FAIT DU JOUR Ils supportent Nîmes... mais en vert !
Auteurs d'une saison magnifique avec des succès probants, les joueurs de l'USAM sont parvenus à retrouver une place parmi les équipes avec lesquelles il faut compter dans le handball français. Mais ils ont aussi recréé un engouement populaire autour du hand à Nîmes. La preuve avec la création, au mois de juin 2017, du Green Kop. "Il fallait créer un noyau de supporters plus que de spectateurs pour influer une ferveur", explique Gabriel, plus connu sous le nom de Sam, la mascotte du club. Ce dernier, en échangeant avec les dirigeants du club, a donc œuvré pour le retour d'un groupe de supporters. Le précédent avait disparu depuis des années et la descente du club en deuxième division.
Une riche idée puisque le Green Kop ne cesse de grandir avec dix administrateurs et une soixantaine d'adhérents. Un groupe de supporters structuré qui cette saison a connu la joie de pouvoir soutenir la Green Team à l'extérieur : Aix-en-Provence, Saint-Raphaël, Chambéry et Toulouse. Il ne restait qu'un seul déplacement à effectuer, le plus court mais sans doute le plus symbolique : Montpellier pour le derby. L'Arena, une première pour le Green Kop dont les rangs, malgré les trois changements de date de programmation du match, comptaient plus de soixante-dix supporters. Dont cinquante avaient fait le voyage en bus depuis Nîmes.
Un engouement pour l'USAM qui dépasse même les frontières du Gard. Même si son fils joue chez les moins de 15 ans de l'USAM, Marie-Line est venue spécialement de Marseille pour faire le voyage en bus. "J'aurais pu aller directement de chez moi à Montpellier mais je voulais être dans l'ambiance." Et de ce côté-là, tout est prévu. Gabi, comme il est surnommé, s'occupe de tout et charge la soute : tambours, mégaphones et différents accessoires s'empilent. Après avoir recompté la troupe, cinq supporters manquent à l'appel. "Ils sont partis à cheval", plaisante Fabrice, pur Nîmois, qui fait référence à la célèbre formule de Louis Nicollin. 16h48 : direction l'Arena de Montpellier que 52 km séparent du Parnasse. Une petite heure de trajet qui laisse le temps de se chauffer la voix.
Et forcément, c'est l'occasion de parler de l'échéance à venir et des chances de l'USAM. "Montpellier va vouloir se venger de la Coupe de France et en plus il doit gagner pour reprendre la tête du classement, donc ça va être difficile", confie Alex. Malgré la réalité d'un adversaire plus fort sur le papier, les "green fans" se mettent à rêver d'un succès inédit en terre montpelliéraine. "Si tu gagnes là, c'est la folie", acquiescent-ils. La confiance dans leurs joueurs se retrouve dans les pronostics d'avant-match : "27-28, 31-32" pour Nîmes et un "26-24" pour le MHB. Une supportrice avait vu juste (victoire du MHB 33-30) mais tous s'attendaient à un match serré.
Une arrivée en fanfare
Pas le temps de papoter que la Sud de France Arena - son nom complet -, située à Pérols, se dresse avec sa capacité supérieure à 10 000 places. Tout le monde descend et s'habille de vert ! Tout fait l'affaire : écharpes, tee-shirts, perruques et même tutu. Les filles ont opté pour les pompons... verts et blancs évidemment.
Quand chacun est prêt pour vivre intensément le match, les premiers groupes partent en direction de l'enceinte. Gabi a encore besoin de temps pour mettre en place l'animation et préparer les tambours.
Tout est prêt, c'est le moment de prendre place et d'assister à la rencontre. Et pour Gabi de souffler un peu car tout le monde a pu rentrer et trouver sa place.
Un soutien de tous les instants
En gymnase "hostile", la Green Team a eu du répondant face à son homologue du Blue Fox, le groupe de supporters du MHB. Les percussions et les chants se sont succédé tout au long de la rencontre mais cela n'a pas suffi à empêcher la défaite des Gardois (33-30). En guise de lot de consolation, les supporters nîmois, ingénus et chambreurs, ont scandé à la fin du match: "On est en finale ! ". Ce à quoi les Montpelliérains leur ont rétorqué : "On est premier !".
Une rivalité en toute amitié, c'est la particularité du handball. "On est adversaire pendant le match mais à la fin on va boire un coup ensemble", confirme Gabi qui a en tête un vrai moment de partage autour du hand. "Je rêverais d'un match de l'équipe de France à l'Arena et de faire un grand kop commun avec les Blue Fox." Un discours qui ne serait jamais tenu au foot. Gabi appréhende d'ailleurs un peu d'amener des supporters du Nîmes Olympique en déplacement. "Au hand, on n'a pas ce côté ultras. Il y a très peu d'insultes, c'est plus convivial." Un sentiment partagé par Fabrice, fan des deux sports : "Ici, il n'y a pas de parquage comme au foot, c'est plus familial, comme le rugby. L'état d'esprit est toujours bon."
Et malgré la défaite, les mines des supporters nîmois, fiers que les joueurs aient tenu tête jusqu'au bout face au grand Montpellier, étaient loin d'être abattues. A l'arrivée à Nîmes en début de soirée, des sourires et encore des chants, comme pour mieux se retrouver dans dix jours à l'occasion du match à domicile face à Nantes. Mais ce qu'attendent surtout les supporters, c'est la finale de la Coupe de France, le 5 mai à l'Accor Hôtel Arena où ils sont déjà nombreux à avoir pris leurs billets. La passion n'a pas de limite !
Corentin Corger