Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 13.02.2019 - coralie-mollaret - 6 min  - vu 7201 fois

FAIT DU JOUR Jean-Paul Fournier : « Je souhaite métamorphoser Nîmes »

Projets, municipales 2020, Nîmes Olympique, festivités... Le premier édile de Nîmes fait le point sur toute l'actualité du moment pour les lecteurs d'Objectif Gard.
Avant d'être maire de Nîmes en 2001, Jean-Paul Fournier a été l'adjoint à l'urbanisme de Jean Bousquet en 1983 Photo : DR

Jean-Paul Fournier dans son bureau à la mairie de Nîmes (Photo : AS/Objectif Gard)

Presque arrivé à la fin de son troisième mandat, le maire Les Républicains de Nîmes continue de lancer de grands projets pour la Ville. Le signe d'une nouvelle candidature en 2020 ? 

Objectif Gard : Parc urbain, palais des congrès… Avec ces projets, vous façonnez un quatrième mandat ?

Jean-Paul Fournier : Pas du tout, je suis un maire qui souhaite métamorphoser sa ville. Depuis notre arrivée en 2001, nous avons restauré la Maison carrée, l’amphithéâtre (les arènes) et rénové plusieurs places de l’Écusson. Nous avons construit la piscine Nemausa et mené à bien le projet AEF (arènes, esplanade et Feuchères) ou encore le Musée de la romanité. 

On est pas du tout dans une ambiance de fin de règne... 

J'ai commencé comme adjoint à l'urbanisme sous l'ancien maire Jean Bousquet. J'ai toujours eu la démarche de bâtir. D'ailleurs, on me le dit, la ville s'est embellie. Les projets dont vous parlez, comme la Pépinière Pichon ou le Palais des congrès, ça fait 10 ans qu'ils sont dans les cartons ! Ça met du temps à aboutir...

En 2020, cela fera 18 ans que vous serez maire de Nîmes. À votre élection en 2001, aviez-vous imaginé la ville telle qu'elle est aujourd'hui ? 

Quand on est élu, une première fois, on fait un état des lieux et on lance les projets. On regarde les besoins de la ville, mais aussi les opportunités avec le foncier disponible et les finances de la municipalité. Le premier mandat, on n’a pas fait grand chose. Honnêtement, je ne pense pas avoir imaginé tout ça. 

Pensez-vous inaugurer ces nouvelles constructions ?

(Il sourit) Tout dépendra si je suis candidat et si je suis élu ! Vous le saurez en septembre, octobre. 

Puisqu'on parle de l'avenir politique de Nîmes, votre premier adjoint Franck Proust a dit que si vous n'y allez pas, il ne jouerait pas le second rôle. Qu'en pensez-vous ?

Déjà, s'il est réélu le 26 mai aux Européennes, il ne pourra plus être premier adjoint. Il a beaucoup donné pour l'Europe. Je lui souhaite d'être en bonne position sur la liste, à la 7e ou 9e place pour être en mesure de se faire réélire. 

Nîmes dans 10 ans, comment l’imaginez-vous ?

Je souhaite vraiment que cette ville reste à taille humaine avec pas plus de 200 000 habitants. Nous devons rester proche de notre patrimoine. La ville doit rester proche de ses habitants. Nous sommes fiers de notre identité. Nîmes, c’est une mosaïque de quartiers : quand on est de Gambetta, on n’est pas de la Placette ! Regardez Montpellier, c’est une des capitales régionales mais c’est impersonnel !

Quel est le projet qui vous tient le plus à cœur aujourd'hui ? 

Le Palais des congrès ! J’y ai beaucoup travaillé et réfléchi. C’est un équipement qui va redynamiser le centre-ville avec le Musée de la romanité, un autre point fort. En amenant ce nouveau concept, on va pouvoir recréer de l’attractivité sur la rue de la République. Beaucoup de choses ont été faites dans le cœur de ville et à l’ouest. On n’en a pas fait assez à l’est. 

Le Palais des congrès est un élément d'attraction supplémentaire pour le tourisme à Nîmes. D'ailleurs, où en est-on de la candidature de Nîmes à l'UNESCO ?  

L'adjointe au tourisme, Mary Bourgade, était à Paris récemment. Nous aurons bientôt un rendez-vous avec le ministère de la Culture. Nous travaillons un nouveau dossier qui concerne uniquement la Maison carrée. Si on a le label, on pourra demander d’autres inscriptions pour les autres monuments de la ville. J’espère que ce dossier va aboutir car j’ai été très déçu par l’échec de notre candidature en juin.

"Ce n'est pas demain que ça va se faire !"

Désormais Nîmes attire aussi pour son équipe de football en Ligue 1. Quel regard portez-vous sur les Crocos ? 

Je suis Nîmes Olympique depuis 60 ans. À 10 ans, j’allais avec mon grand-père à Jean Bouin. J’ai connu la grande époque. Je n’ai pas de joueur favori en particulier… Après oui, j’aime bien Thioub ! Je trouve que l’entraîneur Blaquart fait un travail remarquable. Nîmes fait une saison incroyable avec le plus petit budget de la Ligue 1 (20 M€). Les matchs sont très intéressants !

Plus intéressants que les conseils communautaires que vous séchez les soirs de match ? 

Oui !

Où en est-on du projet de nouveau stade des Costières présenté par le président du club, Rani Assaf ?

Le président Assaf a souhaité racheter le stade pour le démolir et en reconstruire un, c'est ambitieux. On a demandé aux Domaines une étude pour en connaître le montant estimé. Dés que nous aurons tous les éléments, on regardera pour passer une délibération en conseil municipal mais ce n'est pas demain que ça va se faire ! 

Que pensez-vous de ce projet ?

Comme je vous l'ai dit, il est très ambitieux. Il souhaite déplacer le stade dans l'autre sens. Alors pendant les travaux, où les joueurs vont-ils jouer ? Par ailleurs, je pense qu’il aurait dû prévoir plus de spectateurs : 15 000 ce n’est pas suffisant (18 000 personnes étaient dans les gradins pour le derby face à Montpellier, NDLR). C’est un peu une vue courte.

Beaucoup craignent de voir dans ce projet de nouveau stade, une opération immobilière avant tout. Et vous ?

C’est un homme d’affaires averti. Je me doute bien que ce n'est pas un projet philanthropique. Après, je ne le connais pas depuis longtemps. Je sais qu'il a la confiance de ses associés. C'est tout. Le plus important c'est que nous avons la main sur le PLU (plan local d'urbanisme). Il ne se fera pas n'importe quoi. Et puis, pour le moment, le projet n'est pas bouclé. En fonction de l'estimation des Domaines, il y aura discussion. Tout cela n'est pas pour demain. Pas avant quelques années.

Avec une échéance électorale aussi proche, la responsabilité de vendre le Stade des Costières ne devrait-elle pas revenir à celui qui sera à la tête de la Ville en 2020 ?

Si j’écoute tout le monde, il faut toujours attendre. Pourquoi attendre pour ce projet ? Nous avançons et déciderons en temps et en heure.

La possibilité que Rani Assaf puisse se désengager du centre de formation du Nîmes Olympique, comme il en a évoqué la possibilité, n'est-ce pas un risque pour l'avenir du foot à Nîmes ?

Qu’il se pose la question, c’est une chose. Mais se serait vraiment dommage. L'équipe qui joue actuellement en Ligue 1 ne coûte pas cher. Pourquoi ? Parce qu'il y a plusieurs jeunes qui sortent de ce centre de formation.

Au début du mois de mai, les Grands jeux romains marqueront le début des festivités de Nîmes. Quel programme préparez-vous pour les Nîmois cette année ?

Beaucoup de choses. Concernant les Grands jeux romains, ils ont maintenant toute leur place à Nîmes. Pendant trois jours, avec ce camp romain installé sur la place des Carmes, nous vivrons un superbe week-end prolongé. Je pense en particulier aux commerçants du coeur de ville qui se mobilisent pour cet événement.

L'émission de TF1 La Chanson de l'année sera-t-elle de retour ?

Oui, je vous le confirme et il y aura même deux émissions enregistrées au mois de mai et diffusées en juin et juillet. Mais pour arriver à organiser cette formidable émission dans les arènes de Nîmes, il a fallu faire de la gymnastique dans les calendriers. Mais nous y sommes arrivés cette fois encore. Vue par des millions de téléspectateurs, cette émission est une belle vitrine pour Nîmes.

Vous avez aussi des nouveautés au programme pour la Feria de Pentecôte ?

Simon Casas (le prestataire de service de spectacles taurins, NDLR) doit nous faire les propositions. On espère franchement que nous aurons des nouveautés dans les arènes en matière d’élevages et de toreros. Ce sont souvent les mêmes depuis des années. On a besoin d'un souffle nouveau. Par ailleurs, nous préparons des nouveautés notamment sur la Pégoulade. Ce sera annoncé prochainement.

Pour terminer, un mot concernant l'été prochain. Avec le Festival de Nîmes, et cette année le Tour de France, on peut dire que le mois de juillet sera complet à Nîmes. Au détriment du mois d'août où comme chaque année, la ville est très peu animée. Allez-vous changer cela ?

Oui et dès cette année. On réfléchit depuis quelques temps sur un événement au mois d’août. Cela devrait être le cas avec un projet qui s'étalera sur une petite semaine à l'intérieur des arènes. Mais il est encore trop tôt pour tout vous dévoiler. C'est comme pour ma candidature, soyez patient.

Propos recueillis par Abdel Samari et Coralie Mollaret 

Coralie Mollaret

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