incertitude"

"On est dans l'incertitude quant à l'emplacement exact de la prison sur l'ancien terrain de la base Oc’Via", explique une source bien informée à l'Agglomération de Nîmes. La faute surtout "à la SNCF qui aurait mal entretenu cet espace pendant des années". La zone de travaux d'une superficie de 70 hectares environ, à l'état de friche, a servi à la société Oc'Via pour le contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier jusqu'en 2019.

La question essentielle en réalité tourne bien autour de l'emplacement exact de la future prison. Franck Proust, président de Nîmes métropole, avait présenté des projets de reconversion économique. Et notamment le développement d'une nouvelle zone activité économique (ZAE) d'une trentaine d'hectares. On le sait, sur le territoire de l'Agglomération nîmoise, il est très difficile de trouver du foncier. L'opportunité était donc idéale pour installer une base de fret, de la logistique ou, pourquoi pas, des aménagements d'intérêts intercommunaux comme une déchetterie.

"Je redis que ce projet de maison d'arrêt est un accélérateur de viabilité économique, nous travaillons donc depuis des mois pour obtenir la meilleure répartition financière avec mon vice-premier président, Frédéric Touzelier, le maire de Saint-Dionisy, Jean-Christophe Grégoire, et les services de l'État. Indéniablement ces contraintes environnementales vont faire perdre un peu de temps", explique Franck Proust. Du temps qu'il manque cruellement aux détenus de la prison surpeuplée de Nîmes qui vont également subir le calendrier repoussé de l’extension de la prison de Nîmes... C'est désormais annoncé à l’horizon 2024.

Abdel Samari

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